Blandine Leclerc

"Début d'inventaire"

gravures et installations

Vernissage le jeudi 15 mai à 18h

Exposition du 14 mai au 7 juin 2014 du mercredi au dimanche de 15h à 19h

et le lundi 26 mai à l'occasion de la Fête de l'estampe

Atelier d'écriture

L'atelier d'écriture animé par Élisabeth Chabuel se poursuit toujours sur le thème de la mémoire. Une séance en écho à l'exposition de Blandine Leclerc aura lieu le mardi 3 juin 2014 à 15h30 où seront abordés les thèmes du temps et de la disparition.

© Blandine Leclerc

© Blandine Leclerc

Dans son atelier du Vercors, Blandine Leclerc grave, sculpte et dessine quand elle n’anime pas les ateliers de gravure de l’Ecole supérieure d’Art de Grenoble. Cette exposition à Alter-Art, elle l’appelle "début d’inventaire"; à l’origine, ce sont des objets provenant de sa maison : accumulation sur sa table de travail ou sur sa cheminée, vue d’ensemble ou "zoom" sur un détail…

Inventaire, c’est aussi le titre d’un très beau texte que Jacques Alvarez-Pereire lui a confié pour qu’elle en fasse un livre d’artiste qui sera exposé. En exergue cette citation d’Arthur Koesler : «Découvrir, c’est bien souvent dévoiler quelque chose qui a toujours été là mais que l’habitude cachait à nos regards».

Blandine Leclerc nous propose donc d’aller à la rencontre d’éléments appartenant à son histoire par des gravures ou des installations. Et cette histoire devient la nôtre : de la girafe Sophie, à une grenouille étalée sur le tressage d’une chaise, à l’horloge qui scande le temps qui passe, ce sont des brins d’humanité qui sont réinventés, ce que Georges Perec appelait «le familier retrouvé, l’espace fraternel».

A travers des mises en scène renouvelées de menus objets (vue de face ou plongeante sur un aplat, dérivation des lignes de perspectives), par les variations des ombres et lumières, les tonalités fines de blancs, de noirs, de gris, la justesse du trait creusé dans la plaque, le monde plie et déplie ses reliefs. Et nous en sentons la «concrétude», selon l’expression de Perec encore : «quelque chose de clair, de plus proche de nous; le monde, non plus comme un parcours sans cesse à refaire, non pas comme une course sans fin, un défi sans cesse à relever, non pas comme le seul prétexte d’une accumulation désespérante, ni comme illusion d’une conquête, mais comme retrouvaille d’un sens, perception d’une écriture terrestre, d’une géographie dont nous avons oublié que nous sommes les auteurs» (Espèces d’espaces - Georges Perec, Galilée, 1997).

Certes les œuvres renvoient à une mémoire, mais la recherche ne se ferme pas sur le passé; les portes, les battants des fenêtres s’ouvrent, allant à la rencontre de l’énigme des choses.

Une photographie prise par l’artiste représente ses doigts émergeant d’un amas de papier de soie (papier qui entoure et protège traditionnellement les épreuves de gravure), belle métaphore de son acte créateur qui vient réenchanter l’espace.

J. Lautier-Desmazières - Avril 2014

A propos de l'exposition :