Sang d'Encre

exposition autour du livre d'artiste

Jackie PLAETEVOET (auteure et éditrice), Emmanuel MERLE (auteur),

Danielle BERTHET (gravures et encres), Françoise MONNIER (techniques mixtes)

du 13 mars au 6 avril 2013 du mercredi au samedi de 15h à 19h

vernissage le jeudi 14 mars à 18h

Rencontre-lecture le samedi 23 mars à 18h avec Jackie Plaetevoet et Emmanuel Merle

présence de Danielle Berthet les 30 mars et 6 avril, d'Emmanuel Merle le 16 mars, de Françoise Monnier et de Jackie Plaetevoet le samedi 23 mars

© Jackie Plaetevoet

© Danielle Berthet

© Françoise Monnier

A l’occasion du Printemps des poètes, Alter-Art accueille une exposition collective sous l’égide des Editions Sang d’Encre. Cette maison d’édition, fondée en 2005 par Jackie Plaetevoet, publie essentiellement des œuvres à résonance poétique, sous forme de livres d’artistes qui allient texte et image. Chaque ouvrage accueille une ou plusieurs œuvre(s) inédite(s). “Quant au nom Sang d’Encre, écrit Jackie Plaetevoet, l'évidence est que l'on écrit avec son sang, c'est-à-dire avec ce qu'on est qui est notre substance singulière faite de nos empreintes secrètes (c'est presque génétique !) toutes de bonheurs et de douleurs mêlées…”.

Jackie Plaetevoet est aussi auteure et peintre. Elle nous présentera trois livres d’artistes personnels : Encore un secret d’arbre, Bienveillance, Controverse. “L'écriture n'appartient à personne, ni à ceux qui s'en approprient l'acte créateur, ni à ceux qui l'assimilent par la lecture. L'écriture n'est rien que du vent, un vent qui hurle ou qui chuchote, un vent qui caresse ou renverse..." nous dit-elle dans Secrets d’écriture II.

En collaboration avec Gaëlle Guibourgé, peintre et sculpteure, elle nous présentera deux autres livres, Balafre fendue à la lèvre du vent et Juste de passage.

Deux plasticiennes sont également exposées : Françoise Monnier et Danielle Berthet.

Les textes du livre d’artiste Désemparer le désordre ont été tout spécialement écrits par Jackie Plaeteveot à partir de la peinture de Françoise Monnier dont les encres inscrivent une calligraphie aux mots illisibles qui se déploie sur un champ coloré.

DanielleBerthet est fascinée par les langages et leurs écritures; les mots qui habitent depuis très longtemps son travail, lui sont un “vocabulaire sensible, ils gardent quelque chose d’avant le langage, quelque chose du grand Tout indifférencié, infini, irréductible, indicible”. Ce qui prend langue alors pour elle, par delà les quelques mots écrits, c’est l’évidence d’une image qui structure l’espace, où parfois vient se glisser un mot, comme une aura (peut-être, comme le disait Walter Benjamin : “l’unique apparition d’un lointain, si proche soit-il” L’œuvre d'art à l'ère de sa reproductibilité technique). Danielle Berthet travaille actuellement essentiellement pour des livres d’artistes. Aux Editions Sang d’Encre, elle a collaboré avec Jackie Plaetevoet pour Mordre la nuit et avec Emmanuel Merle pour L’armée des arbres.

L’écrivain Emmanuel Merle aime évoquer la réalité du monde que la poésie permet d’approcher par les sons, les rythmes, de manière immédiate et intense ; l’écriture approfondit le rapport aux êtres et aux choses qui nous entourent, si elle est exigeante et sans faux semblants ou effets de manches. La poésie pour lui n’est pas l’espace des concepts mais celui d’une “poignée de mains” (selon l’expression de Paul Celan), poésie concrète, sensible qui cherche les mots les plus justes ; il est très heureux des rencontres qu’elle génère avec d’autres artistes poètes ou plasticiens, en particulier à l’occasion de livres d’artistes.

Emmanuel Merle et Jackie Plaetevoet animeront, en duo et solo, une lecture le samedi 23 mars, faisant entendre ces voix des poètes que Denis Lavant célèbre dans un très bel édito sur le site du Printemps : “ Les Voix des Poètes pourquoi ? Parce que les poèmes ce sont d'abord des Voix. (...) Parce que la poésie avant qu'on la lie, qu'on la relie et qu'on la lise, éclate à l'extérieur de nous dans tous les signes par tous les sens, et par ces phrases ébruitées dans la nuit de la rue, ou celles qui fusent aux écheveaux du langage, démêlées tout au long du jour dans la vie humaine qui circule.“

Connivences entre plasticiens et poètes, ébranlements, émotions – un bel itinéraire printanier.

Janine Desmazières - février 2013