Bernard Cazeneuve
« C’est sans doute comme témoin de son temps, appliqué à l’écriture exigeante de son Bloc-Notes, qu’il exprima le mieux le goût qu’il avait de la vérité. C’est avec ce Mauriac-là, plus qu’avec l’écrivain tourmenté dont la vie était très éloignée de la mienne, que je devais me sentir le plus en harmonie, non parce qu’il était de gauche – car je n’ai jamais pensé qu’à aucun moment il le fut –, mais parce qu’il se méfiait de l’air du temps et des meutes constituées, dont il percevait mieux que quiconque la propension à la violence. »
Issu d’une famille républicaine, laïque et déracinée ayant quitté l’Algérie au début des années soixante, Bernard Cazeneuve s’est tôt lancé dans la quête de ses racines, qui l’a conduit à s’intéresser aux romans de Mauriac, issu de la bourgeoisie catholique girondine. Mais autant que l’auteur du Nœud de vipères et de Thérèse Desqueyroux, c’est celui du Bloc-Notes qu’il met en avant ici – celui qui brossa le portrait de De Gaulle, Mendès France ou Mitterrand, et qui fut de toutes les grandes batailles politiques du siècle dernier, dans une recherche inlassable de justice et de vérité. Ce bref opus rédigé dans une langue sensible, où Bernard Cazeneuve raconte tout à la fois sa découverte de la littérature et la naissance de sa vocation politique, donne à voir la rencontre de deux êtres engagés.
Le mot de Bernard Cazeneuve sur notre Livre d'Or
La communication aux Amis de Livres en Scène
"J’ai déjà un pied dans la tombe et j’aime pas qu’on me marche sur l’autre" François Mauriac
Chères Amies, chers Amis,
Une fois encore nous sommes sensibles à l’unité d’un lieu avec la concordance des écrits d’un Auteur.
C’était le cas en 2010, lorsque nous avions reçu Raphaëlle Bacqué pour son livre "Le dernier mort de Mitterrand" au restaurant "Le Berkeley". En effet, c’est le lieu authentique, où sous les auspices de Pierre Mendès France et Françoise Giroud, eut lieu en 1959, la première rencontre entre François de Grossouvre et François Mitterrand. Ce dernier vivait, en ce temps là, des moments politiquement difficiles, en raison de l’affaire de l’attentat de l’Observatoire. Sur ce sujet, plus que délicat, il a reçu le soutien inattendu de… François Mauriac.
Aujourd’hui, c’est dans le lieu même du journal "Le Sillon" de Marc Sangnier, devenu récemment le restaurant "La Démocratie", que nous recevrons notre invité, Bernard Cazeneuve. En effet, ce lieu, historiquement remarquable, a été fréquenté dans sa jeunesse par un certain … François Mauriac.
A la mort de ce dernier en septembre 1970, le jeune futur avocat, homme politique et Premier ministre n’avait que sept ans et s’apprêtait à nourrir une admiration précoce pour les écrits du prix Nobel de littérature 1952.
Cette admiration au long cours est le sujet du livre de notre invité et constituera l’intérêt principal de notre soirée littéraire Boulevard Raspail, comme par hasard, juste en face d’une des plus belles librairies du Groupe Gallimard.
"Bernard Cazeneuve"
Le lundi 18 septembre à 19H30
Au restaurant "La Démocratie"
34 boulevard Raspail
Métro Rue du Bac (ligne 12) – Métro Sèvres Babylone (Lignes 10 & 12)
Parking à proximité : 30 boulevard Raspail – 75007 Paris
"C'est sans doute comme témoin de son temps, appliqué à l'écriture exigeante de son Bloc-Notes, qu'il exprima le mieux le goût qu'il avait de la vérité. C'est avec ce Mauriac-là, plus qu'avec l'écrivain tourmenté dont la vie était très éloignée de la mienne, que je devais me sentir le plus en harmonie, non parce qu'il était de gauche - car je n'ai jamais pensé qu'à aucun moment il le fut -, mais parce qu'il se méfiait de l'air du temps et des meutes constituées, dont il percevait mieux que quiconque la propension à la violence…".
Après la période estivale, nous sommes heureux de vous attendre pour cette rentrée exceptionnelle, à l’issue de laquelle, l’écrivain Bernard Cazeneuve, se fera un plaisir de vous dédicacer son ouvrage édité chez Gallimard.
Amitiés fidèles.
François Frobert & Jacques Mouton
06 22 53 37 94 06 32 38 66 63
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Les cartons de Table
Le noeud de vipères
" J’avais sept ans lorsque Mauriac est mort. En fouillant dans ma mémoire, comme on cherche obstinément un objet sur un bureau trop encombré, je me souviens que c’est en juillet 1972, en lisant le Nœud de Vipères, qu’un de ces fragments s’est présenté spontanément à moi dont je n’ai jamais pu, par la suite, me départir". Bernard Cazeneuve -Ma vie avec Mauriac
Thérèse Desqueyroux
" En lisant Thérèse Desqueyroux, je le voyais dans le grand salon de la maison d’Argelouse, souffrant lui aussi son martyre, aux côtés d’une épouse revêche. Dans les pièces de la petite maison de Nîmes, où l’on échangeait à voix basse, la rumeur familiale disait que la femme de qui avait partagée la vie de l’oncle Edmond n’avait guère été aimable Bernard Cazeneuve -Ma vie avec Mauriac
Malagar - Saint Symphorien
" Les étés à Saint-Symphorien ou Malagar invitent à l’abandon au contact de la nature. Tout n’est alors que sensualité et sensations comme nous le révèle Mauriac dans Commencement d’une vie : « le ruisseau appelé la Hure, et ce qu’il traine après soi de brouillards flottants et de prairies marécageuses, dispensait, le soir, une fraîcheur dangereuse qu’au seuil de la maison nous recevions, immobiles, et la face levée". Bernard Cazeneuve --Ma vie avec Mauriac
Commencements d’une vie
"Dans ce cheminement intime, la lecture de Commencements d’une vie ou d’Un adolescent autrefois ajoutait à mon univers intérieur un monde en apparence inaccessible, mais qui faisait pourtant écho à ce que je ressentais profondément. Alors que près de quatre-vingts ans me séparait du vieil écrivain, … ".
Bernard Cazeneuve - Ma vie avec Mauriac
L’Express
" L’impétueuse rédaction de l’Express – que Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud voulaient ériger en nouvelle frontière du journalisme- s’enorgueillissait de la complicité nouée avec "la vieille corneille élégiaque", dont le regard pétillant de malice, l’imprévisibilité du caractère et le gaullisme ardent les irritaient parfois mais leur servaient de caution. ".–Bernard Cazeneuve --Ma vie avec Mauriac
Jean-Luc Barré et Bernard Cazeneuve à la librairie Mollat