Oued Chouly

OUED CHOULY

1er Bataillon du 7e Régiment d'Infanterie - Zone opérationnelle deTlemcen (AFN)

1/7e RI – Commandé par le Chef de bataillon VINCENT de 1956 à ?, par le Chef de bataillon LAVOINE de ? à ?

Capitaine, major du 1/7e RI : Capitaine Monnier de 1956 à 1958, Capitaine Lardin de 1958 à ?

CCS : Capitaine Laguetti de 1958 à ?, la 3e cie commandée par le capitaine Stanghellini.

Le 1er Bat opérait le plus souvent dans les monts de Tlemcem, la route des cascades, les secteurs d’Aïn Fezza, de Chouly, de Lamoricière, d’Aïn – Isser et de Sebdou.

Les témoignages :

SERGENT RICAUD Robert : Appelé en activité le 12 mai 1953 au 3e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, embarque à Marseille le 17 mai 1953 et débarque à Tunis le 18. Nommé sergent le 16 février 1954 est libéré du service actif le ? septembre 1954 en tant que soutien de famille. Rappelé en activité Art. 40 loi du 31 mars 1928 décret 56374 du 12 avril 1956. Arrivé au 1/7e RI le 21 avril 1956 à la 3e Cie. Dirigé sur l’AFN avec son unité. Embarqué à Marseille le 07 mai 1956 sur le SS Pasteur. Débarqué à Mers-el-Kébir le 08 mai 1956. Implanté dans la Zone Opérationnelle de TLEMCEN à compter du 22 mai 1956 par ordre particulier n° 8 du Général commandant la ZOT n° 486/DI/12/3/OPE/S/124.

Renvoyé dans ses foyers en permission libérable le 26 octobre 1956 avec solde de 24 jours. Rayé des contrôles du 1/7e RI le 20 novembre 1956, se retire à PETIT-COURONNE, 2, rue de la République (Seine Maritime). Embarqué à ORAN le 24 octobre 1956 sur le SS El Mansour. Débarqué à Port Vendres le 25 octobre 1956.

Certifié exact à SP 87 379 le 22 octobre 1956 par le capitaine Monnier, Major du 1/7e RI.

Son fils Marc Ricaud a aimablement prêté les documents détenus par son père, trop tôt disparu. Il recherche les témoins qui ont vécu cette période algérienne dans la même unité.

Un article du journal local, détenu par Ricaud, fait mention d’une embuscade. En voici le récit :

L’embuscade du 12 juin 1956 à OUED - CHOULY

"Jacques DUGAS est un garçon plein de modestie, de réserve, gêné d’être sous la sellette par sa brillante action d’éclat ; aussi est-ce avec réticence qu’il se prêtera à l’interview, se refusant parfois à répondre, s’évertuant à minimiser son exploit, ayant hâte d’en terminer : « Ma conduite fut normale, dira-t-il. Quiconque aurait agi de la sorte à ma place ! »Nous l’avons trouvé à l’infirmerie militaire située à l’école des filles de LAMORICIERE, où il se remet de cette tragique embuscade d’où il sortit indemne, grâce à ses réflexes, son sang-froid, son esprit réaliste. […] Ce basque mélancolique de BIARRITZ, où il a vu le jour, fait partie de la classe 53/1. Menuisier-ébéniste de son état, il a été rappelé le 22 avril 1956 au 7e RI en pleine douce euphorie, dans sa lune de miel, il s’était marié deux jours avant, le 20 avril.

Sur la piste ensoleillée et déserte OUED-CHOULY-YEBDAR-DECHERA, à 14 km au Sud-ouest de LAMORICIERE, dans une région toujours en effervescence, au relief mouvementé et où le rebelle se volatilise subitement son coup fait, le 14 juin 1956, vers 14 heures, au cours d’une liaison, la jeep sur laquelle Jacques DUGAS se trouvait avec son capitaine et deux camarades, se heurta à un embuscade tendue par une trentaine de rebelles.

Après quelques minutes de combat, un homme est tué, le capitaine et l’autre soldat tombent grièvement blessés. DUGAS continue à se battre seul et abat un hors-la-loi au pistolet-mitrailleur, à quelques mètres, mais il a épuisé ses munitions. Le capitaine lui tend son pistolet et lui donne l’ordre de rejoindre son unité implantée à proximité. En se repliant sous le feu violent, DUGAS abat un second rebelle, une centaine de mètres plus loin. Son chargeur est vide, il s’empare du fusil du rebelle et tire un troisième hors-la-loi qu’il blesse. Il est enfin recueilli par une section qui avait été alertée par les coups de feu, se joint à ses camarades, s’arme d’un fusil-mitrailleur afin de poursuivre les hors-la-loi qui s’enfuient. Ce jeune soldat, qui n’a pas besoin d’une dispense d’âge pour la gloire, possède la simplicité des braves et, lorsqu’il avait conscience de ne faire que son devoir, il faisait à la vérité profession d’héroïsme. Combattant intrépide, il a gardé l’accent de son terroir et perpétue les qualités de panache et de courage de sa race.

Signé : A.P.

Le poste du 1er Bataillon du 7e RI et la S.A.S.à Oued Chouly vu d'avion. (photo de JD)

1958 : La Peugeot 203 du commandant la 1/7e RI saute sur une mine près de Yebdar.

Un capitaine, de l'EM de Lamoricière, venait inspecter le matériel du poste d'Oued Chouly, il prit place à l'avant droit dans le véhicule du chef de bataillon LAVOINE siégeant, lui, à l'arrière gauche. Le conducteur et le chef de bataillon n'ont pas une seule égratignure alors que le capitaine y perdit la vie. (Photos et témoignage de JD). En réalité ce fut le médecin capitaine FEUILLY qui a pris place auprès du conducteur sur l'invitation du commandant Lavoine.


En 1958, le soldat du contingent Gaudin, instituteur, reprend du service en créant deux classes sous tentes au profit des jeunes du village d'Oued Chouly. (doc : JD)

André H...appelé de la classe 57/1b à/c du 1er mai 1957 à la 4e Cie puis à la 10e Cie du BI du 13e RTA en Allemagne. Classé SERVICE AUXILIAIRE par la Commission de réforme de LANDAU, muté le 4 nov 1957 au bureau de Mobilisation à la CCR du 13e RTA.

Muté au 7e RI (10e RM) à/c du 1er mai 1958, au titre du plan Joinville II. Embarque à Marseille sur le "Ville d'Oran", débarque à Oran le 13 juin 1958.

Affecté provisoirement au Centre d'Instruction du 1/7e RI, muté au PC du 1/7e RI le 2 décembre 1958.

Libéré au titre du plan Changarnier VI. Embarque à Oran le 27 août 1959 sur le SS Ville de Tunis.

Joseph L…. Se souvient d’une journée gravée en sa mémoire qui le trouble encore à nos jours.

"La 2e Compagnie de notre bataillon venait au PC pour apporter des prisonniers à des fins d’interrogatoire au 2e Bureau. Dans le camion deux harkis armés d’une mitraillette Thomson les escortaient. Une fois débarqués devant le bâtiment, ils tournent les armes et arrosent le camp. Par chance aucun blessé. L’infirmerie, le magasin d’habillement et même le foyer sont criblés d’impacts. Grâce au courage des autres membres de l’escorte, des maçons travaillant sur les lieux et des quelques militaires présents, ils ont réagi prestement en les abattant tous les deux. La photo témoigne des derniers instants montrant les cadavres des deux harkis allongés sur le sol à l’arrière du camion qui les transportait."

" Notre rayon d' action, tous les monts de TLEMCEN , d' OUED-CHOULY, de LAMORICIERE, de SEBDOU, de TERNY. Retour par la redoutable route des cascades, d' AIN-FEZZA, et d' OUED-CHOULY. Un secteur montagneux difficile d' accès comme le montre cette photo. "

Voir le récit de Joseph

Caporal Pelotte Jean-Marie, incorporé le 7 mars 1958, effectue ses classes en Allemagne à Radolfzell, lac de Constance de février à juillet 1958. Muté en Algérie, débarque à Oran le 06 juillet 1958, il s'installe le lendemain à Oued Chouly au 1/7e RI sous l'autorité du capitaine Stanghellini qui l'envoi faire un stage de perfectionnement de frigoriste à Oran de sept à nov 1958, où il loge au centre de repos de la Légion. Un autre stage de dépanneur frigoriste est confirmé à Tlemcen de juillet à novembre 1959. Il est donc employé au 1er Bataillon du 7e RI comme électricien, frigoriste et fourrier, accessoirement il sert de planton à son capitaine.Dans son mémoire transmis au rédacteur, il évoque ses fonctions : "Après ces stages, mes principales occupations en plus des opérations étaient le dépannage des frigos de la compagnie. Les villes où j’ai fait le plus de déplacements sont : Meurba, Tlemcen, Lamoricière, Aïn Fezza, Aïn Tellout, Beni saff, Marnia, Beni Badel. J’étais accueilli les bras ouverts lors de mes dépannages, car tous attendaient avec impatience ma venue. Aucun fait de guerre à mon actif car très pris par mes différents travaux par contre j’ai assisté aux évènements qui sont relatés dans vos résumés. "

Le 1er mai 1960 la compagnie déménage par le train (3 jours de trajet) à OUED ZENATI entre Constantine et Guelma. Le caporal P... est libéré le 21 juin 1960 et embarque à Bône sur le SS Chanzy.

Pour en savoir plus : cliquez sur Mémoire d'un frigoriste

Autre témoignage d'un affecté au PC du 1er Bataillon

Joseph Lac... se souvient que la vie du PC était bien différente de celle des compagnies . Deux fois par semaine, direction Tlemcen pour le ravitaillement des six postes, tout en participant aux opérations sur le terrain; Dans ce bataillon, il fallait tout faire, une journée, c' était opération bois, le matin toutes les compagnies étaient équipées de tronçonneuses, le soir avec les camions ont ramenaient le bois et les hommes. La sécurité était assurée par 2 compagnies aux alentours du chantier.

Un autre jour, c' était opération piste, armés de pioches et de pelles nous réalisions une piste à flanc de piton pour accéder rapidement au sommet, très souvent nous avions l' aide des civils des villages. Les autres jours c' étaient bouclage et ratissage des pitons à l' échelon bataillon.

Fin 59 j' étais chauffeur de camion U 55, cette fonction m'arrogeait le droit à ravitailler les postes suivants : la gare de Chouly, le poste de Baulieu pour garder la voie ferrée et le domaine du "rosé d' Oran", Ain-Isser, Meurba, Ain-Essouk , Yebdar, Beladj et enfin le PC de Chouly. Voir son récit ...

Photos aériennes de la gare de Chouly, de la ferme Beaulieu. Un convoi se rendant en Opé dans la région de Yebdar, et l'un des T6 qui protégeait et appuyait les troupes sur le terrain.

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