Béni-Mester

Béni-Mester, PC du III / 7° RI, est situé à environ 10 km à l'ouest de Tlemcen, après le col du juif

L'aspirant POINT narre son mois d'affectation au III/7e RI

dans l'attente d'une affection comme chef de section dans l'une des trois compagnies que composait le III/7e RI.

Le III/7e RI dispose de la 10e Compagnie à la ferme Fabre ,à l'entrèe est de Turenne, de la 11e Compagnie à Tizranit, au sud de Béni Mester et de la 12e Compagnie à la ferme Toro à 10 km au nord de Béni Mester.

La 11e Compagnie était en position éclatée, une section à BC 3, une section à BC 5 et la 3e avec le PC de sa Compagnie.

La 10 et la 12e Compagnie vivaient en unité constituée à la disposition des opérations montées par le 3e Bataillon, le Régiment ou encore le Secteur de Tlemcen. Elles disposaient en permanence d'un groupement de trois camions GMC, de trois jeep dont deux équipées d'un support pour FM Bar.

" Je découvre une mission dont je n'avais jamais entendu parler : l'ouverture de voie.

Chaque matin, avant que passe le premier train sur la voie ferrée qui allait de Marnia à Tlemcen, il s'agissait de vérifier si, durant la nuit, des fels, n'auraient pas eu la bonne idée de poser des mines ou des engins explosifs sur les bas-côtés et dans le ballast de la voie ferrée.

Cette mission était réalisée par un groupe qui se composait en un élément de recherche et un élément de protection. l'élément de recherche allait prudemment en tête, à l'affût de tout déplacement de terre, de cailloux du ballast, de présence de fil, quel qu'il soit. Pour un tel travail, en plus de leur arme, ils s'équipaient d'un long bâton ! derrière eux marchaient des voltigeurs, le chargeur engagé sur l'arme, prêts à intervenir au profit de leurs camarades qui allaient devant eux.

L'attribution du tronçon de voie ferrée, dévolue à la section, était divisée en deux parties pour les deux groupes constitués. Le chef de section avec une petite équipe, occupait le centre du dispositif et coordonnait l'ensemble par radio. A la fin de la mission, un seul groupe restait sur les lieux afin de neutraliser un éventuel sabotage.

Chaque jour la mission se répétait mais par mesure de sécurité, les tronçons de voie ferrée répartis entre les unités sur le terrain, variaient ainsi que les horaires."

"Cette activité, se complétait en sorties de recensement dans les douars isolés dans la montagne au sud de Béni Mester, des embuscades ou des contrôles de nuit dans les mechtas, qui tournaient parfois à des arrestations de personnes pour des vérifications d'identité. Ces deux types d'opération se faisaient toujours selon les renseignements fournis par le B 2 du Bataillon."

" Il y eut aussi des moments de détente : des séances de cinéma en plein air dans la cour du PC, la visite des demoiselles de Turenne que menait d'une main de fer la mère maquerelle qui allait allègrement vers ses soixante balais!

Il y avait surtout les méchouis organisés avant la libération d'un contingent ou pour l'anniversaire d'un gradé, fût-il caporal-chef. Toute occasion était saisie pour ripailler un brin, ça changeait tellement de la tambouille fournie ou des rations de combat !"

Le 2 juin 1959, l'aspirant Point convoqué auprès du chef de bataillon Buisson qui lui annonçait son affectation comme chef de section à la 12e Compagnie. Le capitaine Sanchez, adjoint, régla les formalités de départ pour la ferme Toro.

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