Lamoricière

Le PC du 7e RI s'installe à Lamoricière.

Lamoricière en 2006, la rue principale n'a pas changé ( JD)

pour en savoir plus : la petite histoire de Lamoricière

Djelbel MIEZ près de Lamoricière. La pratique des pistes en montagne par les convois n'était pas toujours aisée, elle provoquait parfois l'accident, comme le montre la photo de JD.

En novembre 1957, JP.BD se souvient de son arrivée en Algérie à partir de Port Vendres avec embarquement sur l'El Mansour, débarquement à Oran, puis un voyage pittoresque jusqu'à Tlemcen en passant par Lamoricière en wagon à bestiaux et en rame de G.M.C. Toute une aventure.

Lamoricière

Jean-Jacques FEUILLY, fils du médecin capitaine Marc FEUILLY du 1/7e RI a la gentillesse de nous adresser les

documents concernant son père tué le 24 octobre 1958 près de Yebdar.

Djebel de Tlemcen septembre 1958

Mon père est né le 04/07/1920 au Monastier sur Gazeille Haute-Loire, mort pour la France le 24 Octobre 1958 à Tlemcen.

Après avoir fait Santé-Lyon mon père est incorporé au 4ème RSM comme Médecin Lieutenant. Il participe à la campagne d'Italie puis à celle d'Alsace-Lorraine. Durant cette dernière, il est décoré de la Croix de Guerre avec Etoile de bronze pour être allé chercher lui même 2 blessés graves sous les balles des mitrailleuses allemandes.

Puis c'est la guerre d'Indochine où il y fera deux séjours et en revient avec une amibiase dont il ne guérira jamais.

Médecin lieutenant en Indochine

Mon père est ensuite muté au Maroc à Midelt, ville de garnison où il continue de soigner les derniers blessés de la guerre d'Indochine.

Midelt Maroc en 1952

Sur cette photo, mon père à gauche avec son grand ami Louis Faure, officier de Bigeard qui terminera la guerre d'Algérie comme Lieutenant-Colonel officier de la Légion d'Honneur et douze citations. Son épouse est ma marraine.

Fin du protectorat du Maroc et retour en France à l'hôpital militaire de Montlhéry. C'est le début de la guerre d'Algérie, il supervise les visites médicales des premiers appelés. Certains se présentèrent à lui avec des lettres de recommandations de personnes influentes afin de ne pas "y aller", toutes iront à la poubelle...

Algérie le 11 Août 1958 mon père prend ses fonctions dans la région de Tlemcen plus précisément dans la 12 e DI secteur sud, s/secteur Lamoricière 1/7ème RI. Dès le 16 Août 1958 il se trouve au cœur des combats lors de l'opération du Djébel KADOUS secourant de nombreux blessés avec courage ce qui lui vaudra d'être promu Chevalier de la Légion d'Honneur et attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec Palme.

Sur les routes du djebel, mon père se déplaçait toujours en jeep marquée de la croix rouge, suivi par son ambulance. Mi-octobre il inspecte le poste d'Oued-Chouly et le 22 octobre il est rejoint par le chef de bataillon Lavoine. Celui-ci pour lui être agréable lui propose de prendre place dans sa Peugeot 203, jugée plus confortable que sa jeep, mon père accepte, cela lui sera fatal.

Sur la route près de Yebdar, la voiture saute sur une mine télécommandée, le FLN avait choisi sa cible, la voiture d'officier. La mine explose à l'avant droit, juste sous les pieds de mon père, le souffle de l'explosion l'éjecte du véhicule, sa tête heurte violemment des rochers en bordure de route qui le blessent très grièvement. Mon père, dans le coma est héliporté sur Tlemcen, il décédera deux jours plus tard le 24 octobre 1958, sans avoir repris connaissance.

Mon père est titulaire de la Croix de Chevalier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 39-45 Etoile de bronze, Valeur Militaire avec Palme,

Médaille d'Honneur du Service de Santé Militaire Grade Or.

Je suis né le 10 décembre 1956, je n'avais pas 2 ans lorsque mon père nous a quitté, je n'ai donc jamais connu mon père.

Jean-Jacques Feuilly , Pupille de la Nation.

Plaque commémorative

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Sous-lieutenant POINT

A l’issue de son peloton EOR à Saint-Maixent, promotion 902, l’élève officier de réserve Point est nommé aspirant et fait le choix d’une affectation au 7e RI en Algérie. Il embarque sur le El Mansour, le 30 avril 1959, à Port Vendres pour le port d’Oran. Avant de rejoindre sa nouvelle affectation, il est désigné pour un stage formation au CIPCG (1) d’Arzew pour une durée de 15 jours. Quatre nouveaux officiers instruits qui avaient choisi le 7e RI rejoignent son PC à Lamoricière par le train d’Oran.

« Le train formé au départ en gare d’Oran, était à quai depuis un quart d’heure. Il partit à l’heure, tiré par une motrice diesel. Les wagons de voyageurs avaient une pâle ressemblance avec leurs cousins de la Métropole; pas moins confortables, mais « usés » et sales. Il allait à vitesse réduite et permit aux nouveaux voyageurs de découvrir l’arrière pays, maintenant qu’ils connaissaient la côte ! a la zone aride der la Sebkha d’Oran, lac salé, succédèrent les terres cultivées avec leurs champs d’agrumes et de vigne surtout, ponctuées de grandes fermes. Le petit express s’arrêtait trop souvent à leur goût. Après Valmy, ce fut Sainte barbe du Tlélat, Saint Denis du Sig, Sidi Bel Abbès, où ce fut l’adieu à leurs camarades du 21e RI, puis Descartes et enfin Lamoricière après deux heures de voyage pour parcourir environ 150 km. Le PC du 7e RI se situait dans la rue principale qui mène à la route de Sebdou.»

L’aspirant POINT reçois son affectation au 3e Bataillon sous le commandement du chef de bataillon Buisson. Il dut prendre la liaison pour Tlemcen.

« Les véhicules rassemblés le long d’un bâtiment constituaient la liaison. Sécurité obligeant, il y avait en tête et en queue de la colonne un half-track dont les tireurs vérifiaient l’armement et le fonctionnement de la mitrailleuse 12,7. Le chef de la mission était un adjudant-chef qui vient des présenter à moi et m’indiquer la place à bord de la jeep qui était derrière la sienne.

Dès la sortie de Lamoricière la route se déroula, bien souvent sinueuse, entre des massifs, en pente douce, rocailleux et couverts d’épineux. La terre était d’un rouge brun étrange. Par –ci par-là des champs de vignes et de céréales étiques où les mauvaises herbes étaient reines. Le long de la route d’où ne partaient que des pistes empierrés, il n’y avait aucun fossé. Parfois quelques poteaux épars, d’où pendaient des fils, témoignaient de l’existence ancienne d’un réseau électrique et téléphonique .On traversa le village d’Aïn Fezza et l’on aborda la zone montagneuse de Tlemcen et de la vallée des « cascades ». La route étroite s’infiltrait le long des pentes, parfois abruptes. Elles descendaient sur près de deux kilomètres jusqu’au passage d’un pont au pied de gigantesques cascades d’où tombaient de grands voiles d’eau laiteuse. Un pont métallique de chemin de fer enjambe ces chutes. Mon grand oncle Ludovic, ingénieur des mines et élève d’Eiffel, en dirigea la construction.

A partir de cet endroit la route, toujours aussi sinueuse et dangereuse, devint une côte douce et régulière qu’il fallut gravir. Après trois bons kilomètres de lacets, la colonne de véhicules aborda les premières maisons de la ville, toutes cachées derrière de hauts murs et semblables à des petits châteaux forts. La route devint une rue bordée de micocouliers et de magnifiques palmiers. Le convoi arriva enfin au Méchouar, siège du PC de la 12 ème Division d’Infanterie que commandait le général Bazillon-Fouqueux.

Le Méchouar était le reste de « el Méchouar » qui construit au Moyen Âge par les rois Zianides, était un luxueux palais-citadelle ».

(1) Centre d’Instruction à la Pacification et à la Contre Guérilla, installé au camp Franchet d’Espérey à Arzew.

Suite du récit de l'aspirant POINT au PC du III/7e RI stationné à Béni-Mester

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