Les bombardements des 4,8 et 9 septembre 1943

au Portel.

Retour au site Site de Pascal BERNARD d'Outreau voir aussi Outreau et nos villes pendant la seconde guerre mondiale

Le Portel est une des rares villes Françaises où la libération n'est pas fêtée. La ville était rasée et ses habitants évacués, préface de la revue de Guy Bataille parue 40 ans après les bombardements des 4, 8 et 9 septembre 1943.

Cartes postales archives de Pascal BERNARD, du Monuments aux Morts du Portel de la première guerre mondiale.

7

Le Calvaire des marins au Portel après le bombardements.

Photo du Calvaire des Marins avant la guerre et les bombardements de septembre 1943.

Guy BATAILLE écrira

Près de 5000 points de chute de bombes. 500 morts ou disparus dont 90 enfants

Plus de 200 blessés grièvement atteints

4000 foyers détruits... tel fut le bilan des bombardements de 4,8 et 9 septembre 1943

Semaine du Boulonnais du mercredi 4 septembre 2014

70eme anniversaire des bombardements : Les 4, 8 et 9 septembre 1943, l'opération Fortitude détruit la majeure partie du Portel et tue 500 civils. Tous les ans, la ville rend hommage aux victimes et à l'armée canadienne qui a libéré les Portelois de l'armée allemande, en 1944.

"Liberty Memory" commémore cette année le 70em e anniversaire des bombardements du Portel.

Le 22 septembre 1944, l'armée canadienne, après avoir combattu l'armée allemande, obtient la reddition de cette dernière au fort d'Alprech. À Capécure, le brigadier général Rockingham se tient face au lieutenant général Heim, qui va demander à ses troupes de déposer les armes. Un grand jour dans l'histoire du Portel, dont les habitations ont été détruites à 90 %.

La raison d'un tel massacre ? L'opération Fortitude. Nom de code collectif pour des opérations de désinformation. Le but était de cacher aux Allemands que le lieu de débarquement se ferait en Normandie, en leur faisant croire qu'il aurait lieu dans le Pas-de-Calais. Pour accréditer ce mensonge et faire croire à l'imminence du débarquement sur les côtes de notre département, les bombardements ont été intensifiés sur certaines parties de la zone présumée. Le Portel et Équihen-Plage sont presque entièrement rasés. Le 12 août 1945, Charles de Gaulle se rend sur les ruines à la Libération, tandis que la ville reçoit la Croix de guerre pour son sacrifice. Reconstruit après guerre, Le Portel redevient une commune habitée et une station balnéaire fréquentée. Cette année, la commémoration célèbre le 70e anniversaire des bombardements du Portel. Le week-end des 7 et 8 septembre s'annonce donc hautement symbolique.

Semaine du Boulonnais du mercredi 4 septembre 2014

Photos des Bombardements du Portel collection et archives personnels de Pascal BERNARD

Merci aux Anciens, à ma Famille et à quelques connaissances pour quelques photos que je ne possédais pas.

Le Portel dans la Tourmente une revue de 34 pages imprimée en mars 1944 à Paris retracera cette tragédie par de longs récits et des photos

Bombardements du Portel ruines du quartier de la Neuville

Vue sur la destruction du Portel suite aux bombardements de septembre 1943 ; photo prise vers l'Epi.

Le triple martyr du Portel titrera le journal Nord Matin du 5 Septembre 1945

en Hommage aux victimes des bombardements de septembre 1943 au Potel.

Rue du Maréchal Foch, Bertrand, J.BART

rue A.JUSTIN

rue Carnot

Rue Charlemagne Pierrin prise rue Faidherbe

Rue de la Marine

Rue Faidherbe

Rue Jeanne d'Arc

La rue Jeanne d'Arc avant les bombardements des 4, 8 et 9 septembre 1943

Rue Maréchal Foch vers rue de l'aigle

Rue Notre Dame (on aperçoit une roulotte de la famille Vlieghe forains)

Article de la Semaine dans le Boulonnais du mercredi 11.09.2013

Un déluge de fer et de feu au Portel

On a beaucoup écrit sur les bombardements de septembre 1943 au Portel. Louis Pincet, militant jociste (Jeunesse ouvrière chrétienne), a participé au déblaiement de la ville. Il a donné, sur un papier écrit à la hâte, un récit de ces journées tragiques, récit qu'il a confié à son ami Georges Sueur, un journaliste de Nord Eclair, qui en a donné la primeur dans un supplément du quotidien nordiste. En voici la teneur.

Samedi 4 septembre : à 8h30 à l'atelier, deux détonations nous font sursauter. On se sauve à toutes jambes, pendant qu'un autre chapelet de bombes torpille. Un petit moment après, on va voir où c'est tombé. On aperçoit de grandes marques noires dans la rade de Boulogne : l'emplacement des torpilles. Les avions reviennent et mon chef me dit d'ouvrir un abri. Je n'y arrive pas. Nous nous blottissons dans le coin de la porte avec, par-dessus notre tête, trente centimètres de béton. Un sifflement et les torpilles dévalent en vrac. J'en ai vu tomber près d'une centaine. J'ai vu la mort de près. Le dernier chapelet est tombé à 20 mètres de moi. A 4h, on a regardé les dégâts qui sont insignifiants et on retourne au Portel. Avec Jean Rey, on commente l'alerte et on remercie le Christ de nous avoir si bien protégés.

A 7 h 30, Paul Justin vient me chercher pour aller au comité de la section. On voit les avions, une formation de dix-huit. J'en vois un qui lance ses torpilles. Une demi-minute après, une explosion formidable et une épaisse fumée, de la poussière, une odeur indéfinissable s'élèvent. Je cours aussitôt sur les lieux, c'est la désolation. Sept maisons sont complètement à plat. Un gars m'appelle pour sortir une institutrice, Mme Jeanne Seuliette, rue d'Outreau, qui a le pied cassé et le bras bien amoché. Je reste un moment pour aider à dégager les deux personnes qui restent sous les décombres.

Le dimanche, on apprend qu'il y a 6 victimes. Quelle désolation ! Les maisons sont éventrées et les pillards sont déjà là. MERCREDI 8 septembre : à 6 h 30, on appelle le signal pour filer. Un camion de ferraille s'amène pour être déchargé, ce qui porte la fin de notre journée de travail à 6 h 40. On se dépêche de partir mais les libérateurs se font entendre trop fort. On rentre à trois dans un blockhaus. On aperçoit une colonne de fumée de 30 à 40 mètres sur Saint Pierre.

Tous les quartiers touchés. Les avions repassent, on rentre à l'abri. En sortant, on voit une nouvelle colonne de fumée mais sur Le Portel. Une nouvelle formation de dix-huit repasse et encore une nouvelle colonne. Nous ne savons que penser, ça tombe autour de l'abri, cela fait une détonation et un courant d'air. Rey me dit : « C'est tombé sur nous ». Je réponds : « C'est que l'abri est solide, restons là », et comme l'air est devenu irrespirable, « mettons notre mouchoir sur notre bouche et respirons par le nez ». Une accalmie. Nous hésitons à partir. Je dis : « Récitons notre prière de jociste ». Oh ! cette prière, je m'en souviendrai toujours, que c'était impressionnant !

En rentrant, nous voyons le désastre, presque tous les quartiers sont touchés. On se donne rendez-vous pour aider à dégager les décombres. Je suis allé voir chez les jocistes, l'un d'entre nous a perdu sa mère et sa soeur, chez un autre tout est démoli mais personne n'est blessé. Chez Jean Gournay, rue Jean Bart, c'est la même chose. Dans cette rue, un homme est enseveli sous les décombres. A 10h, les pompiers de Boulogne viennent nous voir et nous disent d'aller là où il y a encore des vivants. On y va mais il y a trop de monde. Retour des libérateurs. Je rencontre l'abbé Boidin. J'amène encore des gens dont la maison est démolie. Une autre accalmie, je retourne voir mon père et ma mère, je vais auprès des gens, on me demande des nouvelles. J'arrive juste à temps à l'abri pour une nouvelle vague de bombes qui dure un quart d'heure. Encore une vague, je vole rue des Hayettes. Quel spectacle d'horreur ! La maison est complètement soufflée, les gens qui sont dessous hurlent qu'on les dégage. Je sors d'un trou un petit gus de d'une dizaine d'années. Je dégage aussi un gars de 17-18 ans qui a la jambe gauche ensevelie et je relève M. Kinget, qui n'en peut plus. Puis je déblaie des pierres et du bois et quelque chose d'effrayant s'offre à nos regards : il y a, entassés pêle-mêle, hommes, femmes et enfants. Il se dégage une de ces odeurs à vous arracher le coeur. La poudre, la poussière, l'odeur des corps, du sang, tout cela nous prend à la gorge et nous étouffe mais il faut faire vite, et pas de place pour se retourner, un seul homme peut s'y mettre. J'y vais, je passe des cadavres de petits enfants, je sors encore six vivants et sept cadavres, dont cinq gosses, et nous en laissons quatorze sous les décombres. Que je m'allonge sur eux pour dégager un pauvre homme qui avait trois doigts pris dans les décombres.

A 10 h 45, trois pompiers de Boulogne s'amènent avec un peu de matériel. Je m'offre pour les conduire rue Jeanne d'Arc. On réentend les avions, c'est la panique, la pagaille. En face de l'église les torpilles tombent sur la place, je sens les débris passés au-dessus de moi. Allongé à plat ventre, je fais une prière. Etant tranquille et prêt à tout, même à mourir, je m'élance chez moi je trouve mon père, mon frère et ma soeur apeurés dans un coin de la maison.

Les torpilles succèdent aux torpilles. C'est une véritable averse. La maison est environnée, on sursaute par les déplacements d'air. Enfin cinq minutes d'accalmie. Partout, c'est le même spectacle. Je rassure ma mère, je bois un bon coup de rouge et, prévoyant un débarquement, j'emporte un pain. Il est environ 3 heures. Voilà que ce brave abbé Boidin vient chercher des hommes valides pour aller rue des Glacis, disant que si l'on n'y va pas, des gens vont périr faute de secours, car il n'y a plus de sauveteurs. Terrorisés et décimés, ils se sont enfuis. Je regarde les gens dans la cave, il y en a environ soixante, plus une vingtaine d'hommes valides. Je regarde ceux qui bougent, il n'y en a que trois. Dégoûté, mesurant la lâcheté des uns et l'héroïsme des autres, je cours rejoindre l'abbé Boidin. Quel type ! Toute la nuit, il a été à l'église quand ça bombardait et en dehors quand il y avait un peu de répit pour consoler, remonter le moral des gens, et diriger, quand c'était possible, les secours. J'ai passé une bonne partie de la nuit avec lui. Une nuit qui a fait près de six cents victimes dont beaucoup, hélas ! n'étaient pas prêts à mourir »... C'est un témoignage parmi tant d'autres. Louis Pincet devait lui-même être tué dans un autre bombardement. André VERLEY

On réentend les avions, c'est la panique, la pagaille. En face de l'église, les torpilles tombent sur la place, je sens les débris passés au-dessus de moi.

La Semaine dans le Boulonnai

Le 9 septembre 1943 dans la matinée les sauveteurs portent secours aux victimes un nouveau raid allait de nouveau finir d'anéantir le Portel qui deviendra ville martyre

Rue V.Hugo au fond vue sur le Fort de l'Heurt

Rue Victo Hugo

Vue panoramique prise rue Faidherbe vers rue Hugo

Nord Matin Lundi et mardi 10 et 11septembre 1945 Le Portel Cité Martyr a voulu rendre Hommage aux victimes des bombardement de septembre 1943 les quelques mille habitants rentrés dans leurs ruines on pu apprécier les liens de solidarité qui les unissent aux villes Boulogne-Sur-Mer, Saint-Martin, Outreau Equihen etc... article de Nord Matin de septembre 1945

Quartier du Pont Hamel et la rue du Lieutenant Bernard

Autre vue " du pont" Hamel" et de la rue du lieutenant Charles BERNARD.

Photos avant les bombardements du quartier du Pont Hamel les rues du Lieutenant Charles BERNARD et rue Gilles...

Quartier du Pont Hamel avant les bombardements.

Station balnéaire et petit port de pêche Le Portel deviendra une ville complètement anéantie par les bombardements de septembre 1943

Ruines des hôtels et restaurants et habitations sur le parapet

Le triple martyr du Portel titrera le journal Nord Matin du 5 Septembre 1945 en Hommage aux victimes des bombardements de septembre 1943 au Portel.

Bombardements de septembre 1943 au Portel les ruines de l'église. la nef.

Photos de l'église du Portel avant les bombardements de septembre 1943

Bombardements place de l'église

Le cimetière du Portel fut lui aussi pratiquement détruit

Bombardement vue sur le Fort de l'Heurt

Article de presse lors du cinquantenaire des bombardements du Portel

On aperçoit la cheminée de l'usine Stein ... et la mairie qui ne sera pas détruite...

Rue Carnot semble t-il...

bombardements du Portel intérieur de l'usine Stein à gauche la mairie qui fut épargnée

bombardements rue Carnot café de la mairie

Vue générale d'une partie de la ville au fond on aperçoit le Fort de l'Heurt.

Nord Matin du Lundi et mardi 10 et 11septembre 1945 article sur les bombardements du Portel de septembre 1943

Le Portel cité martyre a voulu rendre hommage aux malheureuses victimes des tragiques évènements de septembre 1943

Il y a 65 ans le triste anniversaires des bombardements du Portel. Voix du Nord de septembre 2008 hommage aux victimes des bombardements de septembre 1943

Voix du Nord de septembre 2009 relatant les bombardements de septembre 1943 au Portel


Le Portel visite du Général De gaulle le 12 Aout 1945 avec J.COPPIN assurant les fonctions de maire

Mémorial Genweeb Liste DES PORTELOIS MORTS POUR LA FRANCE

" Le Portel à la mémoire des victimes civiles des bombardements alliés des 4-8 et 9 septembre 1943 "

Mémorial GenWeeb monument des victimes civiles du Portel mortes pour la France : fiche établie par Pascal BERNARD

Extrait du journal INTIMITE

Hier... charmante petite plage dont le sable fin faisait la joie des enfants- Maison rustiques aux façades peintes à la chaux, frileusement tassées les unes sur les autres- Petites ruelles, fleurant bon le goudron frais et descendant, en pentes rapide, vers la grève en bordure de laquelle s'élevaient de confortables hôtels, très fréquentés durant la saison balnéaires. Population courageuse et fières, fidèles aux traditions, pépinières de marins et de missionnaires.

Aujourd'hui...Morne perspective de pieux anti-chars et de chevaux de frises inlassablement rongés par la mer. Maisons éventrées, pans de murs branlants, ferrailles tordues, poutres calcinées. Chaos indescriptibles de décombres enchevêtrés, percés d'étroits passages où circulent de petites bennes poussées par des groupes d'hommes dont la présence au milieu de tant de ruines, fait penser au va et vient incessant de fourmis sur la croûte bosselés du sol.6 et 8 septembre 1943:deux dates tragiques. Deux bombardements d'une violence inouïe. Un village complètement rasé. 800 maisons détruites, le reste endommagé.

free counters
free counters