Un clochard au bout de la jetée.

IL Y A UN CLOCHARD AU BOUT DE LA JETÉE.

A ce moment du début de vous dire, je ne sais plus son nom; peut-être me reviendra t’il tout à l’heure, alors je vous le dirai.

Ainsi donc, il vit au bout de la jetée, cet homme dont j’ai oublié le nom et le prénom.

Il y vit, il y dort, il y mange, il y rêve, il y délire, sous le ciel qui s’écharpe comme pour aller arracher plus bas les contreforts de blocs de béton ferraillé. Le ciel et les nuages qui passent et glissent dans un emmêlement de gris qui laisse parfois quelques trouées de bleu; l’été, il n’y a que le bleu un peu foncé qui fait plisser les yeux de trop de lumière, sous la chaleur gênante de trop d’humidité, dans un remugle de sel et d’algues aux senteurs fortes, un peu écœurant quand il n’y a pas d’air, plus discret et bien supportable quand la brise s’installe ainsi que dans les échanges thermiques de fin d’après-midi.

Cet homme que je décris ici a bien peu d’affaires avec lui. Il boit l’après-midi, après il parle aux nuages du ciel, il invective les goélands, et dessine aussi parfois dans le sable noirâtre qui couvre le granite rugueux des sigles ésotériques, comme à raconter une histoire.

Seuls les oiseaux de mer en lisent le récit, et entendent ses chansons et ses cris aussi… il faut dire, les enfants du bord de mer ou des quartiers voisins ne savent que rire de lui quand ils lui rendent visite; il n’a ni femme ni amis, que la solitude et sa bouteille qu’il va chercher le matin tard chez Pepe, l’épicier du haut de la plage. Je le connais mal, je le connais bien peu: je ne sais pas où il se procure les quelques pièces qui lui servent à acheter son alcool; je ne sais pas non plus si cela a vraiment quelque importance…

Thfd Bernier- mars 07.

Ce que je sais ce jour, deux ans après avoir écrit ce texte, et parce que j’y ai abondamment réfléchi,

c’est que le centre du monde n’est pas dans vos yeux de lecteurs, ni aussi dans mon regard d’écrivain

(qui ne s’est pas mouillé à connaitre le nom ni le prénom de son ’héros’):

le centre du monde est derrière les yeux du protagoniste du récit; il l’est absolument, car c’est lui le personnage de la novella.

Il l’est avec en même temps le flot changeant de ses idées, la gamme de ses sentiments, qui ne vous appartiennent surtout pas. Je vais l’appeler Angelo. Angelo se lève au matin et se couche la nuit en étant seconde par seconde sujet (‘je’), avec la tête pleine ou vide instant par instant, ainsi que vous ou moi, si ce n’est cette différence:

que la psychanalyse vous apprend et vous explique, que le centre du monde est exactement en Angelo ... Pâques 2009.

L’ARBRE monte jusqu'au

ciel,

qu'il enchaîne de ses branches

petit, enfant,

il regarde

regarde le ciel

et le schéma enchevêtré

de l'emmêlement du monde

enfant, et adulte je regarde

nouveau en un pas vers la vie

vie de toutes les envies

et la faim dans le corps

pour ces mains qui demandent,

demandent, questionnent;

enfant, adulte,

et maintenant à vouloir

surgir

jaillir vers le ciel

de toute rédemption,

malaisé mal aisée

je la voyais ce soir

si belle

Lune à tous les désirs,

si belle

enfant, adulte à la regarder

ouvrir les mains

dans l'ouvert de ses bras,

ouvrir, aisée

ou mal aisée

à ouvrir, ouvrir pour faire

jaillir

reine de tous les désirs

tous?,

alors mal aisée

dans ce grand

si grand

embarras

de tous ces tant désirs,

enfant, adulte et je la

regardais,

je la regardais sur le pas de

ma vie,

de toutes les envies

et mal aisé je la regardes, encore.

Th (fd) Bern./2001

_ " 'Poussé-vent!' et les nuages se dissipent,

alors est un papillon qui vous amène les nouvelles de ces jours, ainsi que lui a dit 'Papa-Loco', le saint des fous...

... un papillon à venir, nouveau texte en préparation !!

POUSSÉ-VENT,

LE VOYAGEUR IMMOBILE OU ANAMORPHOSE...

Le soleil est haut déjà dans le ciel; le ciel bleu, l'été, qui vous donne un joie sereine dans le cœur: la mort des fins d'hiver

délaissée au profit d'une saison de mieux!...

...les tourments et les vicissitudes oubliés en toute régularité!!

Alors, la force d'être en son âge, aimant, donneur autant que receveur des espérances,

recueillies comme des perles d'eau précieuses sur le luisant des feuilles le matin,

et qui vous suivent tout-au-long de la journée dans la respiration de l'esprit!...