Procédé de la schizophrénie.

° Éléments psychanalytiques

De la psychanalyse, l'observable de la schizophrénie, en ce qu'en a recensé de son parcours l'analysant embouquant un regard clinique... la dévoile comme un état maladif secondaire, quasi-inévitable à un cheminement dans la psychose (ce qui peut être nommé ou plutôt dénommé: "parcours psychotique", ...mais il conviendrait sans guillemets de dire plus justement: construction -et ses aléas- ...alors que structure psychotique). Psychanalyse, d'elle se tient que l'essentiel se passe dans la structure, et formalise le paradoxe que la schizophrénie est (une) crise, et non-dégénérative si la trace des accumulations médicamenteuses restent loin des dérapages. Et le parti pris médical et médicosocial de la contention tout autant que le refus de considérer schizophrénie accessible au succès de la psychanalyse... délitent la tentative possible d'un apprentissage de l'autonomie dans une prise variable des neuroleptiques, ...et bien sûr ceci dans une considération dévoilée comme nécessitée évidente de l'hôpital havre de prise en charge: socialisant la rupture d'avec la crise dans le contexte de règles cadrées.

A dire que la crise est une nécessité qui adviendra et se répétera. Aucun procédé techno social ou médical, prévention, recensement du risque psychologique par la parole des proches, un médecin ou la famille, et l'on risque réellement la délation sociétale la plus tenace et abjecte dans la stupidité de l'ostracisme... aucun procédé n'en fera prévention. Sans diminution de posologie et acceptation des crises pas de psychanalyse. C'est pas possible. Structurellement.

En effet, et c'est à lire avec la prudence de l'observation des petits, mais la psychose est pour elle antécédemment à grandir: une réponse, et non une question; il n'y a pas de question.de: il y a la seule, semble t'il, comme dans une sémiologie: réponse du sujet (très petite enfance).

Sujet ne veut pas dire celui que l'on observe, mais bien à l'inverse: ...celui qui à désir d'être, et désir d'être locuteur. Le je et ce n'est pas l'égo, c'est différent. Ces distinctions c'est un soupèsement du sens -signification, signifiant- des mots dans une démarche d'autodidacte des analysant. Ils œuvrent à tâcher de désigner et c'est cela psychanalyse. Des mots pour le dire.

Un point particulier dans un registre différent est dramatiquement préoccupant: le risque accru de passage à l'acte en état second chez les individus passée enfance voir adolescence, à la consommation de drogues psyché-agissantes se greffant sur des manque dramatique de repos.

On aborde bien plus la notion de culture de la violence, ici contre cerveau et corps... dans un contexte d'insensibilité...

...Enfin maniement de l'opprobre et déculturation n'aident en rien mais gardons espoir bien sûr.

La psychose est structure et structurelle.


La psychanalyse met en avant la notion vérifiée de prépondérance de l’histoire familiale, facteurs purement psychologiques, dans l'hypothèse d'une causalité: c’est le milieu psychoaffectif qui agit, primordialement, dans l'enfance, en répétition acquise des aléas personnels psychologiques des générations père et mère ou mère isolée, et l'enfant qui réagit, dans ce qui se révèle comme un choix de structure (lien: Phénoménologie (essai).). L'utilité de la recherche d’une hérédité de la schizophrénie, limitée à des facteurs de risque, est ainsi perçue comme incertaine et minime, ...sachant aussi qu'elle est contraire au principe de guérison.

Notez que la psychanalyse fonctionne sur et dans l'observable, de manière similaire et autant que le fait pour elle la théorie médicale. De cet observable, elle est capable d'assertions, à la valeur de vérité. Cette recherche de rigueur, en fait permanente, est inscrite dans son histoire et dans la "praxis" (pratique, technique).

Par ailleurs du champ propre à la psychanalyse, les modifications neuronales observées chez les patients semblent assez restreintes et la capacité qu'a le cerveau à se réorganiser pourrait les rendre non-prépondérantes.

°Etat des lieux

La schizophrénie peut être vue, par-delà le rapport au langage, comme un état transitoire, correspondant à l'imprégnation organique de la crise psychotique.

C'est alors un élément du parcours psychotique (qui lui est recensé comme solvable). La psychose est structure et aussi construction, dans la crise ou épisode psychotique émerge le passage par la schizophrénie.

Le symptôme peut être encadré dans le temps, pour peu que la médication ne génère le handicap (lorsque protocoles trop forts, trop prolongés).

° Dans la phénoménologie de la psychose, la forclusion (terme de Lacan) ou mise-à-l'écart est d'abord et d'emblée une nécessité vitale qui éloigne des dénis initiaux, ceux de l'entourage, autant que celui du sujet. Ensuite vient et s'inscrit dans la durée un temps de construction, c'est le propre de cette psychose, ...jusqu'à l'occurrence des années plus tard de (la nécessité de) la crise de folie.

La psychose est complexe, difficile à être régulée, et inscrite d'apparents paradoxes. L'accident de la crise serait (et toujours) une tentative d'arrachement radical à ce qui s'est ingéré trop loin, et dans l'absence de résolution, dans un emmêlement à un pan de structure névrotique: celle-ci attenante au milieu de l'enfance -névrose familiale, névrose de terrain-. On retrouve pour une part cette composante de (pseudo)névrose, pour les crise ultérieures, (jusque) dans la narration du mythe propre à l'échafaudage paranoïaque. Ce mécanisme complexe est inhérent à la structure psychotique.

Au creux de la schizophrénie est une exigence d'innocence qui se révèle absolument autoritaire. Fabriquée sur des préceptes approximatifs ou faux, assemblés dans le conglomérat d'un schéma global, elle est revendiquée, totalitaire, comme applicable à l'autre. La paranoïa provoque le caractère dramatique de toute crise.

Passé l'épisode de crise, arrive une nouvelle donne, et la nécessaire construction, salvatrice parce que (partiel?) solutionnement, peut reprendre.

La schizophrénie s’éloigne de cette capacité de construction qu’a la psychose en tant que structure : elle est repli autant qu'agitation, parfois impasse, possiblement dénouement tant qu'à l'écart du drame. Vis-à-vis de la structure et même si inévitable semble t'il, cette schizophrénie est autant épiphénomène ou symptôme que le délire lui-même.

La construction se fait, pour elle, au nœud de l’imaginaire et du symbolique, et parfois mais plus rarement à l'interférence du réel. Pour ce qui est des passages de crise, les aborter n'est pas envisageable: inéluctablement, structurellement, il en est occurrence. Le heurt profond provoqué par la violence (tentatives de destruction, manipulations & violence psychologique) de la famille initiale, ou son intériorisation, ne permet malheureusement pas d'en faire l'économie.

La psychanalyse permet de s'arracher autant que possible de l'intériorisation des figures parentales, et de créer un climat plus serein où la parole circule à nouveau... et ce jusque dans les liens conservés avec la première famille.

Mais la vérité est que l'autonomie sociale complète et l'acquisition de sagesse de celui/celle qui fut leur enfant est vécue par la première famille comme une (imaginaire) violence insoutenable. De sorte que tentatives et succès d'édification sociale ou personnelle en seront délitées (et parfois violemment), par cette famille de la prime enfance.

° Lacan énonce qu'une seule voie amène la guérison... mais examinons ce qu'est cette psychose:

L'enfant psychotique est d'emblée dans un environnement de névrose gravide ou la parole est chose non-dite, que ce fut la sienne ou celle qu'aurait pu amener l'entourage. Le fort désir qu'il a (comme tout autre) de grandir et la fascination de cette absente parole juste lui donne la clé de son futur: supporter l'exo-structure (à sa famille) jusqu'à y agencer, et cultiver l'intégrité dans -et par- l'imaginaire... c'est là qu'il se retrouve, de même que c'est l'intégration entière dans le champ social qui l'accomplit, lui.

Psychose et psychanalyse (brièvement) ...Soin psychanalytique : Est dans la psychose un ensemble de lacunes en place de la place de(s) l’autre(s), …lacunaire dans l’intégration symbolique. Tel qui se lit en plainte du corps même, au crux de la psyché… Et l’enjeu de la psychanalyse est de dénouer cette lecture; à elle -dans un lent travail- (de permettre au sujet) d’établir, de rétablir, de commuer. Aussi et de sorte est une réappropriation du "je", non-loin de l'interaction du langage.

° Texte final

    • La structuration psychotique est parsemée de moments de crise qui sont aussi des passages par la schizophrénie. Dans une généralisation on établi une confusion entre la psychose du sujet avec un soit dit état permanent de schizophrénie. A dire qu'elle-même est pointée à tort comme rédhibitoire à la thérapie analytique (conjointement bien-sûr au suivi médical).

    • Il est capital de bien appréhender que la schizophrénie n'est pas une maladie génétique, au contraire de certaines vulgarisations oubliant jusqu'à la distinction entre facteurs de risque et hérédité, ...mais (qu'elle est) une certaine empreinte organique d'un dysfonctionnement établi dans la crise ou moment psychotique.