Plaza de Mayo,
un jeudi après-midi

Auteur : Jean-Jacques Greneau

Mise en scène : Katy Grandi

Musique : Pablo Nemirowsky

Lumières : Bertrand Rascle

Interprètes : Katy Grandi (Angela) - Pablo Nemirovsky (Pablo, le joueur de bandonéon)

Création pour le festival d'Avignon 2000.
Reprise pour le festival d'Avignon 2001.
Tournées en France : Galerie Delta à Paris - Saint Denis -  Asnières  -  Roussillon - Festival de Montreuil - Théâtre de l'Iris à Villeurbanne - Espace 44 à Lyon.

 Texte édité aux Editions du Cerisier-Cuesmes (Mons) Belgique.

La parole d'une femme sous l'oppresion de la junte militaire dans les années 80 de Santiago du Chili à Buenos-Aires.

Aujourd'hui, le couvercle fragile de la démocratie reste à demi ouvert sur les émanations putrides du fascisme

Aujourd'hui, les foulards blancs de la place de mai n'en finissent pas de tournoyer.

Fragments de sanglots éclatés, un homme joue du bandonéon, une femme raconte.

Au nom du crime impuni.

Propos de l'auteur ...

A Buenos-Aires, chaque jeudi après-midi, celles que l'on a appelé les"folles de Mai"  se retrouvent sur la Plaza de Mayo, avec sur la poitrine, les photos de leurs disparus. Ce mouvement, parti de l'Argentine, est devenu international.

Angela Ross, de retour en Argentine après des années de torture, d'emprisonnement au Chili, incarne la mémoire des femmes d'Amérique latine dans l'extrême atteinte faite à leur féminité, leur dignité. L'existence d'un être humain confronté à l'état de dictature est ici racontée crûment.

On malaxe les chairs, les muscles, on contamine le sang et tous les réseaux du cerveau pour corroder les neurones, introduire la peur, le doute, le renoncement de soi. Comme une tache de honte évolutive.

Si les erreurs du passé se répètent à l'infini dans le prisme de l'histoire, il ne suffit pas de s'en absoudre dans de vaines commémorations. Cela ne représenterait qu'un théâtre obsolète aux rideaux de velours endeuillés.

Il est nécesssaire d'évoquer ces années de lutte, de torture, pour une liberté retrouvée et d'en faire ressentir les vibrations du centre névralgique de la Place de Mai jusque dans nos institutions.

Mars 2001.

Articles de presse