Afghanes, Afghanistan

Auteur : Jean-Jacques Greneau

Mise en scène et interprétation : Katy Grandi

Lumières : Bertrand Rascle

Cette pièce a été écrite en résidence au Centre national des Ecritures du Spectacle à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon en 2000.

Création au festival d'Avignon 2000.
Reprise au festival d'Avignon 2001.
Tournées en France.

 Texte édité aux Editions du Cerisier-Cuesmes (Mons) Belgique.

De ce maintenant à Kaboul. De cet hier, sous la période soviétique.

La parole d'une femme afghane.

Qui serait assez fou pour l'entendre sinon les oiseaux ?

C'est aussi l'histoire de Daria, Daria aux seins mutilés. Du combat des femmes dans le  réseau afghan.

Reniement de l'identité, refus de la soumission, les femmes sont comme ça.

 Ou alors elles ne sont pas des femmes.

Propos de l'auteur ...

Pourquoi l'Afghanistan aujourd'hui ?

Il ne s'agit pas de récupérer le tragique de ces femmes fantômes en tchadri qui font la couverture des principaux magazines.

Le port du tchadri, devenu une obligation reste à nos yeux un symbole d'oppression. Mais il est aussi un vêtement traditionnel que les femmes ont toujours revêtu, librement,  jusqu'à l'arrivée des talibans. Au delà de cette image emblématique, c'est surtout de la situation de ce pays et de l'enjeu qu'il représente pour les autres nations qu'il faut ici parler et à plus long terme de l'équilibre en Asie centrale.

De la grandeur d'un état  convoité par ses voisins au fil des siècles, de cet archaïsme monarchique qui a permis de conserver l'âme de ses habitants comme végétation en serre, de cette vie en autarcie brutalement interrompue par les envahisseurs, qu'il soit anglais ou soviétiques ou fanatiques, que reste-t-il de l'Afghanistan aujourd'hui ?

Un vaste champ au parfum d'opium qui ondule sous le vent, des enfants qui sucent des cailloux comme des friandises et cette ombre revêtue d'effroi qui passe, en quête de nourriture, dans les rues de Kaboul.

Que reste-t-il à tuer dans ce pays ?  En combattant le terrorisme qu'ils ont fomenté avec la complicité des services secrets pakistanais, les Etats Unis et leurs alliés, entreprennent de laver le crime en famille. 

Peu importe comment. Seul compte le résultat pour maintenir la suprématie d'un Occident crépusculaire.

Comme si, des bouddhas pulvérisés du Bamiyan réveillés de leur immémorial sommeil, se dressait le masque hideux de la haine.

La lutte pour la liberté s'organise à travers les réseaux clandestins, les actions de résistance du commandant Massoud mais aussi à travers cette voix tendre et déterminée qui filtre sous les grilles du tchadri, cette voix si profonde de la femme afghane.

Mars 2000.

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