la Bénatonnière et les hommes

La Bénatonnière, du temps des familles : signe emblématique de la vie du village.

La Bénatonnière et sa vallée sont l'ensemble agricole et paysagé le plus important de Grosbreuil.

Grosbreuil est une commune du canton de Talmont Saint-Hilaire située à 12 km des Sables d'Olonne, à une dizaine de km au nord de Talmont Saint-Hilaire et à une vingtaine de la Roche-sur-Yon.

Commune en développement constant mais maîtrisé, Grosbreuil est à la fois proche de la mer et assez retirée dans les terres pour jouir de calme et de tranquillité : c'est une zone de "rétro-littoral" assez recherché pour sa bonne situation géographique et son cadre à taille humaine.

Cette commune rurale du bas bocage vendéen a globalement réussi à conserver, malgré les bouleversements de l'agriculture et de l'urbanisation, son cadre naturel entre terre et mer tout en s'insérant dans la modernité.

Par sa rareté, cette situation doit être considérée comme un atout méritant d'être valorisé, cette originalité la démarquant de la plupart des autres communes plus proches du littoral.

C'est une commune rurale dont l'activité se diversifie avec le développement de l'artisanat, des commerces et des services plus nombreux du fait d'une augmentation importante de sa population ces dernières années..

Origine du nom : du latin grossus (gros) et de l'ancien français breuil qui vient du gaulois brosgilos (bois).

De fait de sa situation géographique retro-littoral, la commune de Grosbreuil a connu une forte pression foncière au cours de la dernière décennie. Cela s'est traduit par une urbanisation croissante en particulier sous forme de lotissements

Sa population ayant doublé en 20 ans passant de 1000 habitants à plus de 2000 habitants en 2011, ce qui a modifié le tissu générationnel de la commune avec une population plus jeune et active.

Le secteur rural reste important avec un bon dynamisme des structures agricoles. Des exploitations souvent en GAEC, tournées vers la production laitière et la viande bovine; la moyenne d'age des exploitants relativement jeune assure une garantie de pérennité.

Quelques éléments remarquables de la commune:

Le château de la Bénatonnière. construction du XVII° siècle. (modifié au XIXe) et sa chapelle construite en 1870 (architecte Guillerot - Gateuil & Daviet)

L'église Saint-Nicolas datant de 1887, en remplacement de l'ancienne église, bien plus ancienne mais qui a été démolie étant trop petite.

La maison Giraudeau datant de 1901

Le calvaire du Sacré Coeur route des Sables datant de 1870

Une croix de mission route des Martinières.

Visitez également le site de la commune qui offre une bonne présentation du village : http://www.grosbreuil.fr/Main.aspx?numStructure=79714&numElement=55735&numRubrique=481600&transfert=1

Extraits du site internet de la commune : "Situé dans un paysage d'une étroite association de l'arbre, du ruisseau et de la prairie que l'on nomme également le bas-bocage verdoyant, (...) Grosbreuil offre tous les charmes d'une commune rurale en arrière pays de la Côte de Lumière, dans laquelle, sous un climat sain et doux, vous y trouverez le repos et le calme de la campagne. Sans être exceptionnel, notre village, entre terre et mer, possédant une myriade de petits chemins et sentiers, vous fera découvrir à travers ses visites organisées, ses itinéraires balisés, ses hébergements variés et ses fêtes traditionnelles, ses activités rurales...

Peu de doute sur la présence d’habitants sur ce territoire depuis des siècles, mais il y a peu d’informations sur le début de l’occupation des terres du secteur .

Au début de notre ère, la majeure partie du territoire de notre Commune était en effet recouverte de bois et de fourrés. Des lieux-dits actuels : « le Bois Guitton », « la Petite Forêt », « la Grande Forêt », « la Petite Forêterie », « la Grande Forêterie », « Notre Dame de la Forêt » sont encore là pour nous rappeler son existence.

Le château seulement et une moitié du parc fut ensuite vendue en 1989 à Jan Murray-Obodynski de nationalité britannique et revendue recemment (2010) à une Sté.Imobilière et Commerciale (Abelissimmo appartenant à M. Laury propriétaire de centres Leclerc..)

Les outils et les haches en pierre polie retrouvés en plusieurs lieux (situés sur la commune ou dans ses environs immédiats) attestent de cette présence humaine à l’époque préhistorique ; tout comme les vestiges d’un « camp romain » à proximité de la commune, à « la Croix Olivier » ; ou comme ce chemin recouvert de grosses pierres plates…mais était-ce bien une voie construite par les romains ou « le fossé des Sarrazins » qui traversait le territoire de Grosbreuil ???

Des textes latins évoquent Grosbrolii vers 1053.

Une paroisse existait-elle alors ? Sans doute, puisqu’une première Chapelle semble avoir été construite à cette époque ; cette chapelle fut remplacée au XVIème siècle par une église pouvant contenir 400 fidèles , comme en témoigne une poutre retrouvée dans la vielle cure, et qui, elle-même, fut remplacée par l’église actuelle à la fin du XIXème siècle pour accueillir une population qui était passée de 500 habitants en 1800 à 1.500 en 1890.

Erigée en Commune à la Révolution (les Communes ont été créées par l’Assemblée Nationale le 14 décembre 1789), Grosbreuil a connu depuis une trentaine de Maires ou « agent municipal » ; nous retrouvons Louis Gazeau de la Boissière, Maire en 1792.

Quelques Maisons bourgeoises ont été construites sur ce territoire à « la Coutancière », à « la Boucherie », à la Caraillère, à « la Bitaudière » et bien sûr à « la Bénatonnière » qui a été plusieurs fois transformée et dont le nom viendrait des Bénaston, la famille qui possédait le fief aux XIème et XIIème siècles ; plusieurs familles lui ont succédé :

Bastard

Un membre de cette famille, Bastard de la Cressonière participa à la prise de Fontenay le Comte capitale du Bas Poitou , par les Protestants, le 24 février 1574 aux côtés La Noue et de Giron de Bessay, notamment.

Audoyer

Un membre de cette famille, Balthazar-Audoyer, lieutenant du Comte de Lude, assura la garde de Fontenay le Comte après le départ de son Gouverneur Philippe de Châteaubriand, en octobre 1577.

Gazeau de la Boissière

Louis Gazeau de la Boissière fut Maire de Grosbreuil du 11 juillet 1809 au 19 août.1830 et d’octobre 1848 à décembre 1849.

Son père, Louis Charles Gazeau de la Boissière, brigadier des armées du Roi, retiré à Grosbreuil, y fut arrêté comme suspect en qualité de gentilhomme et traduit devant la Commission militaire des Sables d’Olonne qui le condamna à mort le 22 mars 1794 comme contre-révolutionnaire et Vendéen -

{le reste du texte diffusé par la commune sur son site internet étant erronée (mise en doute de l'exécution de la victime, erreur de 20 ans sur l'âge...), nous ne ne le diffusons pas}

de Bessay

Le Comte Paul Isaac de Bessay fut Maire de Grosbreuil d’avril 1850 à février 1852, du 13 mai 1871 à 1880 et de 1881 au 20 mai 1888.

Son ancêtre, Giron de Bessay, Seigneur de Bessay et de la Coutancière, acquis aux idées de la Réforme et ami de Henri de Navarre -futur Henri IV- participa activement à la lutte contre les Catholiques sa vie durant.

de Beaumont (le Marquis Amblard Marie de Beaumont de Verneuil d’Auty, dont la mère était Mélanie de Bessay, fut Maire de Grosbreuil du 15 mai 1892 à 1906)

(au décès de sa fille Yolande le 25 juin 1988, sans descendance, sa nièce Françoise Le Bouyer de St Gervais de Monhoudou épouse d'Hugues du Rivau en devient propriétaire"

(fin de citation) " http://www.grosbreuil.fr/Main.aspx?numStructure=79714&numElement=55735&numRubrique=481600&transfert=1

Ainsi, concernant les propriétaires du château, on note la présence d'une même famille en descendance directe enracinée en Vendée et à la Bénatonnière depuis plusieurs siècles. Le premier maire de Grosbreuil en 1809 est de la Bénatonnière ainsi que les maires successifs pendant un siècle. Signalons ici à titre d'exemple :

Paul Isaac de Bessay venant de Bessay (village de Vendée, origine gallo-romaine, avec son château dotée d'une tour remarquable (classée aux Monuments Historiques) qui hébergea Henri IV et de la plus grande fuie (colombier) de la région. En très mauvais état depuis la 1° guerre mondiale, le chateau fût vendu en 1987 à des particuliers qui ont su le respecter : restauré avec passion et dévouement par ses nouveaux hôtes courageux et amoureux des vieilles demeures historiques, comme il en existe tant dans notre pays !) http://chateaudebessay.hautetfort.com/about.html Paul Isaac de Bessay,époux de la dernière Gazeau de la Boissière, prit sous sa protection le jeune Henri DORIE, un saint du talmondais (Vendée) canonisé par Jean Paul II, il finança ses études au séminaire et son voyage comme missionnaire en Corée . Ce saint Vendéen y mourut en martyr avec 102 autres chrétiens. On retrouve ses reliques à la salle des Martyrs des MEP (missions étrangères de Paris, à la rue du Bac à Paris). Cf. la maison St Henri Dorie à Talmont : http://www.doyenne-talmont.fr/henridorie44.html C'est également lui qui finança en grande partie la nouvelle église de Grosbreuil, et fit élever sur ses terres le grand calvaire route des Sables

Amblard de Beaumont de Verneuil d'Auty petit-fils de Paul Isaac,fut également maire de Grosbreuil. Il aida et finança un patronnage réalisé par l'Abbé Marquine pour les jeunes de Grosbreuil, à l'instar de sa famille qui a marqué l'histoire de France. Notons par exemple son lointain aïeul, également nommé Amblard (prénom de famille) qui négocia le traité de Romans (1349) qui rattacha le Dauphiné, alors Etat indépendant issu du St Empire romain germanique, au royaume de France : c'est depuis cet événement historique que le fils aîné des rois de France s'appelle le Dauphin. Cette souche de Beaumont du Dauphiné est la même que celle du célèbre chef vendéen Beaumont d'Autichamp. Le grand-père d'Amblard fut l'un des derniers compagnons de jeux du Dauphin, le futur Louis XVII alors âgé de sept ans (fils de Louis XVI et Marie-Antoinette) aux Tuileries, dont il partagea les derniers moments de joie, avant d'être retiré de ses père et mère exécutés sur l'échafaud et avant d'être maltraité à la prison du Temple où il mourut à l'âge de dix ans en 1795 dans d'effroyables conditions.

On doit à Arthur de Beaumont, père d'Amblard habitant la Garcillière, une demande auprès du Comte de Chambord, son parrain, pour doter l'église de Grosbreuil d'un vitrail représentant Saint Louis, son ancêtre. Ce désir lui fût accordé et on peut toujours admirer ce vitrail dans l'église paroissiale. Observons que l'école privée du village porte le nom de ce grand saint de France .On doit aussi à Arthur la réhabilitation du sanctuaire de Bourgenay et du pèlerinage à Notre Dame de Bourgenay le 8 septembre (fête de la nativité de Marie). http://www.doyenne-talmont.fr/bourgenay.html La crypte de la chapelle est un lieu de sépulture de cette famille de Grosbreuil qui a rayonné encore dans d'autres lieux de notre région.

Yolande de Beaumont, sa petite-fille, dont beaucoup de grosbreuillois se souviennent encore, fut elle aussi membre du conseil municipal au siècle dernier. Responsable de la Croix Rouge aux Sables d'Olonne pendant la guerre de 1940, propriétaire des écoles (celle des garçons et celle des filles), elle donna l'école Saint Louis à l'OGEC et ouvrit le parc du château pour la traditionnelle Fête de la vache, fête du village au profit de l'école. Son petit-neveu, Geoffroy du Rivau, a par la suite été directeur de l'OGEC et a dirigé des travaux de restauration de l'école.

(sur les branches de la famille e Beaumont : http://lesitebeaumont.free.fr/beaumont/index.html )

L'histoire continue : la nièce de "mademoiselle de Beaumont" (Yolande), Françoise du Rivau et sa famille sont toujours présents pour faire vivre le domaine de la Bénatonnière et son histoire, en dépit de la perte du château.