Sophismes

Les sophismes


Le terme sophisme vient des penseurs et orateurs Grec dont le but était de persuader à tout prix leur public, souvent sans avoir de considération pour la vérité ou la logique (nous pouvons les voir comme les ancètres du marketing et de la publicité). Ces sophistes et leurs méthodes ont ensuite été discrédités par des philosophes comme Aristote, Socrate ou Platon.

Un sophisme est un raisonnement ou un argument qui n’est logique qu’en apparence. Il est synonyme d’illusion, aberration, tromperie, absurdité.

Un autre problème du sophisme est qu’il peut être utilisé contre soi-même (par notre égo) pour se convaincre de quelque chose, car le sophisme arrive à déformer le réel et la logique pour arriver à ses fins, tout en ayant l’air vrai et plaisant à entendre.


Le sophisme se distingue du paralogisme qui est une erreur involontaire dans un raisonnement, sans l’intention de tromper, ni de persuader l’interlocuteur. Autrement dit, un paralogisme c’est juste une erreur de raisonnement.

Le stoïcien doit donc savoir reconnaitre les sophismes qui lui sont présentés et ne pas en faire usage dans ses arguments et ses raisonnements.

Les sophismes s'appuient souvent sur les mécanismes de la pensée : Les biais cognitifs et psychologiques, ou les émotions.

Bien que les sophismes et les sophistes sont à éviter, il faut se rappeler que ce n’est pas parce que quelque chose est défendu avec de mauvais arguments que c’est forcément faux. C’est pourquoi le stoïcien doit être capable de faire sa propre analyse.


Pour ne pas se faire piéger par des raisonnements sophistes il est important de garder en tête que :

  • Ce qui peut être affirmé sans preuve peut être rejeté sans preuve.

  • La popularité est une norme, pas une vérité.

  • Il y a une différence entre condition nécessaire et condition suffisante.

  • Tout n’est pas forcément réciproque.

  • Il faut faire la différence entre cause et conséquence.


Quelques exemples de sophismes :


Sophisme du Faux Dilemme :

Proposer un nombre de choix limité. Alors qu'il y a d’autres choix possibles.

Argumenter en disant que si un évènement à lieu, d’autres évènements allant plus loin (souvent absurde, illogique et sans rapport) arriveront forcément.

Poser une question avec un sous-entendu (qui n’est ni prouvée ni acceptée par l’interlocuteur), qui a pour but d’orienter les réponses de l’interlocuteur. Ce sera souvent une question rhétorique, c’est-à-dire une affirmation ou une accusation déguisée en question.

Consiste à invoquer une autorité lors d'une argumentation. C'est-à-dire accorder de la valeur à un propos en fonction de son origine. Ou avancer qu’une proposition est vraie parce qu'elle est admise comme vrai par le plus grand nombre. Ou encore, croire que la richesse/pauvreté, la popularité/l'anonymat est un critère de véracité.


Consiste à vouloir discréditer une personne à cause de ce qu’elle est, de ce qu’elle a fait, au lieu de s’attaquer à son argument. Exemple : Tu ne comprends pas le racisme parce que tu es blanc. Ou : Tu dis qu’il est bien de faire plus de sport alors que tu n’en fait pas toi-même.

Utiliser un échantillon très petit pour induire une proposition générale. Faire une généralité alors que les circonstances suggèrent plutôt une exception. Sinon utiliser une expérience personnelle ou un exemple isolé pour faire une généralité.


Prétendre que si des événements malheureux sont arrivés plusieurs fois de suite, il y a moins de chance qu’un autre malheur se reproduisent.

Ce sophisme consiste à croire que l'apparition d'un événement aléatoire est moins susceptible de se produire suite à une série d'événements. Ce qui est incorrecte car les événements passés ne changent pas la probabilité que certains événements se produiront dans l'avenir.

Par exemple, considérons une série de 20 lancés avec une pièce de monnaie qui sont tous tombés sur "face". Avec le sophisme du joueur, une personne pourrait coire que le prochain tirage au sort sera plus susceptible d'atterrir sur "pile". Ce qui est une erreur car la probabilité du pile ou face est toujours de 50%. Chaque tirage est un événement indépendant, ce qui signifie que tous les lancés précédents n'ont pas d'incidence sur les futurs.


Prétendre que parce que deux événements se suivent ou ont un point commun, l'un est forcément la cause de l'autre.

L’affirmation du conséquent est le fait de faire passer une condition suffisante pour une condition nécessaire. Tous les termes peuvent être vrais, mais la façon de les lier est illogique. Exemple : Si je suis à Tokyo, alors je suis au Japon. => Je ne suis pas à Tokyo. => Donc, je ne suis pas au Japon.

Sophisme d'amphibologie :

Utiliser un mot ou une phrase à double sens ou qui autorise plusieurs interprétations pour laisser l’auditeur interpréter avec son imagination (par exemple lorsqu'on utilise le mot éthique)

Sophisme du vrai Ecossais ou L'hypothèse ad hoc :

Donner aux mots des significations personnelles afin de les adapter à la réalité et donner à ses arguments un air irréfutable.

Affirme que puisqu’il n’y a pas de preuve, alors la chose est vraie (ou fausse).


Normalement et logiquement, c’est à celui qui affirme l’existence d’une chose de prouver que cette chose est réelle, jamais à celui qui en doute de prouver le contraire. Le renversement de la charge de preuve consiste à demander à celui qui ne vous croit pas de vous prouver que vous avez tort. Le problème, c’est que la preuve négative est impossible : il est possible de prouver qu’une chose existe, mais pas qu’elle n’existe pas.


Affirmer que tout ce qui est naturel est forcément bon et ce qui n’est pas naturel est forcément mauvais.


Affirmer quelque chose en prenant comme argument le fait d’y croire, ou, au contraire, de ne pas y croire (j'y crois donc c'est vrai. Je n'y crois pas donc c'est faux)


Pratique qui consiste à ne pas donner de réponse et pointer un autre problème qu'on estime plus grave mais qui est hors sujet :

« Vous pleurez sur l'incendie de Notre-Dame ? Et qu'en est-il des incendies de la forêt de l'Amazonie ? »

La fausse fausseté :

Affirmer qu'une proposition est forcément fausse parce qu'elle a été présentée avec un argument fallacieus. Rappelez-vous qu'un argument fallacieux et illogique peut tout a fait présenter des faits réels et correctes. Pour de mauvaises raisons mais correctes malgré tout.