Le didactique



Par Gilles Vuillaume

Afin de résister aux agressions et aux maladies, un arbre doit être fort et en parfaite santé.

Pour cela il doit :

  • être placé dans des conditions de vie qui lui convienne,

  • être nourri abondamment (engrais),

  • avoir la force nécessaire pour résister aux travaux traumatisants,

  • toujours garder des parties fortes qui font l’appel de sève (énergie).



Le travail commence par une sélection des branches.

Les branches non nécessaires au futur Bonsaï sont coupées.

On ne touche pas au reste de la végétation afin que l’arbre continue à pousser fortement.


L’arbre a bien évolué, il faut maintenant le structurer.

Les grosses branches sont mises en position avec des barres de fer, des tendeurs, des bambous.

Pour l’arbre, ces techniques sont moins stressantes que la technique de la ligature.

La taille de l’arbre est réduite en coupant la tête.

Une branche de sacrifice est gardée (appel de sève)

Elle permet de réaliser cette opération en douceur et en préservant la force de l’arbre.



par Gilles Vuillaume



Le premier travail sur ce mélèze de prélèvement consiste à faire une sélection primaire des branches.

Le gros bois mort de tête est aussi supprimé car ne s’intégrant pas dans le futur projet.



L’arbre pousse plus ou moins librement.

Les branches sont sommairement taillées afin de préparer les ramifications des branches. Il n’est pas question de mise en forme précise à ce stade.

L’arbre choisi ses flux de sève privilégiés et indique où est sa force.

La structure primaire est établie.

Nous voyons clairement que l’arbre a une branche très forte (1).

C’est à prendre en considération pour travailler cet arbre.

La position des branches n’est pas satisfaisante.

Ce problème sera réglé en arrachant les branches à la base et en les positionnant comme souhaité.

Le mélèze supporte très bien ce type de travail et cicatrise fortement et rapidement.

A noter la branche de sacrifice en tête (2).


Par Francis-Noël Chambre

2010





Cet arbre prélevé en 2007 a poussé librement pendant trois 3 ans.

Une première mise en forme et quelques ligatures orientent l’arbre

vers le style moyogi (droit informel).

La face avant est choisie avec un mouvement du tronc sur la droite.

2011





En plus d’avoir changé la face de cet arbre,

son propriétaire a choisi de le travailler en

style penché (de plus en plus penché).

2016

La grande branche de droite et la tête de l’arbre posent un problème.

Elles vont à l’encontre du mouvement général de l’arbre

Les branches vont être retravaillées afin d’affirmer le mouvement vers la gauche.

Par Gilles Chevaliez

Réaliser des petits Bonsaï avec des boutures de genévriers.

Une solution ludique pour commencer la culture de Bonsaï.

En quelques saisons le résultat peut être très satisfaisant

Les techniques de création et de multiplication sont multiples. Nous vous en présentons 2 parmi tant d’autres :

Le bouturage et la réalisation de Tanuki -> incrustation d’un plant dans une pièce de bois mort

Le bouturage

Le travail est simple. Réaliser des boutures de quelques centimètres et ligaturez les pour leur donner des mouvements très brusques.

Vous formez ensuite vos arbres au fil des années en sélectionnant les branches.

Création d’un Tanuki.

Cela consiste à intégrer un jeune plant sur un morceau de bois mort afin qu'ils ne fassent qu'un

Lors du rempotage, réalisation du Tanuki avec un plan de deux ans. Création d’une ‘’goulotte’’ d’un diamètre un peu supérieur au plant.

Mise en place du plan dans la veine et fixation avec colliers élastiques.

Par Jean Faivre-Pierret

La glycine est une plante grimpante facile à former en bonsaï : elle est robuste, supporte la ligature, et reste à l’extérieur toute l’année.

Il existe des glycines pourpres, blanches et roses, violettes, à fleurs simples ou doubles, avec des hampes florales plus ou moins longues.

Pourquoi trouve-t-on peu de glycines en bonsaï ? Tout simplement parce qu’il est délicat de la faire refleurir, une seule technique s’imposera.

On peut trouver des plants, souvent greffés, en pépinières. Il faut alors choisir un plant dont le bourrelet de greffe (s’il y en a) est situé au plus bas du tronc afin d’en faire un nebari.

1987

Du travail, de la patience, de la rigueur, du travail, de la patience ...

La récompense ?

Une extraordinaire floraison dès le mois de mai

Tous les ans ... pendant longtemps

Formation d’un jeune plant


Dans un premier temps, le but étant de le faire croître, on ne cherche pas à le faire fleurir. Il doit être transplanté tous les ans, recevoir beaucoup d’engrais et d’eau et il faut laisser les racines, le tronc et les tiges se développer librement, les tiges seront rabattues (selon la longueur

2009

souhaitée) en été à deux ou trois nœuds afin d’obtenir de nouveaux bourgeons, ceux-ci seront rabattus à leur tour. Cette technique permettra d’obtenir une ramification intéressante. Dès que le jeune plant fleurit, il faut le traiter alors comme une glycine évoluée :

Le fait de transplanter souvent la glycine permet d’obtenir un tronc robuste mais elle ne fleurira pas. Après quelques années et une structure élégante obtenue, il faut ralentir la pousse des racines pour favoriser la floraison en ne la transplantant que tous les 4 ou 5 ans. Si on la transplante avant la floraison les fleurs risquent d’être atrophiées, après la floraison il faut veiller à ôter les dernières grappes de fleurs et éclaircir le feuillage.

2019

Par Jean-Pierre Colinet


Forsythia issu de prélèvement (photo de 2017)


Toutes les grosses branches raides ont été supprimées.

Seules les petites branches basses ont été gardées.



Nous voyons parfaitement la partie morte de l’arbre


Les zones non saines du bois sont enlevées par brossage.

Le bois mort est travaillé afin de réduire les raideurs des anciennes grosses branches.

Le travail de finition se fera à la main afin de ne pas voir des traces d’outils mécaniques.



Il ne subsiste plus aucune raideur.

Maintenant le bois mort exprime parfaitement l’image d’une vieille souche

sur laquelle une veine vivante subsiste.

C’est sur cette partie vivante que l’arbre va à nouveau se développer et se structurer.



Face avant

Face arrière

Par Mickaël Richard


Acquisition en mars 2012 d’un plan brut de charme prélevé dans une pépinière de la région. Replanté directement en pleine terre pendant deux années, le but étant de redonner de la vigueur a l’arbre. En avril 2014 l’arbre a bien reprit, il est vigoureux.

Importante taille de structure des branches et réalisation de la marcotte.

Au court de l’année nous contrôlons que le marcottage prend bien, le constat est plus que satisfaisant.

Novembre 2014 l’arbre est prélevé. La marcotte c’est très bien développée, le sevrage se fait immédiatement.

On coupe le tronc et toute la partie inférieure du racinaire tout ce qui est sous la marcotte est jeté. Ensuite mise en place dans un pot de culture « maison » on privilégie la surface de substrat à l’épaisseur qui n’est que de quatre centimètres, le but étant d’élargir la base de l’arbre, le nébari.



Au cours des années suivantes, on laisse l’arbre pousser librement tout en gérant les apports d’engrais.

En novembre 2016 suppression du cadre du pot et remplacement par du grillage pour améliorer la division racinaire. L’extrémité des racines aux contactes des rayons du soleil vont mourir. Elles vont émettre de nouvelles pousses en amont …. et ainsi de suite.

On obtient ainsi un pain racinaire constitué principalement de radicelles ce qui est essentiel pour l’arbre car se sont elles qui puissent

les éléments nutritifs et les redistribuent à l’arbre. Les grosses racines ne servent qu’à ancrer l’arbre au sol, étant en pot, un Bonsaï n’a pas besoin de ces racines.



- Printemps 2017, 1ère taille de structure suivie, au printemps 2018, d’une deuxième taille de structure avec rempotage de l’arbre dans un nouveau pot de culture.

Le racinaire s’est bien développé, une sélection est effectuée.

On utilise un substrat de granulométrie assez fine afin de limiter la force de l’arbre et ainsi réduire la tailles des entre nœuds des branches. L’arbre est vigoureux, il faudra gérer les apports d’engrais et l’arrosage.

- Printemps 2019, la sélection des branches primaires continue, les secondaires s’installent.

- Printemps 2020 la sélection se poursuit, en juin taille et pincement sont effectuées, l’arbre réagit très bien. Les poussent et entre nœuds sont plus courts les feuilles sont plus petite.

- Automne 2020 taille de sélection.

Par Didier Meunier

Le prélèvement est une source d’obtention d’arbres très intéressante.

Le plant ou l’arbre prélevé a déjà quelques années de vie.

Un atout précieux dans le planning de travail et de construction d’une arbre.

Toutefois 3 choses importantes sont à prendre en considération :

- Toujours avoir une autorisation de prélèvement.

- Ne pas prélever pour prélever.

-> Bien choisir son sujet pour qu’il ait le meilleur avenir possible

en tant que Bonsaï.

- Remettre le terrain où a eu lieu le prélèvement en état.

-> Il ne doit pas subsister de traces de votre passage.

ORME CHAMPETRE : ( famille ulmacée)

Arbre récupéré dans un bois durant l’automne 2015. L’arbre avait souffert lors d’un bûcheronnage et il ne subsistait que le tronc.

Suite au prélèvement (avec autorisation), il a été cultivé en caissette avec un substrat drainant (pumice et pouzzolane) durant deux ans.

Printemps 2016, sélection des bourgeons nécessaire au futur de l’arbre. Suite à cette sélection seules les branches utiles à la future construction de l’arbre ont été gardée.

Printemps 2017, rempotage et sélection des racines.

La ramification de l’arbre s’est structurée en opérant une taille régulière du branchage, ce qui a permis une évolution de sa forme. La partie du tronc abimée par le bucheron a été travaillé en bois mort.

La construction du futur bonsaï s’est affinée au fil des années. Le travail consiste essentiellement à laisser pousser les branches sélectionnées et tailler régulièrement pendant la période de pousse qui s’étale du printemps à l’automne sans oublier la ligature nécessaire à la direction des branches.

Printemps 2020 changement de poterie afin d’améliorer l’esthétique. Cet arbre est considéré comme un pré-bonsaï du fait qu’il soit toujours en culture.

Cet automne, la branche de gauche sera raccourcie afin de lui donner une meilleure dynamique

Par Francis-Noël Chambre


Prendre son temps ou plus précisément, prendre le temps de l’arbre.

Cette notion est essentielle en Bonsaï.

Les étapes de travail sont réalisées en respectant le rythme de vie (de récupération après un travail) de l’arbre.

Les techniques de travail ont permis d’obtenir un arbre avec une végétation proche du tronc.

Reste à venir le travail pour amener cet arbre à maturité.

Par Arnaud Bietry


La première étape esthétique du travail d’un arbre est le choix de la face avant.

En effet un Bonsaï est fait pour être vu principalement sur cette face.

Idéalement le regard doit être attiré vers le premier tiers ou la première moitié de l'arbre.

Toute la construction (taille, ligature, … etc.) en trois dimensions doit en tenir compte.



Après avoir déterminé celle ci, on sélectionne les branches et on réalise une mise en forme

sommaire par ligature.

La ligature est une technique fondamentale pour mettre en forme et entretenir les Bonsaï.

En enroulant du fil autour des branches de l’arbre, on plie et positionne les branches.

Une fois les branches stabilisées dans leurs positions, le fil doit être retiré.



Le futur de cet arbre après la première mise en forme consiste maintenant, à le faire densifier.


Plusieurs techniques pour favoriser un bourgeonnement arrière et une densification des plateaux seront mises en oeuvre.


A noter :

L’arbre a besoin d’être vigoureux et sain afin de supporter ces travaux.

La flexion et le positionnement des branches provoquent de nombreuses petites fissures de l'écorce et du cambium.

Pendant la saison de croissance, ces blessures guérissent facilement

et rapidement.

Par Arnaud Bietry

Celui de qui la tête au ciel était voisine

Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts »

Le chêne et le roseau.

Jean De La Fontaine

En Bonsaï, c’est un arbre comme les autres avec ses points forts et ses points faibles.

Quelques passionnés s’y sont déjà intéressés, mais très peu d’arbres sont présentés en exposition.

Le genre QUERCUS (qui provient du celte kaerquez) compte environ 400 espèces (arbres et arbustes), caduques, semi persistants ou persistants.

On le retrouve aussi bien en zone tempérée de l’hémisphère nord que sous les tropiques en altitude, en Colombie, Amérique du Sud et Asie du Sud-Est.

Nous trouvons essentiellement sur notre territoire :

Le Chêne Pubescent ou Chêne Blanc (Quercus Pubescens)

Le Chêne Pédonculé (Quercus Robur)

Le Chêne Rouvre ou Sessile (Quercus Petraea)

Le Chêne Chevelu (Quercus Cerris)

Le Chêne Tauzin (Quercus Pyrenaica)

Le Chêne Vert (Quercus Ilex)

Le Chêne Liège (Quercus suber)

Le Chêne Kermés (Quercus Coccifera)

Le chêne est un exemple de longévité.

De nombreux vieux spécimens sont répertoriés en France.

Le chêne d’Allouville en Normandie (1200 ans et contemporain de Charlemagne) abrite deux chapelles dans son tronc.


Par Arnaud Bietry et Gilles Vuillaume





Avec l’ishizuki, nous sommes en présence d’un style tout à fait particulier.

Plus que tout autre, il vise à représenter un arbre (des arbres) dans son milieu

naturel.

Les flancs des montagnes du Huang-shan sont parmi les motifs favoris de l’art Chinois.

Ils sont une grande source d’inspiration pour les créations sur roches.



Il est tout à fait possible de vivre dans des conditions extrêmes.





Les variantes sont infinies.






Les variantes sont infinies.




Les variantes sont infinies et donnent naissance parfois à des créations étonnantes.