Le Kusamono

Cet art japonais consiste à créer un ensemble esthétique par un pot contenant des fleurs sauvages et/ou des herbes. Ces présentations sont apparues au Japon dans les années 1870. À l’origine, il s’agissait d’herbes poussant autour des arbres qu’on prélevait pour les planter dans un petit pot destiné à tenir compagnie à l’arbre en pot. La coutume était aussi d’offrir ces pots, seuls, à des hôtes de marque. Aujourd’hui, le japonais préfère composer un Kusamono et le mettre au centre de la table à la place d’un bouquet.

Dans leur utilisation avec les Bonsaï, les Kusamono portent deux indications : le lieu géographique où l’arbre qu’il accompagne a poussé et la saison de la cueillette des herbes.

L’allure, l’aspect sont des choix importants pour ces plantes. Ces fleurs et herbes, sorties de leur contexte habituel où on ne les remarque pas, offrent de magnifiques arrangements métamorphosant complètement le sujet. Par ailleurs, Il est important de les laisser à l’extérieur, comme nos arbres.



Le but du Kusamono est surtout de « décorer » un tokonoma. Il doit présenter la saison du moment, à l’image du Bonsaï, dans une présentation offrant un découpage harmonieux des pleins et des espaces vides (je reviendrai plus loin sur le positionnement). S’il est présenté avec un Bonsaï alors sa dénomination change et devient Shitakusa, plante d’accent ou d’accompagnement où son rôle sera de continuer à montrer la saison mais aussi représenter l’habitat naturel du Bonsaï. Il sera impératif de l’accorder à la dimension et au niveau de maturité de l’arbre.


Le pot du Kusamono est petit, souvent émaillé, ovale ou rond, discret et peu haut, dans la logique de la pousse d’une herbacée au ras du sol. On pourra alors le placer sur un suiban, une lauze… quant au Kokedama, qui est également une plante d’accent le pot n’existe pas. La plante tient dans un mélange de keto et akadama très fin recouvert de mousse. Et on la pose sur un suiban ou une lauze. Dans cette solution, la difficulté est de maintenir un taux d’humidité suffisant pour que le keto ne s’effrite pas, mais pas trop afin d’éviter qu’il ne se délite.

L’espèce de la plante d’accompagnement peut être très variée. L’essentiel consiste à avoir une plante condensée, voire qui recouvre le pot, que les fleurs ou les fruits soient petits et que l’harmonie soit de mise avec son environnement.

Pour un équilibre harmonieux, plante et arbre ne doivent pas avoir la même forme. L’arbre sera placé en retrait, la plante d’accent plus en avant, le tout décentré. La direction du bonsaï ira vers la plante d’accent et cette dernière ira vers l’arbre. Mais il y a aussi d’autres règles importantes comme la taille de l’arbre, l’espèce.

En effet, pour des arbres de 45 à 75cm (base visible, du nébari jusqu’à la tête de l’arbre), on trouvera un arbre et une plante d’accent. Si l’arbre est un conifère ou un persistant, peu importe la plante, si l’arbre est un feuillu présenté en hiver alors la plante d’accent aura des fruits ou des fleurs ou des feuilles.


Si l’arbre mesure moins de 45cm, on aura une plante d’accent et une seconde plante de taille plus importante que la plante d’accent, cette dernière marquant la saison. Si l’arbre principal est un conifère, la seconde plante sera à fleurs ou à fruits, la première très petite ou une herbe. Si l’arbre est un feuillu à fleurs ou à fruits, la seconde plante sera à fleurs ou à fruits, ou bien un petit conifère, la première une herbe.

Lorsqu’on présente trois pièces, il est possible de remplacer la troisième plante par un petit animal en bronze ou un suiseki, mais la seconde plante montrera alors la saison.

Un lettré sera présenté avec un Suiseki ou bien un Kusamono à hautes herbes.

Et pour tendre à la perfection, utilisez la règle du triangle , du X et du Z et aussi tout dépend de l’importance que l’on veut donner à l’élément d’accompagnement.

Les fleurs, les graminées et fougères, les arbres et arbustes, les plantes carnivores, les plantes vertes, les plantes grasses ... toute une liste non exhaustive de plante à utiliser dans l'art du Kusamono

Asperge fougère - Asparagus densiflorus ‘Myersii’

Barbe de serpent - Ophiopogons planiscapus nigrescens

Campanule double ‘La Belle’ – Campanula persicifolia ‘La Belle’

Cheveux d'Ange - Stipa tenuifolia

Cyclamen de Naples - Cyclamen Hederifolium

Echeveria cuspidata

Fétuque Bleu – Festuca glauca

Fougère japonaise - Athyrium niponicum pictum

Hosta miniature Blue Mouse Ears

Iris miniatures - Sisyrinchium bellum et S. californica

Joubarbe des toits – Sempervivum tectorum

Joubarbe toile-d’araignée – Sempervivum arachnoideum

Œillet des Alpes – Dianthus alpinus

Orpin à feuilles épaisses - Sedum dasyphyllum

Rhodohypoxis parvula x baurii

Sagine dorée - Sagina subulata ‘Aurea’

Saxifrage à feuilles longues – Saxifraga longifolia

Thym citron doré – Thymus citriodorus Aurea