Textes

Publication parue dans les les "Mémoires d'Ardèche et Temps Présent" n° 108 du 15 novembre 2010 (Ècrit par monsieur Raphaël Benedetti).


Envisager de créer un jardin en Ardèche peut paraître une gageure, pour autant que le pays est connu pour être ardu à toutes les cultures, à cause de la pauvreté de la terre et des rigueurs du climat. Et pourtant, un observateur attentif remarque que les forêts sont florissantes et que la flore est avant tout composée d’espèces acidophiles. Or, après avoir créé puis entretenu un petit jardin en Lorraine, j’ai fait le constat que j’affectionnais particulièrement ce genre de plantes et par conséquent, la terre d’Ardèche pouvait convenir à mes aspirations.

La plupart des visiteurs du jardin ont cette formule : « De l’extérieur, rien ne laisse présager de la présence d’un jardin à cet endroit ». On peut très bien pensé que la notion d’intégration au paysage passe par ce genre de réflexion, même si cela peut paraître réducteur. Dans le paysage qui va du col des Fans au plateau de Saint Romain de Lerps, le jardin La Terre Pimprenelle n’existe pas... Il faut franchir un portillon pour découvrir une toute autre réalité. Cette notion me tient à cœur car le jardin ne doit pas occulter une partie du paysage ; seuls les êtres qui s’élèvent dans les airs se rendent compte qu’ici, une pièce a été rapportée en terme de structure dans la forme donnée au jardin, les pierres rapportées, une diversité de couleurs plus nuancée, surtout à l’automne (bien que les forêts du plateau de Crussol sont étonnantes de coloration), de nombreuses essences non présentes dans la flore locale...

Le jardin n’est donc pas intégré...la plupart des variétés ne sont pas indigènes à priori pour le profane. Et pourtant, sur les 1200 arbres et arbustes, 38% sont issus de genres et espèces que l’on trouve dans les forêts de l’Ardèche verte, je n’ai fait qu’ajouter des espèces, et des variétés différentes dans les espèces, ce qui augmente la diversification ; d’ailleurs certaines se ressèment spontanément : fusains (13 espèces, 17 variétés), chênes (8 espèces, 10 variétés), érables (23 espèces, 104 variétés, dont les érables dits japonais), les viornes (13 espèces, 20 variétés), les cornouillers (9 espèces, 21 variétés), frênes (3 espèces) et je pose une question : des arbres qu’on n’a jamais vus ici mais qui se ressèment spontanément ne peuvent t-ils pas devenir indigènes ? Comme les hamamélis... ou les érables japonais qui se ressèment à qui mieux mieux ? A ce propos, j’imagine une parcelle de terrain vierge où je sèmerai des graines issues des plantes du jardin et où on laisserait faire la nature...

En effet, la diversification est primordiale ; on s’en est rendu compte suite à la tempête de décembre 1999. Par exemple, des centaines d’ha de forêts de sapins ont entièrement disparus en quelques minutes dans les Vosges et en Meurthe et Moselle. Or, je me rappelle que suite à cet épisode, j’étais allé voir différents parcs et jardins privés dans lesquels de nombreuses espèces d’arbres et arbustes avaient été plantés depuis de longues années; il est vrai que j’ai trouvé des propriétaires catastrophés d’avoir perdu de beaux sujets et une partie de leur patrimoine forestier mais sans commune mesure avec les forêts quasi mono spécifiques. D’ailleurs, deux ou trois ans plus tard, on ne se rendait plus compte qu’une tempête était passée par là ; même la plupart des propriétaires admettaient que finalement, la tempête avait du bien car les espaces laissés par la disparition de certains arbres leur avaient fourni l’occasion de planter d’autres essences que l’on pouvait voir se développer, source de bonheur pour les jardiniers que nous sommes.

Ainsi, la notion d’intégration est subjective ; aujourd’hui, dix ans après sa création, le jardin est-il intégré ? Ne faudrait-il pas pour le savoir, laisser faire la nature à partir de maintenant et dresser un bilan dans un siècle ? Que restera t-il des plantations ?

En fait, je crois qu’il faut faire une distinction entre l’intégration dans le paysage et l’intégration dans la nature. On peut estimer que La Terre Pimprenelle fait partie du paysage car les essences plantées sont en adéquation avec les caractéristiques du sol (En effet, la majorité est acidophile), du climat car aucune ne craint des gelées jusqu’à -20°, et les feuillages sont légers, fins, souvent aussi laciniés, des qualités avérées contre les attaques répétées de la burle et du vent du sud. On ne peut pas en dire autant de son intégration à la nature, c’est là qu’intervient la notion de temps. Cette question ne recevrait sa réponse que dans quelques dizaines d’années si tant est que la main de l’homme n’intervienne plus jusque là. Pour avoir un milieu de forêt primaire, c’est à dire engendré par la seule nature, les auteurs s’accordent sur un temps de plusieurs siècles (La forêt tempérée de Annick Schnitzler dans « Aux origines des plantes », tome II, Fayard, sept.2010)

DESCRIPTIF : Altitude : point bas 575 m, point haut 583 m. Une terre acide de Ph 5.5, drainante, légère, pauvre

La superficie est d’environ un ha, quasiment un rectangle de 130 m par 80 m, un rectangle d’or comme il se doit, qui circonscrit la globalité du jardin. La structure centrale du jardin est composée de trois ellipses, deux doubles spirales et un arc outrepassé. Les ellipses ont les dimensions suivantes : 18 m pour le grand axe et 11 m pour le petit, le rapport de 18/11 reflétant la valeur du nombre d’or qui nous le rappelons est égal à 1,62 (plus précisément √5+1/2) ; la spirale extérieure mesure 89 m et celle intérieure 55 m, toujours dans le rapport du nombre d’or. Au demeurant, le nombre d’or est omniprésent un peu partout dans le jardin. Là encore, agencer un espace en s’appuyant sur des notions mathématiques peut apparaître contre nature... Une structure très présente liée au nombre d’or, à la mathématique est un indicateur d’une présence humaine. Cette dernière est-elle inconcevable pour prétendre appartenir à la nature ?

Alors, intéressons nous à une branche de la botanique qui étudie les architectures des plantes, notamment les arbres et arbustes en ce nous concerne : la phyllotaxie.

La phyllotaxie : trois types : Spiralée, verticillée et distique. Pour l’heure, la phyllotaxie spiralée retiendra notre attention, où les éléments sont disposés en spirale autour de l’axe central, comme dans les cônes de pin ou les capitules de tournesol. A noter que la suite de φFibonacciφ apparaît fréquemment dans cette phyllotaxie, dans 90% des cas et l’angle de divergence correspondant à cette suite est de 137,5°. Celle ci confère une valeur adaptative à la plante. Cette phyllotaxie spiralée de 137° est qu’un nombre infini de feuilles peut être placé autour d’une tige sans que le recouvrement de deux feuilles fasse d’ombre à celle du dessous et par conséquent cette disposition permet à une tige verticale de capter la lumière avec le maximum d’efficacité.

Au demeurant, la suite de Fibonacci (nommée ainsi en 1867 - de Filius Bonacci, un mathématicien du 13 Ime siècle), suite mathématique, est la suivante : 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89...où un nombre de la suite est la somme des deux nombres qui le précèdent. Enfin, le rapport d’un nombre de la suite sur celui qui le précède donne le nombre d’or. Or !, la spirale mentionnée ci-dessus est une spirale d’or. Ainsi, la nature joue avec des notions mathématiques et bien avant que l’homme n’apparaisse sur terre (Le premier arbre moderne apparu sur terre qu’on a appelé « Archaéoptéris » date de -360 millions d’années).

Dans le jardin, les deux doubles spirales répondent à la volonté de coller à la nature...mais en y intégrant une approche originale. Les plantes sont disposées selon des spirales de façon que chacune reçoive un maximum d’ensoleillement tout comme les éléments de chaque plante captent la lumière du fait de leur structure spiralée : la spirale à la puissance deux en quelque sorte...

En conséquence, nous venons de montrer que la nature nous enseigne la mathématique à sa façon, que la notion de structure fait partie intégrante de sa condition et non contre elle malgré notre questionnement ci-dessus.

En effet, le mot jardin signifie aussi que l’être humain est acteur dans la composition et la structuration d’un espace donné ; même le jardin vu par certains paysagistes qui revendiquent le naturel au jardin, eh bien même celui ci ne se passe pas de la main de l’homme. La notion de paysage intègre aussi la main et le travail de l’homme.

Dans le même esprit, les arbres de la forêt ne sont arrosés que par la pluie et il semblerait incongru à quiconque d’arroser une forêt...Par contre, il paraît tout a fait normal de distribuer de l’eau aux plantes d’un jardin, même pour les arbres ; cela dit, je partage ce point de vue au moins suite aux premières années de plantation. On dit communément qu’il faut arroser pendant un an après la plantation avec des arrosages de plus en plus espacés. On peut élargir la période à trois ans car il ne faut pas oublier que la plante n’a pas choisi l’endroit où elle pousse, ce en quoi c’est différent d’un semis spontané qui lui n’a pas besoin de nos soins sauf à considérer une année de sécheresse. A ce propos, l’or de ces années de manque d’eau, notamment au printemps ou en été, ou les deux à la fois, la forêt souffre. En effet, combien d’arbres ne sont-ils pas morts en 2009 et 2010 ? Mais, on ne peut toujours pas imaginer que l’on arrose une forêt ; et là encore, le jardin se distingue du milieu naturel car il est l’objet de soins prodigués par l’homme. En période de sécheresse, le jardinier peut arroser les arbres d’un parc. Dans une forêt, des arbres meurent mais elle se régénère en s’adaptant à la situation jusqu’au changement d’essences s’il le faut : elle vient coller au paysage, plus ou moins naturel, et à ses caractéristiques.

Conditions de culture :

1- La terre : PH 5.5 ; terre légère, sablonneuse. Le terrain a été amendé avec des produits chimiques pendant au moins 40 ans et ce plusieurs fois par an et une analyse physique et chimique réalisée en 2001 a donné les résultats suivants : Matière organique : 1,4% donc pauvre et pour remédier en partie à cela, nous avons mis une brouette de fumier de vache par trou de plantation, plus un sac de terreau de 70 litres voire plus. Notons toutefois que nous avons arrêté le fumier car il était infesté de larves de vers blancs contre lesquelles nous nous sommes battus pendant trois ans pour éliminer biologiquement ces parasites que l’on comptait par milliers. Aujourd’hui, nous utilisons des granules bio qui sont plus faciles à mettre en œuvre. Enfin, nous utilisons systématiquement du paillis, des écorces de pin pour toutes les plantes acidophiles, de la fibre de peuplier pour toutes les autres. Là encore, une petite observation s’impose : par l’observation, j’en suis arrivé à penser qu’il vaut mieux renouveler le paillis chaque année en l’étalant sur un ou deux cm d’épaisseur que de mettre 6 à 10 cm comme on l’entend dire généralement (en effet, cette dernière pratique amène très souvent des parasites indésirables.) c’est vite transformé, c’est moins de parasites, et ça évite aux plantes de développer un tissu racinaire superficiel ...) En conclusion, au vu de notre expérience sur vingt ans, nous préconisons le paillis de peuplier pour son PH neutre, sa couleur brun foncé, ses fibres de petites dimensions, sa vitesse de décomposition, sa très bonne tenue au vent

2- En période de sécheresse : Nous vous faisons part des observations suivantes : Il y a des plantes qui annoncent un déficit en eau à venir.

Dans notre jardin, le premier à ressentir un manque d’eau est un deutzia Mont Rose, suivi de cornus Norman hadden. Nous observons ces deux arbustes et quand ils donnent les premiers signes du déficit - feuilles qui deviennent molles et si l’on attend encore un peu, les bouts des feuilles sèchent - c’est l’indication que nous avons encore une tolérance de 15 jours sans arroser, après quoi on commence l’arrosage dans l’ordre suivant avec des arrosages conséquents : Deutzia, Cornus, Azaléea, Cercidiphyllum, Corylopsis, Viburnum, Fothergilla, Stewartia, Halésia, Hydrangéa, Liquidambar, Parrotia, Nyssa, Metasequoia, Taxodium, puis tous les autres... Par exemple, 300 à 500 litres pour un métaséquoia de 5 mètres de haut, planté 6 années auparavant et ce une seule fois dans l’été 2009 ; les deux années qui ont précédé, il n’y a pas eu d’arrosage alors que ce sont des arbres qui poussent les pieds dans l’eau dans leur milieu d’origine.

Ces observations sont valables pour notre jardin et peuvent donner de bonnes indications à partir desquelles vous pouvez améliorez vos arrosages ; mais en aucun cas, cela peut devenir une règle, c’est seulement un fil conducteur.

Les plantes citées ont un besoin en eau assez important mais c’est aussi fonction de son exposition, de son enracinement et de la couche de terre disponible, de l’environnement, du taux d’humus dans le sol, de la qualité de la plantation et la période de plantation - en lune descendante, printemps, automne -.

Attention aux idées reçues, rien ne remplace de bonnes observations que l’on peut consigner.

Exemple : à priori, les deux premières semaines d’août sont rarement conseillées pour effectuer des plantations ; or au jardin, deux massifs, Dart’gold et Brillantissimum ont été créés entre le 4 et le 10 aout 2002, une semaine relativement fraiche pour la saison avec pas mal de couverture nuageuse et bien je peux vous assurer que la reprise fut excellente. On peut penser que les plantes qui ont été bien arrosées ont eu le temps de prendre racine, sachant aussi qu’à cette période, les plantes ont déjà faits leurs réserves et là encore, nous sommes intervenus en lune descendante.

3- Notion d’énergie : Les énergies sont présentes et majorées par la disposition des plantes, des pierres, la particularité de certains arbres comme le gingko et le nombre d’or associé à la suite de Fibonacci, l’objectif poursuivi étant de créer un espace harmonieux intégrant des synergies d’énergies.

Nous croyons à une forme de communication entre les plantes qui interagissent pour donner des informations dans des domaines divers : comment lutter contre des parasites par exemple? C’est comme une sorte de troc qui s’installe entre eux... Et bien entendu, il faut du temps pour se comprendre ! Par ailleurs, certaines familles botaniques sont très anciennes - Gingkoacée, Salicacée, Platanacée, Hamamélidacée - et d’autres plus récentes -. Nous pouvons imaginer que les plus vieilles ont acquis une certaine sagesse et distillent celle-ci aux plus jeunes ; nous savons que les plantes communiquent entre elles par des émissions de phéromones dans l’air et il y a tout un monde souterrain, le complexe racinaire dont on ne connait pas encore grand-chose mais ce que j’ai pu lire sur lui me fait dire que les plantes communiquent par le sol de différentes manières, par exemple grâce aux mycchorizes. Seulement, nous n’en sommes qu’aux balbutiements dans ce domaine et j’ai l’intime conviction que les plantes nous cachent bien des choses...

Conclusion : L’environnement du plateau de Crussol est relativement naturel. Il n’empêche que la main de l’homme a modelé le paysage. La Terre Pimprenelle, parc paysager est un indicateur encore plus prononcé de la présence humaine qui a introduit certaines espèces de la flore non présentes dans le milieu. Au demeurant, il est important de souligner que nous sommes respectueux de l’environnement, les produits phytosanitaires étant absents du jardin. Nous recherchons à rétablir un équilibre avec le milieu naturel, ce qui n’était plus le cas sur la surface de ce jardin depuis 40 ans environ, suite aux contraintes de la société de production. Après quasiment 10 ans de l’application de cette philosophie, les vers de terre ont reconquis la terre, de nombreux oiseaux sont présents, l’écureuil est arrivé depuis deux ans, une petite couche d’humus a recouvert le sol etc. mais il faut être réaliste, le milieu est encore fragile et le chemin vers l’équilibre biologique est encore long, je l’estime à environ une trentaine d’années. Par exemple, les années de grande pluie, le ravinement est important sur le plateau et j’encourage tout un chacun de replanter des haies régulières afin d’aider la flore et la faune à rétablir « du naturel » dans le paysage. Les haies sont des obstacles au vent, et cela signifie moins de dessèchement et donc moins d’arrosage et moins de contraintes sur les cultures.

La Terre Pimprenelle demeure un microcosme et son message est aussi et surtout un message d’humilité que l’on apprend au contact de la nature, en particulier des arbres. Ce n’est qu’un grain de sable sur le plateau de Crussol, grain de sable qui ne demande qu’a s’agglomérer à de nombreux autres.


Publication appeared in the "Memories of Ardèche and Present Time" n ° 108 of November 15, 2010 (Written by Mr. Raphaël Benedetti).


Considering creating a garden in Ardèche may seem like a challenge, provided that the country is known to be arduous to all cultures, because of the poverty of the land and the harsh climate. And yet, an attentive observer notices that the forests are flourishing and that the flora is primarily composed of acidophilic species. However, after having created and then maintained a small garden in Lorraine, I realized that I particularly liked this kind of plants and therefore, the land of Ardèche could suit my aspirations.

Most visitors to the garden have this formula: "From the outside, there is nothing to suggest the presence of a garden in this place". We can very well think that the notion of integration into the landscape goes through this kind of reflection, even if it may seem simplistic. In the landscape that goes from the Col des Fans to the plateau of Saint Romain de Lerps, the La Terre Pimprenelle garden does not exist ... You have to cross a gate to discover a completely different reality. This notion is close to my heart because the garden must not obscure part of the landscape; only the beings which rise in the air realize that here, a part was brought back in term of structure in the form given to the garden, the brought back stones, a diversity of colors more nuanced, especially in autumn ( although the forests of the Crussol plateau are amazing in color), many species not present in the local flora ...

The garden is therefore not integrated ... most varieties are not a priori indigenous to the layman. And yet, of the 1,200 trees and shrubs, 38% come from genera and species that are found in the forests of the Ardèche verte, I have only added species, and different varieties in the species , which increases diversification; moreover some spontaneously resemble: charcoals (13 species, 17 varieties), oaks (8 species, 10 varieties), maples (23 species, 104 varieties, including so-called Japanese maples), viburnums (13 species, 20 varieties) , dogwoods (9 species, 21 varieties), ash trees (3 species) and I ask a question: can't trees that we have never seen here but which spontaneously resemble themselves become native? Like witch hazel ... or Japanese maple trees that can be seeded, who better? In this regard, I imagine a virgin plot of land where I will sow seeds from plants in the garden and where we would let nature do ...

Indeed, diversification is essential; we realized this after the storm in December 1999. For example, hundreds of ha of fir forests disappeared entirely in a few minutes in the Vosges and in Meurthe and Moselle. However, I remember that following this episode, I went to see different parks and private gardens in which many species of trees and shrubs had been planted for many years; It is true that I found owners who were devastated to have lost beautiful subjects and a part of their forest heritage, but without common measure with almost mono specific forests. Besides, two or three years later, we no longer realized that a storm had passed there; even most of the owners admitted that finally, the storm was good because the spaces left by the disappearance of certain trees had given them the opportunity to plant other species that we could see growing, a source of happiness for the gardeners that we are.

So the notion of integration is subjective; today, ten years after its creation, is the garden integrated? To find out, shouldn't we let nature take shape from now on and take stock in a century? What will be left of the plantations?

In fact, I think you have to make a distinction between integration into the landscape and integration into nature. We can estimate that The Earth Pimprenelle is part of the landscape because the species planted are in adequacy with the characteristics of the soil (Indeed, the majority is acidophilic), of the climate because none fear frost down to -20 °, and the the foliage is light, fine, often also lacinate, qualities proven against repeated attacks by the burle and the south wind. The same cannot be said of its integration into nature, this is where the concept of time comes in. This question would only be answered in a few decades if the human hand does not intervene until then. To have an environment of primary forest, that is to say generated by nature alone, the authors agree on a time of several centuries (The temperate forest of Annick Schnitzler in "At the origins of plants", volume II, Fayard, Sep 2010)

DESCRIPTION: Altitude: low point 575 m, high point 583 m. An acid soil of Ph 5.5, draining, light, poor

The surface is about one hectare, almost a rectangle of 130 m by 80 m, a golden rectangle as it should be, which circumscribes the entire garden. The central structure of the garden is made up of three ellipses, two double spirals and an overhanging arch. The ellipses have the following dimensions: 18 m for the long axis and 11 m for the small, the ratio of 18/11 reflecting the value of the golden ratio which we recall is equal to 1.62 (more precisely √5 + 1/2); the outer spiral measures 89 m and the inner one 55 m, still in the ratio of the golden ratio. Besides, the golden ratio is omnipresent everywhere in the garden. Again, arranging a space based on mathematical notions can appear unnatural ... A very present structure linked to the golden ratio, to mathematics is an indicator of a human presence. Is the latter inconceivable to claim to belong to nature?

So let's take a look at a branch of botany that studies the architectures of plants, especially trees and shrubs in what concerns us: phyllotaxis.

Phyllotaxis: three types: Spiral, whorled and couplet. For the time being, spiral phyllotaxis will catch our attention, where the elements are arranged in a spiral around the central axis, as in pine cones or sunflower heads. Note that the sequence of ibFibonacciφ frequently appears in this phyllotaxis, in 90% of cases and the angle of divergence corresponding to this sequence is 137.5 °. This gives an adaptive value to the plant. This 137 ° spiral phyllotaxis is that an infinite number of leaves can be placed around a stem without the overlap of two leaves providing shade to the one below and therefore this arrangement allows a vertical stem to pick up the light with maximum efficiency.

Incidentally, the Fibonacci sequence (so named in 1867 - by Filius Bonacci, a 13th century mathematician), mathematical sequence, is as follows: 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89 ... where a number in the sequence is the sum of the two numbers preceding it. Finally, the ratio of a number in the sequence to the one preceding it gives the golden ratio. Now, the spiral mentioned above is a golden spiral. Thus, nature plays with mathematical concepts and long before man appeared on earth (The first modern tree appeared on earth that we called "Archaéoptéris" dates from -360 million years).

In the garden, the two double spirals respond to the desire to stick to nature ... but by integrating an original approach. The plants are arranged in spirals so that each one receives a maximum of sunshine just as the elements of each plant capture the light because of their spiral structure: the spiral has the power two in a way ...

Consequently, we have just shown that nature teaches mathematics in its own way, that the notion of structure is an integral part of its condition and not against it despite our questioning above.

Indeed, the word garden also means that the human being is an actor in the composition and the structuring of a given space; even the garden seen by some landscapers who claim naturalness in the garden, well even this one does not happen without the hand of man. The notion of landscape also integrates human hand and work.

In the same spirit, the trees of the forest are only watered by rain and it would seem incongruous to anyone to water a forest ... On the other hand, it seems completely normal to distribute water to the plants of a garden, even for trees; that said, I share this point of view at least following the first years of planting. It is commonly said that watering should be done for a year after planting with more and more spaced waterings. We can extend the period to three years because we must not forget that the plant did not choose the place where it grows, which is different from a spontaneous sowing which does not need our care except to consider a year of drought. In this regard, the gold of these years of lack of water, especially in spring or summer, or both, the forest suffers. How many trees did not die in 2009 and 2010? But, we still cannot imagine that we are watering a forest; and here again, the garden differs from the natural environment because it is the object of human care. In times of drought, the gardener can water the trees in a park. In a forest, trees die but it regenerates by adapting to the situation until the change of species if necessary: ​​it comes to stick to the landscape, more or less natural, and to its characteristics.

Culture conditions:

1- The earth: PH 5.5; light, sandy soil. The land was amended with chemicals for at least 40 years and this several times a year and a physical and chemical analysis carried out in 2001 gave the following results: Organic matter: 1.4% therefore poor and to partially remedy this, we put a wheelbarrow of cow manure per planting hole, plus a bag of soil of 70 liters or more. Note, however, that we stopped the manure because it was infested with grubs of white grubs against which we fought for three years to biologically eliminate these parasites that we counted by the thousands. Today, we use organic granules which are easier to process. Finally, we systematically use mulch, pine bark for all acid-loving plants, poplar fiber for all the others. Again, a small observation is necessary: ​​by observation, I have come to think that it is better to renew the mulch each year by spreading it over one or two cm thick than putting 6 to 10 cm as we generally hear it said (in fact, this last practice very often brings unwanted parasites.) it is quickly transformed, it is less parasites, and it prevents plants from developing a superficial root tissue ... ) In conclusion, in view of our experience over twenty years, we recommend poplar mulch for its neutral pH, its dark brown color, its small fibers, its speed of decomposition, its very good wind resistance.

2- During a drought: We inform you of the following observations: There are plants that herald a water deficit to come.

In our garden, the first to experience a lack of water is a Mont Rose deutzia, followed by Norman hadden horns. We observe these two shrubs and when they give the first signs of deficit - leaves that become soft and if we wait a little longer, the tips of the leaves dry - this is the indication that we still have a tolerance of 15 days without watering, after which we start watering in the following order with substantial watering: Deutzia, Horns, Azalea, Cercidiphyllum, Corylopsis, Viburnum, Fothergilla, Stewartia, Halésia, Hydrangea, Liquidambar, Parrotia, Nyssa, Metasequoia, Taxodium, then all the others ... For example, 300 to 500 liters for a metasequoia 5 meters high, planted 6 years ago and only once in the summer of 2009; in the two years preceding, there had been no watering, although these were trees that grew their feet in the water in their native environment.

These observations are valid for our garden and can give good indications from which you can improve your waterings; but in no case can this become a rule, it is only a common thread.

The plants mentioned have a fairly significant need for water, but it is also a function of their exposure, their roots and the available layer of soil, the environment, the level of humus in the soil, the quality of the planting and the planting period - waning moon, spring, autumn -.

Beware of misconceptions, there is no substitute for good observations that can be recorded.

Example: a priori, the first two weeks of August are rarely recommended for planting; however in the garden, two massifs, Dart’gold and Brillantissimum were created between August 4 and 10, 2002, a relatively cool week for the season with a lot of cloud cover and well I can assure you that the recovery was excellent. We can think that the plants which were well watered had time to take root, knowing also that at this period, the plants already made their reserves and there again, we intervened in the waning moon.

3- Notion of energy: The energies are present and increased by the arrangement of plants, stones, the peculiarity of certain trees like gingko and the golden ratio associated with the Fibonacci sequence, the objective being to create a harmonious space integrating synergies of energies.

We believe in a form of communication between the plants which interact to give information in various fields: how to fight against parasites for example? It's like a kind of barter that settles between them ... And of course, it takes time to understand each other! In addition, certain botanical families are very old - gingkoaceae, salicaceae, platanaceae, witch hazel - and others more recent -. We can imagine that the oldest have acquired a certain wisdom and distill it to the youngest; we know that plants communicate with each other by emitting pheromones into the air and there is a whole underground world, the root complex of which we don't know much yet but what I could read on the