Le jardinier 

nous parle...

Le jardinier, le jardin et l'art...

L’Ardèche au creux de l’oreille : écouter le podcast 




Le jardin, c’est l’histoire d’un petit garçon de 3 ans qui a grandi et qui a la soixantaine aujourd’hui. Mais c’est surtout l’histoire de notre planète à l’instar de plus de 1200 tonnes de roches dans le jardin qui ont chacune des histoires différentes, de plus de 1200 arbres et arbustes dont le plus fabuleux représentant  est le Gingko qui à lui seul a traversé les grands cataclysmes, a survécu aux dinosaures, comme il a survécu à la bombe Hiroshima et qui sait si bien se jouer de la pollution.

Le jardin, c’est aussi un art sur le vivant, un art très difficile  et aussi l’apprentissage de l’humilité. En effet, la création au jardin nous échappe très souvent : un coup de vent, une inondation, un gel tardif, des parasites, une  neige lourde comme ce 14 novembre 2019...

J’entendais il y a quelques temps une musicienne dire que la musique était différente des autres arts car on ne jouait pas un morceau deux fois de la même manière...C’est méconnaitre ces autres arts. Je lisais il y a peu que Pierre Soulages aurait fait plus de 700 tentatives avant d’obtenir les vitraux qu’il a créés pour l’église de Conques dans l’Aveyron.

Le jardin, c’est aussi un art, pas vraiment reconnu car jamais figé ; sans arrêt, on fait des retouches, ce n’est jamais fini et de ce fait, il n’a pas de valeur marchande, et sans celle ci, on ne le reconnaît pas comme un art. Or je pense au contraire que c'est un art noble et total : C’est une musique quand le vent souffle, lorsque l’orage gronde, tombent les gouttes de pluie, c’est un tableau changeant au fil des heures, du jour, des saisons, c’est une danse des plantes entre elles, une danse de contact, c’est aussi un livre ouvert, rempli d’anecdotes, autobiographique que je vous propose de découvrir sous le soleil...

Puis le jardin qui raconte son histoire...

C’est l’histoire d’un homme qui se raconte au travers d’un jardin ; on pourrait dire un jardin autobiographique ! Un père dont il a hérité la persévérance et une grande capacité de dépassement, une mère qui lui a donné son amour et sa confiance sans limites qui sont déterminants dans la réalisation de tels projets.

La petite enfance se joue dans la création d’une carrière, une ambiance qui le fascinait ; celle ci se transforme peu à peu en théâtre minéral avec une mise en scène subtile de masque, d’eau et d’une verdure qui descend à l’assaut de la pierre...

L’adolescence est jalonnée d’arbres tortueux, de pierres particulières qui rappellent des souvenirs précis...

À l’âge adulte, des rencontres sont déterminantes : des auteurs qui parlent du nombre d’or au travers des compagnons du devoir, nombre d’or qui est le fil d’Ariane de la création du jardin ; des hommes et des femmes qui font naitre un amour de l’esthétisme qui se décline sous la forme d’essences végétales aux feuillages finement ciselés et aux couleurs à faire pâlir tous les peintres du monde ; des roches remarquables, témoins de différentes périodes de l’histoire de notre terre nourricière ; d’eau qui sublime nos sensations dans des rêves éveillés ; l’Ardèche, qui se revendique comme terre d’audace et qui correspond du coup aux folies de notre homme ; un arbre magique, s’il en est, le Gingko biloba, l’arbre aux quarante écus, l’arbre de sagesse, l’arbre qui guérit et dont notre homme en a fait le symbole tant il est omniprésent dans  les nombreux recoins du jardin. . Enfin, la compagne de cet homme, qui a su lui donner la force et qui l’a accompagné dans un projet fou, fous comme ces deux êtres dont le jardin est leur éden.

Pour les plus curieux d'entre vous, quelques réponses à des questions bien précises.....

Cliquez sur les questions, les réponses apparaîtront...

Où et quand nait votre jardin ?

Au détour d’un méandre dans la recherche de créativité, dont je m’aperçois qu’elle est fondamentale pour moi. À l’instant précis du début du premier méandre que je ne sais situer dans le temps car l’instant initial échappe presque toujours au créateur.

Pouvez nous dire quelles sont les caractéristiques majeures de la composition et de l’esthétique de ce parc-jardin ? Comment est il inscrit dans le paysage ?

Une proportion entre les composantes qui vaut 1,618 nommée « nombre d’or » et dont la nature s’inspire sans savoir son nom ... Mais elle en a reconnu les principes qui lui permettent d’optimiser la photosynthèse.

L’esthétisme, concept créé par l’homme, nait de ce quelque chose que chacun peut percevoir en flânant dans le jardin et qui est de l’ordre de la sensualité et qui peut prendre diverses acceptions comme harmonie, beauté, plénitude etc.

Le jardin est inscrit dans le paysage sous forme de variations multiples : Variations de plantes qui existent en majorité dans l’alentour sous leur « forme type » ; variations de la couleur verte et des couleurs d’automne dont l’Ardèche n’a pas à rougir ; variations de relief qui reprennent ceux du paysage environnant ; variations de minéral comme une palette de diverses roches composant le sous sol de Drome Ardèche ; variations autour de l’eau très  présente sur le plateau de Crussol.

Quelle palette végétale avez vous privilégié ?

Pas de privilèges ...C’est plutôt l’histoire d’une intuition qui se fait complice d’une intimité...

Plus concrètement : la couleur verte déclinée en une infinité de tons, la légèreté et la finesse des feuillages, des écorces qui surprennent, des énergies ressenties au contact visuel de certaines plantes. Le Gingko biloba : le témoin des origines, l’espoir d’un futur possible !

Est ce que votre jardin exprime votre vision du monde ?

Effectivement, de nombreux arbres sont tordus ...Même tortueux, l’arbre émeut...

Au printemps, l’arbre se pare de mille couleurs ; en hiver c’est comme les hommes dans la rue toute l’année...Et encore...Il y a des essences qui fleurissent en hiver...Quelque espoir !

Quel avenir envisagez vous pour votre jardin ? Comment le transmettre ?

Le Gingko s’en charge !