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Le chêne ou Quercus
Le chêne nous enchaine dans son histoire
Histoire de chaines
Tant d’histoires que cela gêne
Un maillon de la chaine
Le chêne
Quelles histoires !
Par la passion qu’il déchaine
Le chêne
La pierre
Mollesse grise d’une tiède lueur
Soleil orange d’avide vigueur
Futur sombre au delà du noir
Cesse de fouiner à l’envers du miroir
Si d’attentions s’égrène l’espoir
Sitôt vu et cru et dans l’haleine déçu
Si dans la fuite s’éternise l’oubli
A ressasser une muse châtrée
Les rayons s’arrêtent et passent
Et rebondissent sur une mine aigrie
Eclairent une mémoire de vie
Dans l’attente du mur qui s’effrite…
RB Hyères 2008
Le copalme ou Liquidambar
Etre de beauté, atours de sa famille
Il se rit du profane par la confusion
Une feuille à cinq doigts et plane le doute
D’un duvet de soie naîtra la jeune pousse
Le liège le protège… et parfois l’abandonne
De l’équinoxe au solstice
Plus que la palette du maître
Nait un tableau d’aléas et de couleurs
Un tableau coté face
Un tableau coté pile
Comme Celui à la couronne sur sa croix
Il sait attendre pour donner la vie
Les fruits demeurent et renaissent tout à la fois
Altier, majestueux ou bonhomme
Qu’importe !
Sa condition est l’aura d’une couleur plurielle
Ecorché
Il saigne l’ambre qui soigne
La ressemblance
Au noisetier qu’on lui prête
Ne l’émeut guère
Tant il est fier de ses atours
Une touche d’automne sur son feuillage
Et déjà il prend de la distance
Quand l’année va pour finir
Le jour où le froid durcit
A sa manière il a compris
Une lunaison passe…
La fleur éclot
Les pétales s’emberlificotent
Méli mélo de jaune, d’orange, de rouge
Comme un songe d’arc-en-ciel
Qui ne saisit du soleil
Qu’une ou deux étincelles
Brèves étincelles
La conquête de son éclat
Il le doit…parfois…
A la main travailleuse
Qui se hâte d’ôter une à une
Tâche laborieuse
Les feuilles fanées de marcescence
Posées là en contrehaut
Un jour de grand froid
Leur parfum dévale la sente
Sentir alors n’a plus de sens
Que cette seule senteur défiant nos sens
R.B. Alboussière 2006
Le fusain ou Euonymus
Portés par la mère des furies
Maints fruits vireux affriolent l’arbuste
Leur couleur prêche l’ultime tentation
Une plante assurément bien nomméeL
Arbrisseau susurre t-on de bonne augure
Son bois fait mine de rien
Fait mime de tout…
Tant l’ardoise que fuseau
Bonnet d’Evêque ici-bas
De Cardinal au plat pays
Mais encore…
Dans son genre on ne donne guère mieux
Au pays du tout est mieux
Il fit trois fraises, faute de mieux
Dans l’ailleurs
Des sphères à cinq loges
Des étoiles à cinq cornes
Attifé rarement de sombres verrues
Il s’entiche volontiers de quatre ailes
Et ainsi vole de haie en haie
Et aussi virevolte d’orée en bois
Quand pousse le printemps
La feuille frôle le gratin
… Le Divin
Quand tout un chacun Autour d’une ambiance automnale froide
Songe à elle comme menu fretin Un sublime anodin crache les couleurs
La finesse épurée du pastel D’une feuille qui fait l’étonnée
Comble nos sens d’un chaste entrain Devant autant de cruelle clarté
Une mouche inconnue laisse sa trâce…
Paraître en rose, rouge ou blanc
Peu importe la parure
L’arille dévoile sa flamme
Une feinte au goût de miel
Et pour combler cet artifice
La feuille rattrape son ombre
Parfois même…
Avant le début de septembre
L’Euonymus, RB, Alboussière, 2006