L'albatros de Baudelaire analyse sous forme de questions réponses

67 questions / réponses

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1. De quelle partie des « Fleurs du mal » le poème est-il extrait ?

Le poème L'Albatros est extrait de « Spleen et idéal », la deuxième partie du recueil « Les Fleurs du mal ».

2. De quel type sont les vers de ce poème ?

Des alexandrins : des vers de 12 syllabes. Mais la césure est irrégulière.

3. Sous quelle forme le poème est-il composé ?

Quatre quatrains : 16 vers, quatre vers pour chaque strophe. 16 vers fortement construits, bien rythmés et richement rimés.

4. Pourquoi ce poème n’est-il pas un sonnet ?

Car il est composé de 4 quatrains.

5. Pourquoi la composition de ce poème ressemble-t-elle à celle d'un sonnet ?

Les trois premières strophes s’opposent à la dernière.

6. Comment les rimes sont-elles disposées ?

Les rimes sont croisées

7. De quel genre sont les rimes ?

Il y a alternance de rimes masculines et féminines.

A. Premier quatrain :

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage

Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,

Qui suivent, indolents compagnons de voyage,

Le navire glissant sur les gouffres amers.

8. À quel type de texte peut-on associer ce poème dans une première lecture ?

À un récit : le poème se présente comme la narration d’une scène de vie en mer.

9. Par quel mot le poète rend-il la scène qu’il nous présente comme habituelle ?

L’adverbe « Souvent » : aspect itératif. Un adverbe qui marque la répétition et l’habitude.

10. Par quelle périphrase le poète qualifie-t-il les marins ?

Les hommes d’équipage.

11.Par quelle périphrase le poète désigne-t-il les albatros ?

Vastes oiseaux des mers.

12. Pourquoi le poète a-t-il choisi le mot vaste pour qualifier l’oiseau ?

Le mot « vaste » permet de dire deux choses à la fois : la majesté de l'albatros et la vastitude de la mer. Ce mot évoque la grandeur, l'espace et la liberté. Il s'agit ici d’une hypallage (le transfert d'un adjectif sur un autre terme que le terme attendu).

13. Quelle image le poète cherche-t-il à introduire par l’utilisation du mot indolent ?

L’image de la grâce, de la douceur, de l’insouciance : l'albatros n'a pas besoin de faire des efforts, l'envergure de ses ailes lui permet de se laisser porter par les courants.

14. Comment les albatros sont-ils présentés ?

Grands et majestueux.

15. Dans quelle espace la grandeur et la majesté de l’oiseau est-elle manifeste ?

Dans le ciel : il est dans son milieu naturel, les airs. Il est doté de majesté, de noblesse, de force, de supériorité et domine les éléments de la mer en suivant les navires.

16. Par quelle périphrase le poète a-t-il désigné l’océan ?

Les gouffres amers.

17. Quelle métaphore peut-on déceler dans cette périphrase de l’océan ?

Les gouffres amers désignent la profondeur sous la surface qui symbolise le danger, la souffrance et la mort.

18. Par quel procédé stylistique le poète a-t-il réussi à garder l’unité syntaxique des vers tout en insistant sur la constance majestueuse du vol de l'oiseau ?

L’enjambement.

19. Que prennent les hommes d’équipages ?

Des albatros.

20. Pour quelle raison les hommes d’équipages prennent-ils des albatros ?

Pour s’amuser.

21. Par quel procédé stylistique le poète a-t-il mis en relief le sens de la capture et de l’emprisonnement ?

Par le rejet : « Prennent » au début du vers.

22. Quel plan le poète choisit-il dans sa description de l’albatros ?

Un plan d’ensemble privilégiant la vision céleste et soulignant la symbiose entre l’albatros et son milieu.

23. De quelle manière l’albatros est-il vu dans la première strophe ?

Il est vu d'une manière méliorative. La première strophe montre l'albatros dans son domaine : le ciel et met en valeur sa majesté et son aisance.

24. Quelle image le poète dresse-t-il de l’albatros dans le ciel ?

L’image de la perfection. Les rythmes et les sonorités contribuent aussi à mettre en valeur l’harmonie du vol et son déploiement dans le ciel.

B. Second quatrain :

À peine les ont-ils déposés sur les planches,

Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,

Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches

Comme des avirons traîner à côté d'eux.

25. À Quel plan le poète a-t-il eu recours pour montrer l’emprisonnement au sol des albatros ?

Un plan rapproché : sur les planches.

26. À quel renversement de situation assiste-t-on dans cette strophe ?

L’albatros qui dominait le ciel se transforme en victime et en être « gauche » et « maladroit » une fois sur les planches.

27. Comment devient l’albatros une fois au sol au contact des hommes ?

Il devient ridicule et pitoyable.

28. Par quelle figure de style la déchéance de l’albatros est-elle dévoilée ?

Une antithèse : ces rois de l'azur, maladroits et honteux.

29. Pourquoi le poète a-t-il eu recours aux antithèses ?

Les antithèses vont rappeler ce qu'était l’albatros dans le ciel et ce qu'il est devenu au sol.

30. Par quelle périphrase valorisante comportant un titre de noblesse le poète désigne-t-il les albatros ?

Rois de l’azur.

31. Quelle image le poète désire-t-il donner à l’albatros par cette périphrase ?

L’image d’un oiseau majestueux à l'allure souveraine.

32. Par quels termes le poète personnifie-t-il les albatros en leur prêtant des sentiments humains ?

Maladroits et honteux.

33. Que désignent les planches ? Quelle figure de style le poète a-t-il utilisé ?

Les planches désignent par métonymie le pont du bateau et le bateau lui-même. Les planches désignent aussi la scène de théâtre.

34. En faisant le parallèle avec les planches du théâtre, quel rôle est attribué à l’albatros ?

L’albatros est réduit au rôle de pitre, de clown, à un objet d'amusement.

35. Quelle est le double sens sur lequel joue le poète par le choix du verbe « déposer » ?

Poser par terre et destituer un roi. L’albatros est comparé à un roi déchu.

36. À quoi le poète a-t-il comparé les ailes de l’albatros ?

À des avirons (des rames).

37. Sur quoi insiste le poète en comparant les ailes aux avirons ?

Il insiste sur la raideur, la lourdeur, l’effort que la position des oiseaux sur le pont implique.

38. Quelle idée le poète veut-il véhiculer en disant que les ailes des albatros traînent à côté d’eux ?

Comme si les ailes ne font plus partie de leurs corps puisqu’elles ne leur servent à rien sur le sol.

39. Quelle idée le poète introduit-il par l’emploi du mot « piteusement » ?

L’idée de pitié mêlée de mépris.

C. Troisième quatrain :

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !

Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !

L'un agace son bec avec un brûle-gueule,

L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

40. Quel changement grammatical note-t-on sur la désignation des albatros dans cette strophe ?

Les albatros étaient d’abord considérés au pluriel avant d’être singularisés dans cette strophe : « Ce voyageur … »

41. Par quels termes le poète personnifie-t-il l’albatros en lui prêtant des sentiments humains ?

Gauche et veule.

42. Qu’est-ce que l’albatros a perdu sur les planches ?

Sa beauté, sa majesté, sa noblesse, sa liberté et sa dignité.

43. Quel type de phrases le poète utilise-t-il pour traduire la souffrance de l'albatros ?

Une série de trois phrases exclamatives.

44. Par quelles figures de style le poète continue-t-il à illustrer la déchéance de l’albatros ?

Des antithèses : « Beau / laid », « infirme / volait ».

45. Par quel terme le poète caractérise-t-il l’handicap fonctionnel de l’oiseau ?

Infirme.

46. Quelle figure de style souligne l’handicap brusque de l’oiseau qui tranche avec son passé ?

Un oxymore : « l’infirme qui volait ».

47. De quoi l’albatros est-il victime ?

De la cruauté des hommes d'équipage.

48. Quelles souffrances l’albatros subit-il de la part des marins ?

L’oiseau subit une souffrance physique (le bec brûlé par une pipe) et morale (les moqueries cruelles des marins).

49. Comment les marins sont-ils présentés ?

Les marins apparaissent comme des gens vulgaires, cruels, insensibles à la beauté de l’albatros.

50. Quel sentiment le poète suscite-t-il chez le lecteur à travers son récit anecdotique sur les albatros ?

Il suscite de la compassion.

51. Que décrit le poète avec insistance dans cette strophe ?

Il décrit l'humiliation et les souffrances de l'oiseau du fait de la méchanceté des marins.

52. Que désire montrer le poète à travers le comportement des marins ?

Une humanité qui est vulgaire, triviale, méchante, bestiale, qui prend son plaisir à faire le mal, à s’amuser de la souffrance des autres, à torturer les autres.

D. Quatrième quatrain :

Le Poète est semblable au prince des nuées

Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;

Exilé sur le sol au milieu des huées,

Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

53. Pourquoi cette strophe est-elle différente des autres ?

Il ne s'agit plus de l’anecdote, on passe du récit au constat. C’est la strophe de l’interprétation du symbole.

54. Quel nouvel élément est introduit dans cette strophe et qui conduit à une relecture et à une nouvelle interprétation du poème ?

Le poète qui s’identifie à l’albatros.

55. Quels réseaux de symboles cette lecture du poème, sous un nouvel angle, peut-elle ressortir ?

L’albatros = le poète

L’équipage = la société

Le navire = la terre

56. Par quel adjectif le lien d’analogie entre l'oiseau et le poète est-il établi ?

L'adjectif « semblable ».

57. Par quelle périphrase valorisante comportant un titre de noblesse le poète désigne-t-il l’albatros auquel il se compare ?

Prince des nuées.

58. Qu’est-ce que l’albatros et le poète ont de commun d’une manière imagée ?

La plume : le moyen de rester libre. La plume de l’albatros l’aide à voler, celle du poète lui permet d’écrire.

59. Dans quel monde le poète acquiert-il toute sa grandeur et sa liberté ?

Le monde sublime de la poésie. Sa tour d’ivoire qui traduit son désir d’élévation, loin de la foule.

60. Comment le poète se considère-t-il une fois au sol ?

Comme un exilé c'est-à-dire étranger du milieu dans lequel il vit. Il est prisonnier de la foule qui ne le comprend pas.

61. Que désignent « les ailes de géant » pour le poète ?

Sa poésie, sa capacité à s'élever vers l'idéal. Le poète est maître de sa création mais c'est justement cela qui lui est un handicap. Il sait voler mais ne sait pas marcher. Il est gêné par la société et ses problèmes.

62. Que cherche le poète à montrer par l’emploi des verbes : hanter et se rire ?

La supériorité du poète dans son domaine artistique.

63. Quelle graphie est utilisée pour le mot poète ?

Poète avec majuscule : idéalisation du monde des poètes et noblesse du monde de l’art.

64. Quelle opposition le poète établie-t-il entre le ciel et la terre ?

Le ciel = l’idéal, le lieu de l’écriture et de l’inspiration qui lui permet de se libérer de la pesanteur terrestre.

La terre = la réalité, la dureté, la chute, le spleen. L’impossibilité d’être libre.

65. Par quelle figure de construction stylistique la chute du poète-roi est-elle suggérée ?

L’anacoluthe : une rupture de construction syntaxique « Exilé sur le sol […] Ses ailes de géant l’empêchent de marcher ».

66. Quel est le point commun entre le poète et l’albatros lorsqu'ils sont en contact avec les hommes ?

Aucun d'entre eux ne se trouve dans son élément : Le poète pris dans la foule qui le méprise et se moque de lui perd ce qui fait sa spécificité, l’inspiration, comme l’oiseau perd sa capacité de voler.

67. Que montre l’antithèse entre les deux parties du dernier vers ?

Le poète est un être supérieur qui se complaît dans les hautes sphères de l'inspiration et de l'idéalité mais Il se sent méprisé, isolé, incompris, marginal, maudit et étranger dans une société qui ne le comprend pas.

Conclusion :

Baudelaire a recours à une image très suggestive pour dépeindre sa propre condition dans une société qui l'ignore complètement. Ce poème montre le déchirement du poète entre ses deux vies : celle de la réalité et celle de l'idéal. L'art est pour Baudelaire une affaire personnelle : Le poète refuse l’engagement. La poésie ne doit pas soutenir une cause politique, culturelle, morale, sociale ou religieuse. Il adhère à une conception nouvelle de l'art, « l'art pour l'art ». L'art, quelle que soit sa forme d'expression, doit être cultivé pour lui-même. Il n'a pas à véhiculer de message. Il doit être exclusivement au service de la beauté.

albatrosqcm.pdf