Autun : Tour de la Bondue

Par Roland Niaux

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Tour de la Bondue

71.95.014

Situation

Arrondissement = Autun

Canton = Autun

Carte IGN au I/25000e : 2825 Est-Autun

Coordonnées Lambert = 749,50 - 219.03

Cadastre 1822 = C1 n°182 (ensemble 180.181.182.217)

Cadastre rénové = 1984 AV n°27

Diocèse = Autun

Paroisse = Avant la Révolution, St Jean l'Evangéliste dont l'église, antérieure au IXe siècle, se situait au carrefour formé par l'avenue Ch. De Gaulle et les rues Pernette et Eumène et a été détruite en 1793. La tour et maison seigneuriale de la Bondue est à 400m au nord-est de l'emplacement de cette ancienne église (6).

Toponymie

"Bondue" ou "Bondelue" est issue du provençal "bondo" qui donne également dans nos régions bondée, bondoire, désignant un terrain marécageux, des fondrières, une terre argileuse où l'on enfonce (Pégorier 1963 : Glossaire des termes dialectaux). Cette caractéristique convient parfaitement à la terre de la "Bondue-en-Montagne", devenue la "Bondelue". La maison seigneuriale urbaine de la "Bondue" a pris son nom de la partie rurale de la seigneurie, située entre Fragny et Montromble où un hameau porte toujours ce nom (1.2). Mais au XVe siècle, en 1474 exactement, Jehan Le Maire, seigneur de la Bondue et de Montromble en Autunois, tenait également en fief du baron de Bourbon-lancy et en arrière-fief de la châtellenie ducale de Montcenis, une terre de la Bondue, sur la commune de St Agnan, en bordure de la Loire (3). Le problème demeure donc de savoir si la Bondue en Charollais a donné son nom à la Bondue en Autunois ou inversement.

Vestiges

La tour de la Bondue est une construction massive de plan quadrangulaire, de 8m de côté environ, haute de cinq étages et couverte d'un toit en pavillon (4). Elle est partiellement encastrée dans des constructions plus récentes qui rendent son approche difficile. C'était une résidence fortifiée qui avait son enceinte particulière à l'intérieur d'une enceinte commune, celle du quartier fortifié de Marchaud. Le percement des ouvertures actuelles n'est pas très ancien. Aux deux étages supérieurs, où l'absence d'enduit laisse voir l'appareillage en moellons de grés, on remarque également, côté sud-est, deux ouvertures un peu plus grandes, tracées en plein cintre et rebouchées. On voit encore les corbeaux de pierre soutenant autrefois le hourd. La face nord-ouest, sans aucun enduit, montre également des traces de meurtrières.

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La Tour de la Bondue

Datation

Toutes les caractéristiques architectoniques de cette construction, son plan, les dimensions de ses créneaux, l'appareil de sa maçonnerie, la font dater du XIIe siècle.

En 1363, elle appartenait à Michel Garin, seigneur de Nolay en partie, et seigneur de la "Tour Guérin", dans le bourg de Couches. A Autun, la famille Garin a laissé son nom à la rue voisine : rue Guérin.

En 1397, la tour appartenait à noble Etienne Garin. Ses héritiers la vendirent, vers 1431-1434 à Guillaume Boisserant, conseiller du duc de Bourgogne et gouverneur de la viérie d'Autun. Ses enfants la cédèrent à Jean Le Maire, receveur des aides à Autun, en 1475. Ce Jean Le Maire, seigneur de la Bondue, avait épousé Guillemette Garin, petite-fille d'Etienne Garin. C'est ainsi que la "tour Garin", maison forte dans Marchaud, devint la "tour de la Bondue" (8).

Ce domaine urbain se composait, en 1593, d' « une grande tour carrée et d'un bâtiment où se trouvait une chapelle (Notre Dame de la Bondue); deux corps de logis avec un grand jardin derrière; au milieu du dudit logis une cour en laquelle est un puits surmonté d'un pavillon de fer et d'une girouette, le tout tenant par devant à la Grande Rue Marchaux et, par-derrière, es murs dudit Marchaux » (7).

Les biens des Le Maire furent saisis et vendus par décret en 1600 à Claude Perreau qui les céda en 1605 au président Jeannin lequel, avec la Bondue-en-Montagne, étendait l'emprise de sa seigneurie de Montjeu (2).

La tour de la Bondue servit pendant la Révolution d'entrepôt de salpêtre, puis de casernement (5). On y enferma ensuite les ivrognes errants, les aliénés et les prostituées. Elle porta alors le nom de "Tour de Bicêtre" ou "tour du Malheur". Enfin, la ville d'Autun la vendit en 1840 à un particulier, comme elle avait déjà vendu la chapelle voisine qui n'a pas laissé de vestiges.

Bibliographie

(7) - H. Abord, Histoire de la Réforme et de la Ligue, II.1881. p. 74

(6) - H. de Fontenay, Epigraphie autunoise, MSE, X, 1881, p.361 et s. et p.389 et s.

(3) - G.Dumay, Etat militaire et féodal... en 1474, MSE, XI, 1882, p.130.131

- G.Valat, Nicolas Rolin, chancelier de Bourgogne, MSE, XL, 1912, p.92 à 104

- Ch.Boêll, Montjeu et ses seigneurs,

(2) MSE, XL, 1912, p.249 à 251

(1) MSE, XLVIII, 3ème fascicule, 1938, p.297

(8) - Promenades historiques dans la paroisse N.D. d'Autun, bulletin paroissial, n°5,juillet, 1929, p.73 à 76

- D. Grivot, Autun, 1967, p.294

(5) - H. de Fontenay, Autun et ses monuments (édition 1982), p.321

(4) - L'Autunois en 1900 - Photos de G. André, Images du Patrimoine, 1993

Cadastre

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© Roland Niaux, 2008

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