Autun - Marchaux

Roland Niaux

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Marchaux

Situation

Arrondissement = Autun

Canton = Autun

Carte IGN au 1/25000e = 2825 Est-Autun

Coordonnées Lambert = 749,30/50 - 218,85/219,20

Cadastre 1822 = Section C1

Diocèse= Autun

Ancien archiprêtré = Autun

Ancienne paroisse = St Jean l'Evangéliste

Le quartier de « Marchaux » formait au Moyen Age une communauté commerciale et artisanale, entièrement close au milieu des vestiges de la ville gallo-romaine. L'enceinte médiévale entourait un espace d'environ 7 hectares, mesurant 350 mètres du nord au sud et 200 mètres d'est en ouest.

Toponymie

Le nom de « Marciale forum » donné en 1109 à ce quartier (A. de Charmasse, Cartulaire de l'Eglise d'Autun, I, p. 56) a conduit les auteurs du XIXe siècle a voir dans Marchaux l'emplacement du forum romain, un « Champ de Mars ». C'est d'ailleurs le nom qui a été donné à la grande place centrale d'Autun, joignant au sud-ouest le quartier de Marchaux.

Emile Thevenot (cf. biblio.) pense, à juste titre, qu'il s'agit d'une latinisation fantaisiste d'un terme local et que le toponyme « Marchaux » évoque un endroit naturellement humide et marécageux, ce qui était effectivement le cas, comme l'ont prouvé les fouilles effectuées au XIXe siècle.

Vestiges

Le rempart de Marchaux se révèle dans le tracé du parcellaire. Il apparaît en élévation dans sa partie orientale, en bordure du boulevard Laureau, mais tellement restauré à de multiples reprises qu'il ne présente aucune apparence d'ancienneté. Seules deux tours, dans l'angle de la rue Mazagran et du boulevard Frédéric Latouche, ont conservé leur caractère médiéval.

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Tour Mazagran

Une autre tour apparaît également à l'ouest, rue des Cités (n°91 du plan cadastral) au milieu de constructions contemporaines et n'a d'autre intérêt que celui de repère dans le tracé du rempart.

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Vestige d'une tour médiévale, rue des Cités

Au sein de ce quartier, une tour forte (la Tour de la Bondue) jouait le rôle de donjon. Une autre maison seigneuriale, l'hôtel de Clugny, attesté au XlVe siècle, ne semble pas avoir été fortifiée.

On pénétrait le quartier de Marchaux par deux portes. L'une se trouvait dans l'actuelle « Petite rue Marchaux ». Elle fut détruite en 1777 et la tour dite de « l'Horloge » qui la protégeait, en 1787 - (après quoi ladite horloge fut transférée sur la tour de l'hôtel de Clugny où elle est toujours installée).

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La seconde porte se trouvait à l'extrémité de la rue Saint Nicolas. Elle fut détruite en 1739 et remplacée par la « porte de Paris » dont subsistent encore les pilastres.

Près de la porte St Nicolas se trouvait une « Maison Dieu », avec sa chapelle, dédiée aux saints Nicolas et Eloi. La Maison Dieu a disparu mais la chapelle demeure, construite au XIIe siècle. Elle abrite partiellement le Musée Lapidaire.

Datation

Les premières mentions du rempart de Marchaux apparaissent au XIIIe siècle, mais il est probable qu'il existait au moins au XIIe siècle, lors de l'établissement de la Maison-Dieu et de son église.

Une ordonnance de 1546 décida de rattacher le rempart de Marchaux aux remparts antiques. On le prolongea donc vers le sud-est en direction de la porte romaine de St Andoche et, vers le sud-ouest en direction de la porte de Rome. Ainsi, le château de la ville haute et le quartier de Marchaux se sont trouvés, à partir du XVIe siècle, englobés dans une seule enceinte, avec les terrains vagues intermédiaires qui ont été, peu à peu, urbanisés (cette nouvelle enceinte était cependant réduite par rapport à l'enceinte augustéenne).

Bibliographie

H. de Fontenay, Autun et ses monuments, 1889, p.29

E. Thevenot, Le nom de Marchaux à Autun, MSE, L, 2°fascicule, 1948, p.59 à 68

D. Grivot, Autun,196, p.277

J.-P. Guillaumet et A. Rebourg, Les enceintes augustéennes dans l'Occident romain, Actes du colloque de Nîmes (octobre 1985) p.48

Bourgogne médiévale La mémoire du sol : Catalogue d’exposition, 1987, n°102, p.8

Ch. Sapin, Le Moyen Age, Carte archéologique de la Gaule 71/2, décembre 1993 p.72 à 74.

Plans

Plans généraux :

1 - Extrait d'un plan de la Ville d'Autun au XVIe siècle. Gravure de Belleforest. 1575. L'exactitude topographique est approximative. On distingue les deux portes, la flèche de l'église St Nicolas et celle de la chapelle de la Bondue. En haut, le Champ St Ladre (actuelle place du champ de Mars). Un peu plus bas l'ancienne église St Jean Evangéliste, chef-lieu paroissial. En bas, à droite, le rempart augustéen. Le nord a été porté, en bas à gauche.

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2 - Plan dressé par Houriet, géomètre, non daté (ca 1770-1780) : la tour de Bicètre, tour de la Bondue.

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3 - Dessin de Charles Boëll (vers 1925) donnant une vue claire du quartier au XVIe siècle, extrait de ses « Promenades historiques à travers la paroisse ND d'Autun » p. 79 :

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4 - Plan cadastral d'Autun, 1822, Section C2, échelle 1/1250e. L'enceinte médiévale est partout visible :

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5 - Plan topographique, 1945, 1/2000e :

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Plans de détails : (cliquez pour agrandir)

6 - Extrémité Est de l'enceinte : la « tour Chavoche » existe toujours, dans l'angle sud formé par la rue Mazagran et le Bd. Frédéric Latouche (n°226 du plan cadastral de 1822). On y voit de façon précise l'emplacement de la Chapelle de la Bondue.

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7 - « Plan des Cazernes de la ville d'Autun », plan dressé par l'architecte Joubert en 1785. On y voit la tour de la Bondue « pavillon appelé la tour de Bicètre »

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8 - Détail de la Porte St Nicolas, avant sa destruction : « Permis d'abbattre et de raser les murs » daté du 8 mai 1739.

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9 - Détail de l'ancienne porte St Nicolas, obstruée, et du percement de la nouvelle porte de Paris (plan non daté)

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10 - Dessin faisant apparaître les détails de l'emplacement de la porte de Marchaux et de son horloge. Plan Antoine 1770.

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11 - Aménagement à l'emplacement de la porte de Marchaux détruite, le 21 septembre 1779.

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© Roland Niaux, 2008

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