Autun : Le Castrum

Roland Niaux

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Le " castrum " ou " château "

71.52.014

Situation

Arrondissement = Autun

Canton = Autun sud

Carte IGN au l/25000e = 2825 Est-Autun

Coordonnées Lambert = limite NO = 749.27 - 218.06 ; limite NE = 749.57 - 217.96 ; limite S = 749.36 - 217.62

Cadastre 1822 = Section C2

Diocèse = Autun

Ancien archiprêtré = Autun

Anciennes paroisses = St Jean de la Grotte ; St Quentin

Le "castrum" était limité à l'est, au sud et à l'ouest, par l'enceinte gallo-romaine du 1er siècle. Il était limité au nord par une enceinte dont la datation est discutée, partant, à l'est, de la tour enclavée dans la maison dite "des Missionnaires" pour rejoindre, à l'ouest, la tour située dans les jardins de l'hôtel d'Eguilly. Entre ces deux points, l'enceinte suivait les bâtiments de l'Evêché, passait sous le Palais de Justice, la prison, l'hôtel Rolin, l'ancienne porte des Bancs puis longeait le côté cour des maisons situées entre la rue Cocand et le parvis de la Cathédrale, à l'extrémité des impasses de la Maîtrise et du Jeu de Paume. Le Palais épiscopal et la citadelle de Riveau, points forts du castrum, ont été traités à part. L'ensemble couvrait environ dix hectares sur la partie la plus élevée de l'ancienne Augustodunum.

Toponymie

Vestiges

"Castrum", "Château" ne posent pas de problèmes.

Outre les remparts et les tours de l'enceinte augustéenne, des élévations très remaniées du rempart de raccordement subsistent entre la tour de l'hôtel d'Eguilly et la tour des Bancs. Elles ne sont pas visibles, étant dressées le long de façades sur cour. La tour des Bancs, contiguë à l'hôtel Rolin, défendait une ancienne porte d'accès au Château. Sous l'Evêché se trouvent les bases de deux tours, semblables, par leur mode de construction et leur appareil, aux tours romaines.

Le castrum était percé par trois portes :

- la porte des Bancs, qui vient d'être évoquée, apparaît, sur une gravure de 1575, flanquée de deux tours rondes.

- la porte Matheron, au bout de la rue Dufraigne, ouvrait sur le faubourg Saint-Blaise. Elle fut détruite un peu avant 1776. On arasa les murs de l'ancienne tour à 18 pieds (environ 6 mètres), on disposa une corniche, un toit en pavillon et une grande arcade. Cette installation fut remplacée en 1810 par deux pilastres à la flamande, eux-mêmes détruits en 1880 (Cf. A.Strasberg, Mémoire de maîtrise, Dijon, 1979).

- La porte Matheron est dite "Porte de Saint-Blaise" au plan cadastral de 1822.

- la porte de Breuil est maintenant un étroit passage voûté sous une maison bâtie sur le rempart. Elle donne sur une rampe conduisant au faubourg de Breuil. Ce passage est utilisable uniquement par des piétons. Elle se trouvait autrefois entièrement ouverte avec une avancée fortifiée en avant du rempart, vers l'est.

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Datation

Les remparts extérieurs, consolidés et restaurés à maintes reprises, remontent à la création d'Augustodunum. Ce que l'on voit extérieurement du rempart de raccordement paraît dater du XIIe siècle. L'existence d'un "castrum" est attestée pour la première fois dans un diplôme de Charles-le-Chauve du 29 avril 861. Un diplôme de Charles-le-Simple du 30 juin 900 le décrit avec précision. Cependant, nous avons vu qu'existaient, sous les bâtiments de l'Evêché, deux bases de tours du rempart de raccordement identiques à celles de l'enceinte du 1er siècle. Si des fouilles venaient confirmer la datation haute de ces tours, il faudrait en déduire que les deux enceintes aient été construites simultanément. Il avait été admis, par les archéologues du XIXe et du début du XXe siècle que le castrum avait été retranché à la fin du IVe ou au début du Ve siècle, à l'exemple de ce qui s'est produit dans plusieurs villes de la Gaule. On s'était alors basé sur le fait de la découverte, qu'en plusieurs points, la muraille intermédiaire reposait sur un massif de débris de monuments antiques jetés dans les fondations.

Toutefois, les preuves de ces assertions demeurent floues et il est certain que ce rempart, qu'il remonte au 1er ou au IVe siècles, a dû être réparé, restauré, voire partiellement réédifié à différentes époques, notamment au VIe siècle, après les conflits entre Burgondes et Francs, au Vile siècle, lorsque l'évêque Léger fut assiégé dans sa ville épiscopale et, au milieu du IXe siècle, époque des invasions normandes.

Quoi qu'il en soit, il n'est pas possible aujourd'hui de donner aux vestiges visibles de ce rempart une datation antérieure au XIIe siècle, bien que son existence soit assurée dès le IXe siècle.

Bibliographie

- H. de Fontenay, Autun et ses monuments, 1889, p.24 et ss.

- Jean Berthollet, L'Evêché d'Autun,1947, p.27 et ss.

- Denis Grivot, Autun,1967, p.256 et 276

- Autun-Augustodunum, Catalogue expo, mars - octobre 1985 :

Christian Sapin, Antiquité tardive et Haut Moyen Age p.338-339

Jean-Ch. Picard, La ville au Bas Empire et au haut Moyen Age, p.340-341

Jean-Ch. Picard et Ch. Sapin, Le castrum ou enceinte réduite d'Autun, p.351-352

- Jean-Paul Guillaumet et A. Rebourg, Les enceintes augustéennes dans l'occident romain, Actes du colloque de Nîmes, octobre 1985 p.41 à 49.

- Bourgogne médiévale La mémoire du sol - Catalogue expo 1987 :

L'émergence de la ville médiévale n° 98 p.79

Plan d'interprétation de la ville n°102 p.83

- A. Rebourg, Carte archéologique de la Gaule, Autun - 71/1 -1993- n°61 p.55

- Ch. Sapin, Carte archéologique de la Gaule, Autun 71/2 - le Moyen Age (Ve-XVe s) p.72 à 74.

Photos (R. Niaux)

Enceinte augustéenne remarniée à l'époque médiévale

Maison et tours sur remparts

Tour dite "des Missionnaires"

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La porte de Breuil : détail de l'avancée

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Rampe et porte de Breuil

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L'une des deux tours encadrant la porte des Bancs

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© Roland Niaux, 2008