Plaisir et bonheur

Bien que des définitions et des explications peuvent être trouvées facilement ailleurs, je tiens à mettre au clair le terme bonheur et plaisir pour être sûr que tout le monde comprenne la même chose.



Le plaisir


Le terme plaisir est utilisé pour une sensation de courte durée, allant de quelques secondes à quelques jours, mais qui peut être très intense. Le plaisir est souvent lié au sens : plaisir charnel, plaisir de manger, de boire, d’écouter de la musique, de se détendre, de regarder ou sentir quelque chose...

Le plaisir psychologique et mental existe aussi : plaisir de posséder, plaisir d’accomplir, plaisir d’apprendre ou plaisir lié aux psychotropes.


Ce qui est important de retenir c’est que le plaisir est lié à des neurotransmetteurs dans le cerveau (la dopamine entre autres), qui servent à procurer la sensation de plaisir et de récompense dans ce qui est habituellement bénéfique comme se nourrir ou se reproduire.


Le problème vient du fait que la dopamine peut être stimulée et manipulée pour nous donner du plaisir dans ce qui n’est pas bénéfique. En avoir conscience c’est le premier pas vers la bonne gestion de ses plaisirs car nous avons alors conscience que le plaisir est manipulable et nous pouvons commencer à faire un travail pour identifier ce qui est désirable ou non.

La sécrétion de dopamine n’est pas stimulée de la même façon chez tout le monde, néanmoins la dopamine crée les addictions et il y a certaines choses auxquelles le stoïcien doit faire attention car elles stimulent la sensation de plaisir sans toujours être bonnes pour nous. Utilisés pour nous orienter et dans le pire des cas nous rendre accro :

• Le sel et par extension les aliments (trop) salés.

• Le sucre et les aliments (trop) sucrés : gâteaux, chocolats, sodas...

• Le fromage. Le fromage précis varie selon chacun.

• Le sexe. L’acte en lui-même mais aussi ce qui suggère l’acte.

• Les drogues

• Les jeux


Le plaisir doit donc s’apprendre et être apprivoisé. Il peut être intéressant de porter une attention à votre rapport aux éléments de cette liste.

Est-ce que vous salez vos plats avant même de les goûter ? Quand vous avez une envie irrésistible de reprendre du gâteau, du chocolat, du fromage, est-ce que ça a réellement bon goût ? Est-ce que c’est une envie irrationnelle qui peut être lié à la dopamine ? Pourquoi est-ce que vous jouez à ce jeu ? Pour la sensation que ça procure ? Pour vous échapper et prendre du bon temps ? Pourquoi avez-vous acheté ce produit ? Pourquoi être vous allez à cet endroit ? Est-ce qu’il y a quelqu’un ou quelque chose qui vous plait ou vous stimule sexuellement (de façon plus ou moins subtile) ?


Vous pouvez aussi vous poser la question de ce dont vous ne pouvez pas résister. Dans quel domaine et à quel endroit est-ce que la dopamine peut avoir un contrôle sur vos fait et gestes ?







Le bonheur


Le terme bonheur est utilisé pour qualifier un état de bien-être et de satisfaction sur une longue durée. Moins intense que certains plaisirs mais plus durable. Si le plaisir tend à être addictif, a cause de la dopamine et peut créer des problèmes, le bonheur lui, associé à la sérotonine, tend à nous apaiser.


Le plaisir est possible sans bonheur. Il est tout à fait compatible avec le malheur, il peut même le créer. Le plaisir est généralement utilisé pour avoir un peu de bons moments dans notre malheur.

Le bonheur lui n’est pas possible sans un minimum de plaisir, mais un plaisir compris et maîtrisé.


Le bonheur dépendra surtout de notre état d’esprit. Cet état de bien-être durable repose surtout sur notre façon de penser et de voir les choses. Il y a toujours des côtés positifs et des côtés négatifs dans chaque situation et dans chaque chose. Nous avons le pouvoir de nous concentrer sur le positif ou le négatif. Se concentrer sur le positif et déjà une première étape pour pouvoir accéder au bonheur. Non pas se forcer à voir le positif pour faire semblant mais reconnaitre le côté positif et en tirer des leçons pour avancer et s’améliorer même pendant les évènements difficiles.


Le bonheur est aussi lié au fait de se connaitre soi-même. Avoir méditer sur soi ; avoir compris et maîtriser son égo ; savoir ce que nous voulons vraiment et ce qui est important. En sachant ce qui est vraiment important nous pouvons plus facilement résister aux tentations néfastes de certains plaisirs éphémères qui nous empêchent d’accéder au bonheur.


La phrase l’argent ne fait pas le bonheur est un exemple intéressant. L’argent en lui-même n’est rien. Ce n’est pas lui directement qui fait le bonheur.

Dans une société contemporaine l’argent est bien sûr nécessaire. L’insuffisance d’argent y fait clairement le malheur. Quand je dis insuffisance c’est-à-dire ne pas avoir assez d’argent pour assurer le minimum vital : se nourrir, se loger et dans une société contemporaine, payer les factures indispensables.


Certaines personnes doivent passer par un état de richesse qu’ils pensent indispensable au bonheur, pour finalement prendre du temps libre afin de réfléchir et se rendre compte que ce n’est pas l’argent qui fait ou qui fera leur bonheur. Au mieux la richesse peut combler des plaisirs de plus en plus extravagant et cher payés sur une période plus ou moins longue. Plus d’argent c’est peut-être plus de plaisirs mais plus de plaisir ce n’est pas du tout le chemin du bonheur. Vouloir trop de plaisirs conduit bien souvent vers le malheur.


Toute personne ayant le minimum vital d’argent, qui prend le temps de se connaitre, et c’est un travail qui prend beaucoup de temps, au lieu de succomber à des addictions, au lieu d’aller dans le sens de son égo, ou perdre son temps en passe-temps inutiles, peut accéder au bonheur et se rendre compte que plus d’argent n’est pas ce qui va faire leur bonheur. Ce sont nos sociétés qui ont rendu l’argent indispensable pour vivre une vie heureuse mais l’argent n’est qu’un élément mineur. Notre bonheur va dépendre à 90% de nos connaissances, notre volonté et notre état d’esprit.