Léon
Trotsky : L'Histoire du bolchevisme dans le miroir du
comité central
(7
juin 1939)
[Source
Léon Trotsky, Œuvres 21, avril
1939 à septembre 1939.
Institut Léon Trotsky, Paris 1986, pp. 193-203,
voir
des
annotations
là-bas]
Nous
publions ci-dessous l’histoire du comité central du parti
bolchevique sous forme statistique. Ces tableaux soigneusement
compilés d’après les données publiées par la presse soviétique
sont suffisamment éloquents en eux-mêmes. Mais il n’est pas
superflu d’y ajouter, en introduction, un bref commentaire
A
partir du 6e
congrès du parti (juillet 1917) il s’est tenu treize congrès en
vingt-deux ans. Huit mois passèrent entre le 6e
et le 7e.
Les six suivants furent convoqués à un an d’intervalle ; de plus,
sous Lénine, cet intervalle, fixé dans les statuts du parti, fut
très rigoureusement respecté. Ensuite, cette règle fut violée. Le
12e
congrès fut réuni en avril 1923 et le 13e
se tint en mai 1924, soir avec un mois de retard. Le congrès
suivant, le 14e,
ne se tint qu’en décembre 1925, soit un an et demi plus tard. Le
15e
congrès, au cours duquel l’Opposition de gauche fut exclue du
parti, se tint en décembre 1927, soit deux ans après le 14e.
Le 16e
congrès ne fut convoqué qu’après un intervalle de deux ans et
demi, en juin 1930. Mais même cet intervalle a été trouvé trop
court : le 17e
congrès du parti a été convoqué au bout de trois ans et huit
mois. Enfin, le dernier, le 18e,
s’est tenu en mars de cette année, plus de cinq ans avant le
précédent.
Cet
allongement des intervalles n’a pas, bien entendu, été le fruit
du hasard. Pendant les années de révolution et de guerre civile, le
parti jugeait possible de respecter ses propres statuts : le comité
central restait un organisme soumis au contrôle du parti. Le C.C. a
commencé à s’élever au-dessus du parti en même temps que la
bureaucratie soviétique s’élevait au-dessus de l’État ouvrier.
Le contrôle du parti, même soumis à la terreur, devint un fardeau
trop pénible pour le C.C. Les intervalles entre les congrès furent
désormais de plus en plus déterminés par les exigences
administratives du noyau dirigeant dans le C.C., c’est-à-dire la
clique de Staline. Ainsi le retard de six mois dans la convocation du
14e
congrès était-il dû à la lutte à l’intérieur de la «troïka»
Staline-Zinoviev-Kamenev. Avant de se présenter devant le congrès,
Staline devait s’assurer de la majorité dans les provinces. Il ne
s’agissait plus de résoudre des questions controversées ni
d’exercer un contrôle sur le C.C., mais de donner le sceau de
l’approbation à des faits accomplis. Le 15e
congrès avait pour unique objectif de dresser le bilan de
l’écrasement de l’Opposition de gauche. La date de sa
convocation a été déterminée par cette tâche. Il en fut de même
avec le 16e
congrès, mais cette fois en rapport avec l’opposition de droite.
Le 17e
congrès
ne fut convoqué qu’après que la crise dans la collectivisation
eut dépassé le stade le plus critique et quand le comité central
fut à même de présenter quelques données « rassurantes ».
Finalement, le 18e
congrès n’a été convoqué qu’après que les purges de Iagoda,
Ejov et Beria eurent réussi à extirper l’opposition, terroriser
le parti et reconstituer l’appareil dirigeant dans l’État et
dans l’armée. Les relations entre le parti et l’appareil ont été
complètement inversées.
Le
choix du personnel du C.C. n’a pas été laissé au hasard mais
résulte d’années de travail, de mises à l’épreuve, de
sélection. Il était bien normal qu’un noyau stable se forme au
sein du comité central qui était réélu tous les ans. Le C.C. se
renouvelait d’une part par le décès des plus vieux et, de
l’autre, par l’arrivée au premier plan de forces plus jeunes. De
façon générale, comme on peut le voir dans le tableau n° 1, 60 à
86 % des membres de l’ancien C.C. entraient au nouveau, ce jusqu’au
17e
congrès. Il faut tout de suite faire une réserve : ces pourcentages
ne donnent pas, à eux seuls, une représentation exacte de la
réalité du mécanisme de renouvellement du C.C. Au cours des sept
derniers congrès — du 6e
au 12e
— c’est toujours le même noyau qui était réélu et les
changements dans la composition du C.C. se réduisaient à l’entrée
d’éléments nouveaux éprouvés et sélectionnés. Le 13e
congrès marqua un point de rupture. Dans la première période de
Thermidor, les changements dans le caractère politique de
l’état-major bolchevique ont été atteints par une expansion
artificielle du comité central, c’est-à-dire en diluant les vieux
révolutionnaires parmi les nouveaux fonctionnaires reconnaissants de
leur carrière rapide et fermement accrochés aux basques du
secrétaire général. Jusqu’en 1923, le nombre des membres du C.C.
varia entre 15 et 27. A partir de 1923, il fut porté d’abord à
40, puis à 71. La clique de Staline trouva d’abord plus simple
d’introduire au C.C. des novices dociles ou à demi-dociles, que
d’exclure tout de suite le noyau de base du parti de Lénine. Vers
la fin de 1927, on atteignit une stabilisation en ce qui concerne le
nombre des membres, mais alors commença l’éviction du noyau de
vieux bolcheviks. Cependant, même parias, ces derniers
représentaient un danger politique. La IVe
Internationale représentait un danger bien plus grand encore.
Staline « combina » à sa manière ces deux dangers pour pouvoir
les combattre par l’intermédiaire de Iagoda et d’Ejov.
L’éviction des vieux bolcheviks, comme celle des révolutionnaires
de la nouvelle génération, fit place à leur liquidation physique.
Le
tableau n° 1 est nécessairement abstrait et ne rend pas compte de
ces processus complexes. I! ne donne que les proportions dans
lesquelles chaque C.C. a été renouvelé. Comme nous l’avons dit,
60 à 86 %, 6 % des membres du C.C. sont réélus au C.C. suivant et
ce jusqu’à un certain moment. Mais au cours des cinq dernières
années, cette continuité est violemment bouleversée. Le 18e
congrès, qui s’est tenu en mars de cette année, n’a récupéré
que 22,5 % des membres du C.C. précédent! Ainsi, le personnel du
C.C. qui avait, les années précédentes, écrasé l’Opposition de
gauche, puis l’Opposition unifiée, puis l’opposition de droite
et assuré le monolithisme total du parti de Staline, se révéla
ainsi avoir été constitué, pour plus des trois quarts, de
traîtres, de félons, ou de simples « ennemis du peuple ».
Le
tableau n° 2 donne le nombre des membres de chacun des douze C.C.
précédents qui ont été conservés dans la composition du comité
central actuel ; il indique aussi quel fut le sort de ceux qui furent
remplacés. Prenons par exemple le comité central élu en août 1917
qui dirigea la révolution d’Octobre. Cet état-major historique
comprenait vingt-et-un membres. Aujourd’hui, il en subsiste un seul
dans les instances supérieures du parti : Staline. Sept sont morts
de maladie ou tombés aux mains de leurs ennemis (nous n’engagerons
pas la discussion là-dessus), trois ont disparu pendant les purges,
trois autres ont été liquidés politiquement — et peut-être
aussi physiquement ; en tout, treize d’entre eux, soit presque 62 %
des membres de l’état-major d’Octobre se sont révélés être
des « ennemis du peuple », Staline donne ici la confirmation
statistique sut
generis
de la vieille théorie de Milioukov-Kerensky selon laquelle la
révolution d’Octobre était l’œuvre des agents de l’état-major
allemand.
Le
10e
congrès, tenu en mars 1921, qui lança la « Nouvelle Politique
économique » (Nep), élut un comité central de 24 membres.
Actuellement, cinq d’entre eux, soit environ 20 %, participent
encore à la direction du parti. Quinze, soit 62,5 %, ont été
liquidés physiquement et politiquement. Le 13e
congrès, qui exclut les « trotskystes » en décembre 1927, élégit
un comité central de 71 membres. Aujourd’hui, il n’en reste que
dix à la direction du parti, soit 14 %
;
cinquante ont été liquidés, soit plus de 70 %. Des membres du C.C.
établi par le 16e
congrès (1930), 76 %
ont été exterminés politiquement et physiquement. Enfin, sur 71
membres du C.C. élu par le 17e
congrès en 1934, seize seulement sont encore dans la direction ;
quarante-huit ont été liquidés, soit 67,6 %.
On ne peut encore prévoir comment et dans quelle proportion le
comité central actuel sera épuré, mais son horoscope est bien
sombre !
L’épuration
a été encore plus dévastatrice parmi les candidats. Au dernier
congrès, moins de 12 %
des candidats au C.C. précédent ont été réélus; 86,7 %
d’entre eux ont été liquidés physiquement et politiquement. La
loi est toujours la même pour presque tous les congrès : la
proportion des candidats réélus diminue tandis que celle des
candidats liquidés est beaucoup plus importante que la proportion
correspondante parmi les titulaires. Ce fait est d’un exceptionnel
intérêt : le sort des candidats, recrutés parmi les nouveaux
cadres du parti, indique la direction que prend la nouvelle
bureaucratie du parti. Malgré l’affirmation toujours réitérée
que la jeunesse est inconditionnellement « loyale » à Staline, il
se trouve que la proportion de « trapitres », de « félons » et
d’éléments peu sûrs est plus importante parmi les cadres jeunes
que dans le personnel de la vieille garde. C’est là le témoignage
irréfutable des chiffres ! Cependant, la différence réside en ce
que les « criminels » dans la vieille garde étaient le plus
souvent coupables d’attachement à la tradition révolutionnaire,
tandis que les « criminels » de la jeune bureaucratie vont encore
plus résolument que Staline lui-même dans le sens de la société
de classes. Mais les premiers comme les seconds sont dangereux !
Les
changements dans la composition du comité central ont été
accompagnés de changements plus profonds encore de son rôle. Le
vieux C.C. bolchevique était le dirigeant incontesté du parti, et
il était très consciencieux à l’égard des questions théoriques
et de l’opinion des ouvriers. Le C.C. actuel n’a plus aucune
signification indépendante. Il est choisi comme auxiliaire du noyau
dirigeant et celui-ci le modifie à sa guise entre deux congrès. Les
changements dans la composition du C.C. sont effectués par
l’appareil ou, plus précisément, par certains départements «
secrets » de cet appareil, avant tout le G.P.U. Parmi les 71 membres
de l’actuel C.C., on trouve Beria, le chef du G.P.U. et Vychinsky,
l’ancien procureur général, aujourd’hui adjoint de Molotov.
Dans le meilleur des cas, le passé de Beria dans le parti est
obscur. Celui de Vychinsky est, lui, tout à fait clair : il a
rejoint les mencheviks à tous les moments « héroïques » de sa
carrière, alors qu’il était impossible de ne pas appartenir à un
parti « de gauche », mais, pour l’essentiel, il était avocat du
trust du pétrole. Il est apparu dans l’arène soviétique au
moment de l’écrasement de l’opposition trotskyste. Cet individu
n’est pas devenu un laquais bonapartiste. Il est né ainsi. Staline
ne s’appuie pas sur le comité central, mais sur Beria, Vychinsky
et leurs assistants, devant lesquels les membres ordinaires du C.C.
tremblent.
Parmi
les diplomates, on trouve dans le C.C. Litvinov et Potemkine.
Litvinov est un vieux bolchevik qui est membre du parti depuis sa
création. Potemkine est un ancien professeur bourgeois qui a rejoint
les bolcheviks après leur victoire et qui était à juste titre
méprisé par tous ceux qui le connaissaient, comme un courtisan
déclaré et importun. Aujourd’hui, non seulement Potemkine a
remplacé Litvinov à la tête du corps diplomatique, mais il joue
également un rôle bien plus important dans la ligne du parti que
Litvinov. Parmi les vieux militaires au comité central, on trouve
Boudienny, qui n’a aucune attache particulière avec le parti et,
parmi les candidats, l’ancien général Chapochnikov. La
physionomie politique de ce dernier peut être caractérisée par le
fait que, pendant la guerre soviéto-polonaise, le chef du
département de la Guerre de l’époque suspendit la publication du
périodique Voiennoié
Delo
(Affaires militaires), dans lequel Chapochnikov avait écrit un
article particulièrement grossier et chauvin dans le style du bon
vieux temps du tsar (les « Polonais intrigants », etc.) En tant que
militaire, Chapochnikov manque totalement d’envergure : c’est un
fonctionnaire docile de l’état-major général tsariste, et rien
de plus; sa personnalité politique n’appelle aucun commentaire.
Survivant de la purge qui a exterminé la fleur de l’état-major,
Chapochnikov est aujourd’hui, avec Potemkine, un personnage
symbolique du comité central stalinien.
Le
comité central en tant que tel est un mythe à plusieurs têtes. Il
va sans dire que les questions les plus importantes, comme sa propre
épuration, ne peuvent pas y être discutées, dans la mesure où
32,4 %
de ses membres ne peuvent prendre la décision d’en exterminer 67,6
%. Ces questions sont tranchées par le super-Comité central :
Staline, Iagoda, Ejov, Vychinsky. Le sort du parti ne dépend pas
plus du C.C. que le sort du C.C. ne dépend du parti.
Le
bureau politique, à son tour, ne dépend pas du tout du C.C. C’est
démontré de la façon la plus évidente par le fait que le bureau
politique n’a subi relativement que peu de changements au cours de
l’ère stalinienne, alors que le comité central qui F « élit »
est périodiquement exterminé. Mais ce bureau politique immuable
joue lui-même le rôle de potiche plus ou moins stable. Il n’a
aucun pouvoir. A la différence du comité central, le bureau
politique est composé en majorité de vieux-bolcheviks. Parmi eux,
seul Staline a été membre du bureau politique sous Lénine ;
Kalinine a été candidat pendant un temps. La plupart des autres,
comme Molotov, Andreiev, Vorochilov, Kaganovitch et Mikoyan, ne sont
nullement des jeunes dont les talents se sont épanouis récemment.
Ils étaient suffisamment bien connus, il y a quinze ou même vingt
ans; mais c’est précisément pour cette raison que l’idée n’est
jamais venue à personne qu’ils étaient capables de diriger le
parti. On les a gardés au bureau politique d’abord parce qu’ils
sont tout à fait dociles et ensuite parce que, sous leur allure «
vieux bolcheviks », ils servent de couverture aux aventuriers du
genre de Vychinsky, Beria, Potemkine et autres. Sur chaque question
importante, Staline met son bureau politique devant le fait accompli.
Pour
résumer, on peut tirer des deux tableaux ci-dessous deux conclusions
extrêmement importantes :
1.
Ce
qu’on appelle aujourd’hui le « monolithisme » du parti a acquis
un contenu politique et social qui est diamétralement opposé au
bolchevisme. Un vrai parti bolchevique s’enorgueillit de son
unanimité, mais seulement au sens où il groupe l’avant-garde
ouvrière sur la base d’un programme révolutionnaire irréductible.
Le parti se démarque de toutes les autres tendances sur la ligne de
la lutte des classes prolétarienne. Ce qui caractérise le parti
stalinien, c’est que la politique prolétarienne y a été
systématiquement changée en politique de défense de couches
privilégiées (koulaks, nepmen, bureaucrates pendant la première
période, bureaucrates, aristocratie ouvrière et kolkhozienne
pendant la seconde). Ce glissement d’ordre social est intimement
lié à la refonte du programme entier tant en politique intérieure
qu’en politique mondiale (la théorie du socialisme dans un seul
pays, la lutte contre l’égalité, la défense de la démocratie
impérialiste, les fronts populaires, etc.). L’appareil dirigeant
adapte systématiquement le parti et ses institutions à ce programme
qui change, c’est-à-dire au service de couches sociales nouvelles
et encore plus privilégiées. Les principales méthodes de cette
adaptation sont les « purges » dictatoriales. Le monolithisme du
parti ne signifie pas aujourd’hui son unité sur la base du
programme prolétarien, mais sa docilité à l’appareil qui trahit
ce programme. Les renouvellements de membres du C.C. ont reflété et
continuent à refléter le déplacement social du parti, des opprimés
vers les oppresseurs.
2.
La
deuxième conclusion est indissolublement liée à la première. Le
langage indiscutable des chiffres réfute impitoyablement
l’assertion, si courante chez les intellectuels démocrates, que «
stalinisme et bolchevisme sont « une seule et même chose ». Le
stalinisme n’est pas né comme un développement organique du
bolchevisme, mais comme sa négation consommée dans le sang. Le
processus de cette négation se reflète graphiquement dans
l’histoire du comité central. Staline devait d’abord exterminer
politiquement, puis physiquement les cadres dirigeants du bolchevisme
afin de devenir ce qu’il est maintenant : un appareil des
privilégiés, un frein au progrès historique, une agence de
l’impérialisme mondial. Stalinisme et bolchevisme sont des ennemis
mortels..…
Tableau
N° 1
Congrès
|
Date
du
Congrès
|
1.
Membres du C.C.
2.
Candidats
|
Ex-membres
du C.C.
et
candidats réélus
|
VI
|
Août
1917
|
21
4
|
—
—
|
—
—
|
VII
|
Mars
1918
|
15
8
|
13
2
|
86,6
%
25,0
%
|
VIII
|
Mars
1919
|
19
8
|
12
1
|
63,0
%
12,5
%
|
IX
|
Mars-avril
1920
|
19
12
|
13
3
|
68,4
%
25,0
%
|
X
|
Mars
1921
|
24
15
|
15
4
|
62,5
%
25,6
%
|
XI
|
Mars-avril
1922
|
27
19
|
20
7
|
74,0
%
36,8
%
|
XII
|
Avril
1923
|
40
17
|
24
10
|
60,0
%
58,8
%
|
XIII
|
Mai
1924
|
53
34
|
37
10
|
69,8
%
29,4
%
|
XIV
|
Décembre
1925
|
63
43
|
49
22
|
77,7
%
51,1
%
|
XV
|
Décembre
1927
|
71
50
|
52
39
|
73,2
%
78,0
%
|
XVI
|
Juin-juillet
1930
|
71
67
|
57
39
|
80,3
%
58,2
%
|
XVII
|
Février
1934
|
71
68
|
56
36
|
78,9
%
52,9
%
|
XVIII
|
Mars
1939
|
71
68
|
16
8
|
22,5
%
11,7
%
|
Tableau
N° 2
Congrès
|
Date
du
Congrès
|
1.
Membres
du
C.C.
2.
Candidats
|
Aujourd’hui
à la
direction
du parti
|
Décédés
|
Victimes
de Thermidor
|
Par
décision
judiciaire
|
Suicides
|
Disparus
|
Liquidés
politiquement
|
Total
général
|
Nb
|
%
|
Nb
|
%
|
Nb
|
%
|
VI
|
Août
1917
|
21
4
|
1
—
|
4,8
—
|
7
—
|
33,3
—
|
7
|
—
|
3
|
3
|
13
|
69.9
|
—
|
2
|
2
|
—
|
4
|
100,0
|
VII
|
Mars
1918
|
15
8
|
2
—
|
13,3
—
|
5
2
|
33,3
25,0
|
5
|
—
|
3
|
—
|
8
|
53.3
|
—
|
1
|
4
|
1
|
6
|
75.0
|
VIII
|
Mars
1919
|
19
8
|
2
2
|
10,5
25,0
|
3
2
|
15,8
25,0
|
9
|
1
|
3
|
1
|
14
|
73,7
|
1
|
—
|
2
|
1
|
4
|
50,0
|
IX
|
Mars-avril
1920
|
19
12
|
3
2
|
15,8
16,6
|
3
3
|
15.8
25,0
|
10
|
1
|
2
|
1
|
13
|
68,4
|
—
|
—
|
4
|
3
|
7
|
58,3
|
X
|
Mars
1921
|
24
15
|
5
—
|
20,8
—
|
4
3
|
16,6
20,0
|
7
|
1
|
2
|
5
|
15
|
62,5
|
3
|
—
|
7
|
2
|
12
|
80,0
|
XI
|
Mars-avril
1922
|
27
19
|
6
3
|
22.2
15,8
|
5
3
|
18,5
15,8
|
9
|
1
|
4
|
2
|
16
|
59,2
|
2
|
—
|
6
|
5
|
13
|
68,4
|
XII
|
Avril
1923
|
40
17
|
7
2
|
17,5
11,8
|
7
1
|
17,5
5,9
|
11
|
1
|
9
|
5
|
26
|
65,0
|
1
|
1
|
3
|
9
|
14
|
82,3
|
XIII
|
Mai
1924
|
53
34
|
9
2
|
17.0
5,8
|
8
—
|
15,0
—
|
10
|
1
|
16
|
9
|
36
|
67,9
|
3
|
1
|
9
|
19
|
32
|
94,1
|
XIV
|
Décembre
1925
|
63
43
|
10
3
|
15,8
6,9
|
9
2
|
14,3
4,6
|
10
|
1
|
17
|
16
|
44
|
69,8
|
4
|
3
|
10
|
21
|
38
|
88,4
|
XV
|
Décembre
1927
|
71
50
|
10
5
|
14.0
10.0
|
11
1
|
15,5
2,0
|
5
|
3
|
25
|
17
|
50
|
70,4
|
3
|
1
|
12
|
28
|
44
|
88,0
|
XVI
|
Juin-juillet
1930
|
71
67
|
11
4
|
15.5
6,0
|
6
1
|
8,4
1,5
|
6
|
4
|
25
|
19
|
54
|
76,0
|
7
|
—
|
21
|
34
|
62
|
92,0
|
XVII
|
Février
1934
|
71
68
|
16
8
|
24,0
11,8
|
6
1
|
8,4
1,5
|
11 8
|
1 2
|
24 20
|
12 29
|
48 59
|
67,6 86,7
|
|
|
|
|
|
|
|