Avant-Propos
Bien que connus avant l'ère chrétienne (au Ier siècle avant JC, Vitruve les classe avec les machines d'irrigation) il semblerait que les moulins à eau n'aient commencé à se développer lentement qu'à partir des II et IIIème siècles de notre ère.
Il faut cependant attendre le Moyen Age pour les voir évoluer considérablement. Les moulins à eau sont alors utilisés à des fonctions de plus en plus diversifiées: broyage, pilage, mouture de céréales, foulon, huile, tan, papier...
La première grande enquête à impact national sur les moulins sera réalisée le 3 décembre 1793.
Émise par la Commission des subsistances et approvisionnements de la République, cette enquête fait apparaître que la plupart des moulins de l’époque sont des installations rurales de petite taille qui n’ont pas plus d’une ou deux paires de meules.
Le moulin de Saint Michel
En 1837, un certain Joseph Barthalay, propriétaire cultivateur domicilié aux Loubates, commune de St Michel les Portes, canton de Clelles, formula le souhait d'établir 2 moulins et un battoir sur le torrent de St Michel.... Les archives permettent de retracer toutes les étapes franchies par Joseph Barthalay pour mener à bien son projet: démarches officielles, enquêtes publiques, inquiétudes de la part des meuniers déjà sur place, colères à peine voilées chez les uns ou tons plein de révérence chez les autres, rétention d'information de la part de certains, jalousies, rebondissements, lenteur administrative, tout y est pour nous faire partager cette aventure palpitante, jusqu'à l'ordonnance de Louis Philippe qui, dans sa souveraine justice, donne autorisation à Joseph Barthalay de construire son moulin en ... 1 an ... (ce qu'il réussira à faire) "Faute pour le Sieur Barthalay de se conformer aux dispositions de la présente ordonnance, les usines seront mises en chômage."
| En 1929, lors de la construction du barrage de Chambon qui entrainera la disparition de 3 villages, les quelques 25 familles qui vivaient dans ces villages vont être délogées. Le meunier du Chambon, à Lans-en-Oisans, viendra s'installer alors dans le moulin de St Michel.
Le moulin au fil du temps va évoluer, grandir, se moderniser, passer de l'utilisation de la roue à aube à l'utilisation des turbines.
Avant les années 1955, le moulin était le siège de différentes activités: scierie, confection d'huile de noix et meunerie; un petit café proposait même aux voyageurs fréquentant la nationale (dite "de Chalon-sur-Saône à Sisteron") une halte rafraîchissante. Puis le glissement de terrain de la route nationale 75 au fond du ravin a changé le cours de l'histoire du moulin... il s'est endormi en même temps que la route se laissait envahir par la forêt. |