Huile de Noix
Tout commence par le ramassage des noix ; elles sont mises à sécher pendant quelques temps, puis, durant les longues soirées d'hiver, les cerneaux sont extraits de leurs coques. On peut alors les amener à l'huilerie.
Elles seront d'abord écrasées au gruoir.
Une pierre tronconique tourne en roulant, entrainée par l'arbre de la turbine. De son poids, elle broie les cerneaux. Juste derrière elle, entrainée dans le même mouvement, des palettes raclent et rassemblent la pâte ainsi obtenue en un monticule sur lequel la pierre roulera encore lors de son prochain passage.
Une fois le travail de broyage achevé, la pâte est chauffée sur le chauffoir (une grande poêle sur un fourneau à bois) ; c'est certainement l'opération la plus délicate et là où le talent de l'opérateur se révèle. Il ne faut pas dépasser 60 degrés ni que la pâte attache. Pour cela, des palettes métalliques entrainées par la turbine tournent en permanence dans la marmite... le résultat de cette cuisson sera reflété directement dans la couleur de l'huile qui devra rester claire.
... Sans parler du goût qui lui aussi serait profondément marqué par une chauffe mal maitrisée...
Une fois cette chauffe effectuée, la pâte est prélevée rapidement dans une grande pelle en bois, elle est chargée dans le pressoir et emballée soigneusement dans un tissu épais (scourtin) fait de crin de cheval ou de poil de chèvres ou de chameaux. Scourtin Le couvercle de la presse rabattu, commence alors la mise en pression. C'est gaillardement qu'il faut aller sur le levier en bois de 3 mètres de long et, quand l'homme cale, c'est au treuil (mû lui aussi par la force de l'eau), que l'on poursuit l'extraction de l'huile qui coule lentement tout au long de cette opération.
On laissera ensuite décanter le produit, puis si nécessaire, il sera filtré. La pâte restante fortement compressée pourra être réchauffée à nouveau pour subir une deuxième pression.
Le gâteau ainsi formé sera utilisé pour la nourriture des bestiaux. |