Nos pratiques

Charte d'apiculture écologique

Objectifs

La charte d’apiculture écologique Lalibéla propose les lignes directrices de pratiques apicoles respectueuses de la biologie de l’abeille mellifère et de l’environnement.

Cette apiculture est principalement orientée vers la sauvegarde de la biodiversité et la pollinisation. La récolte des produits de la ruche étant secondaire, elle ne définit volontairement pas d’exigences quant aux productions apicoles qui sont déjà définies dans les cahiers des charges de l’apiculture biologique (AB, Nature & Progrès, Demeter).

Principes généraux

Les apiculteurs du réseau Lalibéla s’engagent à respecter la présente charte sur leurs ruches conduites de façon écologique et/ou sur les ruches de tiers dans le cadre des activités d’entraide au sein du réseau.

Constitution du cheptel

Choix des espèces

Il est fortement conseillé de conduire les ruches avec des espèces adaptées aux conditions du milieu. La préférence sera donnée aux espèces européennes d’Apis mellifera et à leurs écotypes locaux.

Constitution des ruchers

Les nouveaux ruchers pourront provenir de la division de colonies, de l’achat ou de capture d’essaims, ou encore de ruches provenant d’autres unités.

Emplacement des ruchers

L’emplacement des ruchers permettra de garantir que les abeilles disposent de sources naturelles suffisantes de nectar, de miellat et de pollen et ont accès à de l’eau. L’installation en zone urbaine et périurbaine est possible si la première condition est respectée.

Alimentation des colonies

Principe général

Les colonies assurent elles-mêmes leur alimentation et leur réserve hivernale. Les récoltes ne peuvent être envisagées qu’à la condition de laisser suffisamment de réserves de miel et de pollen pour permettre l’hivernage et le ré-démarrage printanier.

Alimentation complémentaire

L’alimentation complémentaire des colonies est autorisée si la survie des ruches est compromise par des conditions climatiques particulières ou des essaimages tardifs.

Le nourrissement devra être constitué de préférence de miel issu de ces colonies. En cas d’insuffisance, le miel d’un autre rucher pourra être utilisé. En dernier recours, les succédanés (sirop de sucre, mêlasse) pourront être utilisés de façon ponctuelle et additionnés de miel (5% min) et de compléments alimentaires naturels adaptés à l’abeille (tisanes, huiles essentiels, etc).

Le nourrissement stimulant ou spéculatif à l’aide de ces succédanés est exclu.

Prophylaxie et soins vétérinaires

Prévention

La prévention des maladies repose en priorité sur le choix de races résistantes appropriées, puis sur l’application principes favorisant une bonne résistance aux maladies et la prévention des infections :

- la surveillance systématique des ruches destinée à déceler les anomalies sur le plan sanitaire,
- la désinfection du matériel ou des sources contaminés,
- le renouvellement systématique des cires,
- la constitution de réserves suffisantes de miel et de pollen dans les ruches,
- la sélection et reproduction de souches naturellement résistantes,
- l’essaimage naturel.

Traitements sanitaires

Les traitements sanitaires seront limités au strict nécessaire afin de permettre aux colonies de développer des résistances naturelles aux maladies. Les mesures biotechniques et la sélection de souches naturellement résistantes seront privilégiées afin réduire progressivement ces traitements.

Produits autorisés

L’utilisation de médicaments vétérinaires allopathiques chimiques de synthèse (dont les antibiotiques) est exclue. Seuls les produits d’origine naturelle comme les huiles essentiels, les acides organiques pourront être utilisés ainsi que les produits phytothérapiques et homéopathiques autorisés en apiculture biologique (Cf. Cahier des charges AB, N&P, Demeter).

Caractéristiques et conduite des ruches

Matériaux et protection

Les ruches doivent être essentiellement constituées de matériaux naturels ne présentant aucun risque de contamination pour l’environnement, les abeilles et les produits apicoles, à l’exception des éléments de fixation, de la couverture du toit et des grilles.
A l’exception des produits sanitaires cités précédemment, à l’intérieur des ruches, seules des substances naturelles telles que la propolis, la cire et les huiles végétales peuvent être utilisées.
Le nettoyage et la désinfection de la ruche ne peuvent se faire que par des traitements physiques par la chaleur (flamme ou eau chaude) ou des traitements mécaniques.
Les protections extérieures seront réalisées à partir de produits écologiques pour le bois, à base de matières premières naturelles et non issues de la chimie de synthèse.

Conduite

L’utilisation de cire gaufrée, dans les corps de ruche comme dans les hausses est exclue, exceptée par fine bande pour amorcer les rayons sur des supports neufs (barrettes, cadres) afin de guider la construction.
Les ouvertures des ruches seront limitées au minimum, l’observation de la planche de vol et les dispositifs vitrés seront privilégiés.
L’essaimage naturel ne se sera pas contrarié, néanmoins les transvasements complets et la destruction de couvain sont acceptés dans le cadre de mesures sanitaires biotechniques, notamment contre la varroase.

Récolte des produits apicoles

La récolte des produits de la ruche (miel, pollen et propolis) ne devra pas compromettre le développement et la survie des colonies. En cas de récolte de miel, une provision sera systématiquement faite pour permettre l’alimentation complémentaire des colonies en cas de besoins. L’utilisation de grille à reine est exclue.

Les récoltes de pollen sont tolérées sur les colonies fortes, sur une période courte de préférence pendant les fortes miellées ou avec des dispositifs permettant les prélèvements partiels.

Gestion des reines

Toute mutilation telle que le rognage des ailes ou le clippage des reines est exclue.
Le remplacement des reines par suppression de l’ancienne reine est accepté. L’élevage n’est possible que de façon naturelle, dans le cadre de l’essaimage, l’insémination artificielle est exclue.