The Monthly Extractor‎ vol 34 issue 12

Du bricolage apicole

Par Serge Labesque © 2012

(Extrait librement traduit par Lalibéla, article original en anglais ici )


Inventer de nouvelles méthodes d’apiculture ou mettre au point des outils et des matériels plus performants peut être très réjouissant. Vous avez une idée en tête, vous l'essayez et vous constater le résultat.
Au cours des années passées, j'ai soumis mes abeilles à d’innombrables expériences. Plusieurs concepts se sont avérés pertinents et je les ai maintenus, alors que j'en abandonnais beaucoup d'autres pour diverses raisons. Ces essais, en particulier ceux qui n'ont pas produit les résultats escomptés, ont été source d’un inestimable apprentissage, contribuant de façon décisive à façonner la manière dont je conduis mes abeilles. Par conséquent, les ruches que j’utilise actuellement dans mes ruchers n’ont plus qu’une vague ressemblance aux banals Langstroth achetées pour mes premiers essaims. Du toit au plancher, chaque partie de la ruche porte les stigmates de mes bricolages apicoles. 


La ruche Langstroth, telle que nous la connaissons aujourd'hui se résume à une pile de simples boîtes qui permettent de maintenir des cadres aux dimensions plus ou moins standardisées. Elle est le résultat d'évolutions dictées principalement par des raisons économiques pour être la moins onéreuse possible. À l’époque, les besoins des abeilles étaient mal connus, subordonnés aux intérêts de l’apiculteur ou complètement ignorés. Ce n'est donc pas une surprise de constater que cette ruche est devenue un piège à chaleur et à humidité au lieu du confortable nid à couvain qu'elle aurait dû être. Malgré ce défaut majeur, les versions modernes de la Langstroth et celles de même type fonctionnent encore raisonnablement bien parce que les concepts originaux sur lesquels elles ont été basées étaient judicieux et que nous avons appris à les utiliser. Ceci explique leur usage généralisé et leur disponibilité, confirmant l’intérêt de corriger leurs défauts plutôt que de les abandonner complètement.
Bien que l'on puisse s'attendre à ce que notre choix pour un type de ruche réponde aux besoins biologiques de l’abeille, les coutumes locales, les manies, les modes ou d’autres facteurs semblent en décider autrement. Par conséquent, il existe de nombreux types de ruche très différents. Il n'y a probablement pas meilleure preuve de l'ingéniosité des apiculteurs et de l'adaptabilité des abeilles que l’éclectique éventail de modèles de ruche.

Les abeilles doivent maîtriser les conditions du nid à couvain et autour des réserves, principalement en température et en hygrométrie. Quand notre matériel rend cette tâche difficile pour les abeilles, les colonies doivent travailler dur pour compenser les points faibles des cavités que nous fournissons. Leur développement peut en être contrarié. Dans certains cas, l’hivernage peut être difficile, l’essaimage prématuré peut devenir fréquent, la productivité peut régresser et bien pire, les abeilles peuvent tomber malades plus facilement. Prenez par exemple les abeilles à l'intérieur d'une ruche qui emprisonne la chaleur excessivement : Les butineuses sont forcés d’apporter de l'eau pour refroidir le nid au lieu d'être occupées à recueillir nectar et pollen. Au cours de ces épisodes, l'activité est tellement intense et soutenue pour collecter de l'eau que de jeunes abeilles sont fréquemment recrutées pour ces tâches d’extérieures et ne peuvent donc pas effectuer celles qu'elles exécuteraient normalement à l'intérieur de la ruche. Dans ces circonstances, la nutrition des abeilles, plus tard leur développement et la santé de la colonie en sont négativement affectés. Si l’accroissement de température peut affecter une colonie, la rétention d'humidité pendant l'hiver et au début du printemps est probablement l'une des causes des pires problèmes induits pas la ruche et conduit au développement de maladies. En outre, une ruche doit permettre une ventilation suffisante mais douce pour ne pas risquer de déshydrater le couvain. Malheureusement, ces problèmes relatifs à la conception des ruches sont fréquents.

De ces quelques exemples, on peut voir qu'il y a matière à améliorer la configuration de nos ruches. Ainsi, continuons de chercher de nouvelles manières et moyens à tester dans des nos ruchers. En fin de compte, les abeilles nous feront savoir quand quelque chose ne fonctionne pas aussi bien qu’il le faudrait. Il nous incombe d’accepter leur évaluation de nos idées et d’admettre que parfois nous en ayons des biens stupides!

N'oubliez pas qu’on peut toujours mieux faire!