Élevage de reines simplifié
Par Serge Labesque © (Extrait librement traduit par Lalibéla, http://www.sonomabees.org/newsletter/2011/SCBA_201108_online.pdf ) Les réflexions sur les méthodes d’élevage de reines qui ont été mentionnées dans le numéro de juin de ce bulletin m'ont poussé à réaliser une série d'essais. Ces incursions dans l'élevage de reines m’ont donné des résultats passionnants qui changent profondément la manière dont je produis habituellement des reines. Mon but était de voir comment la production de reines pourrait être simplifiée tout en assurant une prévisibilité satisfaisante de la quantité et sans compromettre la qualité des individus produits. Tout d’abord, cet objectif a éliminé toutes les procédures qui exigent des outils ou des équipements spécifiques et les manipulations longues, complexes ou délicates. Le point de départ pour ces expériences fut la méthode Hopkins. Cette méthode requiert de placer des cellules de couvain frais sur les cadres d'une colonie orpheline qui comporte suffisamment de réserve de nourriture et de nombreuses nourrices. Pour ce faire, je monte habituellement les morceaux de couvain sous un petit support qui maintient les rayons au dessus des cadres. Un nourrisseur retourné couvre l’ensemble et supporte le toit de la ruche. Cela fonctionne très bien et c’est accessible à tous les apiculteurs. Cependant, je considère que le rendement de cette méthode est trop imprévisible. En effet, vous ne savez jamais combien de cellules de reine vous allez obtenir. En outre, Cette méthode consomme en quelque sorte beaucoup de couvain et, sans une sélection très rigoureuse du couvain par l'apiculteur, l'âge des larves qui sont élevées en reines par les abeilles peut ne pas être optimal. Ma série de tests commença en fournissant des colonies orphelines, majoritairement cirières, de petites bandes de couvain qui ont été montées directement sur les rayons des réserves. Elles sont maintenues place avec deux ou trois cure-dents, de telle manière que les cellules soit accrochées verticalement. L'âge du couvain choisi a été facilement contrôlé parce que la quantité de cellules est faible. Aucune autre manipulation du couvain n'a été effectuée. Les résultats furent très encourageants, car le nombre de cellules de reine obtenues était fréquemment plus grand et plus constant qu'en employant la méthode Hopkins. Malheureusement, quelques cellules de reine ont dû être sacrifiées car elles furent construites trop prêt les unes des autres. Ceci pourrait être facilement évité en éliminant quelques cellules le long des bandes de couvain, mais cette étape supplémentaire irait à l'encontre l'intention des minimiser les manipulations. Puisque la récolte des cellules de reine et de leur transfert dans des nucléi de fécondation au bon moment est critique dans la plupart des méthodes d’élevage de reine, la perspective d'éliminer ces étapes était très attrayante. L’essai fut mené avec une série de petits nucléi munis de deux cadres pleins de réserves et peuplés avec de jeunes abeilles. Chacun d’eux reçus cinq à dix cellules de couvain, maintenues sur l’un des cadres. Chaque nucléi était sensé réaliser tout le processus de remérage sans intervention de ma part. Ils devaient servir de colonies cirières, produire une reine, et fonctionner comme nucléi de fécondation. C’est probablement beaucoup demandé, Non ? Pourtant cela a remarquablement bien marché, car chaque nucléus a produit sa reine ! Pour maintenir l’activité des jeunes abeilles après l’operculation des cellules de reine, quelques uns de ces petits nucléi ont reçu un cadre nu. Plus tard, les jeunes reines commencèrent à pondre dans des rayons neufs. Au printemps, suite de ces essais j'ai obtenu plus de reines et de colonies que de besoins, pour moi et pour d’autres apiculteurs à qui j’en avais promis. Et ceci sans greffer une larve! Cette conclusion peut être prématurée, mais je suis sûr que mes outils de greffage et de réalisation de cupules sont maintenant obsolètes. La simplicité de cette méthode de remérage est séduisante: Tout ce qui est nécessaire pour obtenir des reines est de fournir aux nucléi orphelins un morceau de rayon contenant du couvain frais et de laisser faire les abeilles. Il n'y a aucun calendrier exigeant à respecter ni aucune manipulation compliquée à exécuter. Quelles pourraient être les limitations de ce procédé? Cela ne fonctionnera probablement pas bien quand le temps est défavorable ou très tôt au printemps sans prendre de précautions particulières pour protéger les petits nucléi. Comme dans n’importe quel exemple d’élevage de reine, la nutrition et l’élevage des larves ne doivent pas être négligées ici. Ainsi, si vous décidez de faire essai, ne lésinez pas sur la nourriture que vous donnez à vos nucléi « tout-en-un » et soyez très généreux quand vous les peupler avec de jeunes abeilles. Vous décideriez-vous à essayer cette méthode, n’hésiter pas à me faire connaître vos résultats, ou comment nous pourrions l’améliorer.
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