An american way of beekeeping...

    Serge Labesque pratique et enseigne une apiculture naturelle dont l'objectif est la pérennisation de l'espèce. Ses travaux, basés sur l'étude des nids situés dans les cavités des arbres, l'ont amené à modifier ses ruches Langstroth et leur conduite pour retrouver les caractéristiques de ces ruches naturelles. L’observation des ces colonies sauvages associée à un strict respect de la biologie de l’abeille mellifère sont à la source de ses pratiques apicoles dans un pays où les maux de l’apiculture conventionnelle semblent avoir atteint leur paroxysme.
 
    Il en résulte une apiculture durable et cohérente caractérisée par une conduite simple et surtout l’utilisation d’une ruche divisible à cadre, premier standard du pays. On imagine donc aisément le potentiel de diffusion de ces pratiques alternatives.
 

La ruche

    L’innovation principale de cette ruche réside dans l’agencement d’un maximum d’éléments au standard Langstroth, de façon à reproduire au mieux les conditions naturelles du nid :
  • Chaque hausse contient en permanence des partitions en lieu et place des 2 cadres de rive afin de créer 2 cheminées de ventilation générant un flux convectif dans la ruche qui permet l’évacuation d’une partie de l’eau de condensation et améliore l’isolation de la ruche.
  • un nourrisseur à accès central est placé au dessus des hausses, retenant une partie de l’eau de condensation afin d’éviter le dégouttement dans le nid.
  • Un couvre-cadre muni d’un évent grillagé à l’arrière, contribue à assainir l’ensemble
  • Le plancher grillagé, participe à renouvellent de l’air et à l’évacuation de l’humidité et des déchets.
    Quelques petites modifications complètent cette configuration : la planche de vol est supprimée ou décalée, le trou de vol est couvert par un auvent, les hausses sont protégées uniquement au niveau des arrêtes pour laisser respirer le bois.
 

La conduite

    Elle est simplement dictée par les besoins naturels de la colonie, en particulier l’évolution du nid à couvain, qui amène à adapter le volume de la ruche en ajoutant des hausses préférentiellement par le bas. L’utilisation de grille à reine, l’inversion de position des hausses et bon nombre de manipulations habituellement pratiquées sont bannies. La conduite est adaptée aux mœurs naturelles de l’abeille, l’amorçage des cadres se substitue la cire gaufrée, l’élevage naturel de reines par division en période d’essaimage remplace le remérage par mères fécondées, etc.
Enfin, reconnaissant avec humilité et sagesse la supériorité de la sélection naturelle face aux maladies et prédateurs de l’abeille mellifère: 

        1. Aucun traitement sanitaire ou prophylactique n’est appliqué aux ruches.
        2. Seules les espèces indigènes sont utilisées et propagées.
   
Le détail de ses travaux a été présenté à l’occasion du 18ième congrès national d’apiculture française, le compte-rendu est paru dans l'Abeille de France n° 975 de décembre 2010.
 
Serge Labesque est apiculteur en Californie, il rédige une chronique dans "The Monthly Extractor", le mensuel de l'Association des Apiculteurs du Comté de Sonoma (Ca, USA). La libre traduction française de ces articles est disponible ici: /