Ou les leçons d’apiculture d’un Robinson moderneAvant de s’occuper d’avettes ailées sur une ile au milieu du Pacifique, Ludo soignait des vaches dans nos plaines laitières de l’ouest. Peut-être doit-on y voir une approche biodynamique de l’apiculture ou l’influence de Steiner, en tout cas c’est bien dans l’esprit du Père Warré avec une pointe d’exotisme en plus que notre apiculteur mets en application ses idées de génie au service d’une apiculture écologique et économe. Bien que nous soyons au cœur de l’Océanie, c’est l’esprit de l’Afrique qui plane sur Bi Ne Drehu, car Ludo est passé maître dans l’art du détournement d’objet, de la récup et du bricolage de fortune. De la cocotte-minute pour extraire le miel à la trieuse à pollen en passant par le cadre témoin, rien ne se perd, tout se transforme grâce à beaucoup d’imagination, un peu d’astuce et très peu de moyen (nous sommes sur une ile !). Mais les esprits du continent noir ne se sont pas arrêtés là, et notre sorcier de l’apibricole donna naissance à de magnifiques ruches Kényanes ou plus couramment nommées « Top Bar Hive » dans la langue de Shakespeare. Ce sont des ruches à développement horizontal (comme on en trouve (ai) traditionnellement dans le bassin méditerranéen et sur le continent africain), dans lesquelles les abeilles construisent leurs rayons sous de simples barrettes, sans intrants. La section trapézoïdale de la ruche, contrariant la chaîne cirière aux abords des flancs, permet la manipulation des rayons car ceux-ci ne sont pas collés aux parois. La sagesse africaine met finalement fin à l’éternelle querelle entre mobilistes (ruches à cadres mobiles) et fixistes (ruches à rayons fixes). ![]() Enfin, pour le bonheur de tous, Ludo inaugure un genre nouveau de robinsonnade apicole à travers un blog savamment illustrée où se côtoient les (mes)aventures d’un apiculteur ultramarin, des manipulations apicoles « pas à pas », des guides illustrés de construction de ruche (c’est le seul site francophone que j’ai trouvé pour faire une ruche kényane !) et pleins d’autres gourmandises qui ne lasseront pas les plus confirmés d’entre nous. Merci l’artiste ! |