Antigone et la nourrice questionnaire avec correction

Questionnaire : 30 questions. La correction en bas de l'exercice.

Antigone : scène 2

Pendant que le Prologue parlait, les personnages sont sortis un à un. Le Prologue disparaît aussi. L'éclairage s'est modifié sur la scène. C'est maintenant une aube grise et livide dans une maison qui dort. Antigone entr'ouvre la porte et rentre de l'extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main. Elle reste un instant immobile à écouter. La nourrice surgit.

LA NOURRICE __ D'où viens-tu ?

ANTIGONE __ De me promener, nourrice. C'était beau. Tout était gris. Maintenant, tu ne peux pas savoir, tout est déjà rose, jaune, vert. C'est devenu une carte postale. Il faut te lever plus tôt, nourrice, si tu veux voir un monde sans couleurs. Elle va passer.

LA NOURRICE __ Je me lève quand il fait encore noir, je vais à ta chambre, pour voir si tu ne t'es pas découverte en dormant et je ne te trouve plus dans ton lit !

ANTIGONE __ Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice. Je l'ai vu sans qu'il s'en doute. C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes.

LA NOURRICE __ Tu es sortie. J'ai été à la porte du fond, tu l'avais laissée entrebâillée.

ANTIGONE __ Dans les champs, c'était tout mouillée, et cela attendait. Tout attendait. Je faisais un bruit énorme toute seule sur la route et j'étais gênée parce que je savais bien que ce n'était pas moi qu'on attendait. Alors j'ai enlevé mes sandales et je me suis glissée dans la campagne sans qu'elle s'en aperçoive...

LA NOURRICE __ Il va falloir te laver les pieds avant de te remettre au lit.

ANTIGONE __ Je ne me recoucherai pas ce matin

LA NOURRICE __ A quatre heures ! Il n'était pas quatre heures ! Je me lève pour voir si elle n'était pas découverte. Je trouve son lit froid et personne dedans.

ANTIGONE __ Tu crois que si on se levait comme ça tous les matins, ce serait tous les matins aussi beau, nourrice, d'être la première fille dehors ?

LA NOURRICE __ La nuit ! C'était la nuit ! Et tu veux me faire croire que tu as été te promener, menteuse ! D'où viens-tu ?

ANTIGONE, a un étrange sourire. __ C'est vrai, c'était encore la nuit. Et il n'y avait que moi dans toute la campagne à penser que c'était le matin. C'est merveilleux, nourrice. J'ai cru au jour la première aujourd'hui.

LA NOURRICE __ Fais la folle ! Fais la folle ! Je la connais, la chanson. J'ai été fille avant toi. Et pas commode non plus, mais dure tête comme toi, non. D'où viens-tu, mauvaise ?

ANTIGONE, soudain grave. __ Non. Pas mauvaise.

LA NOURRICE __ Tu avais un rendez-vous, hein ? Dis non, peut-être.

ANTIGONE, doucement. __ Oui. J'avais un rendez-vous.

LA NOURRICE __ Tu as un amoureux ?

ANTIGONE, étrangement, après un silence. __ Oui, nourrice, oui, le pauvre. J'ai un amoureux.

LA NOURRICE, éclate. __ Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! Donnez-vous du mal ; donnez-vous du mal pour les élever ! Elles sont toutes les mêmes ! Tu n'étais pourtant pas comme les autres, toi, à t'attifer toujours devant la glace, à te mettre du rouge aux lèvres, à chercher à ce qu'on te remarque. Combien de fois je me suis dit : « Mon Dieu, cette petite, elle n'est pas assez coquette ! Toujours avec la même robe, et mal peignée. Les garçons ne verront qu'Ismène avec ses bouclettes et ses rubans et ils me la laisseront sur les bras ». Hé bien, tu vois, tu étais comme ta sœur, et pire encore, hypocrite ! Qui est-ce ? Un voyou, hein, peut-être? Un garçon que tu ne peux pas dire à ta famille : « Voilà, c'est lui que j'aime, je veux l'épouser ». C'est ça, hein, c'est ça ? Réponds donc, fanfaronne !

ANTIGONE, a encore un sourire imperceptible. __ Oui, nourrice.

LA NOURRICE __ Et elle dit oui ! Miséricorde ! Je l'ai eue toute gamine ; j'ai promis à sa pauvre mère que j'en ferais une honnête fille, et voilà ! Mais ça ne va pas se passer comme ça, ma petite. Je ne suis que ta nourrice, et tu me traites comme une vieille bête ; bon ! mais ton oncle, ton oncle Créon saura. je te le promets !

ANTIGONE, soudain un peu lasse __ Oui, nourrice, mon oncle Créon saura. Laisse-moi, maintenant.

LA NOURRICE __ Et tu verras ce qu'il dira quand il apprendra que tu te lèves la nuit. Et Hémon ? Et ton fiancé? Car elle est fiancée ! Elle est fiancée et à quatre heures du matin elle quitte son lit pour aller courir avec un autre. Et ça vous répond qu'on la laisse, ça voudrait qu'on ne dise rien. Tu sais ce que je devrais faire ? Te battre comme lorsque tu étais petite.

ANTIGONE __ Nounou, tu ne devrais pas trop crier. Tu ne devrais pas être trop méchante ce matin.

LA NOURRICE __ Pas crier ! Je ne dois pas crier par dessus le marché ! Moi qui avais promis à ta mère... Qu'est-ce qu'elle me dirait, si elle était là ? « Vieille bête, oui, vieille bête, qui n'as pas su me la garder pure, ma petite. Toujours à crier, à faire le chien de garde, à leur tourner autour avec des lainages pour qu'elles ne prennent pas froid ou des laits de poule pour les rendre fortes ; mais à quatre heures du matin tu dors, vieille bête, tu dors, toi qui ne peux pas fermer l'œil, et tu les laisses filer, marmotte, et quand tu arrives, le lit est froid ! » Voilà ce qu'elle me dira ta mère, là-haut, quand j'y monterai, et moi j'aurai honte, honte à en mourir si je n'étais pas déjà morte, et je ne pourrai que baisser la tête et répondre : « Madame Jocaste, c'est vrai ».

ANTIGONE__ Non, nourrice. Ne pleure plus. Tu pourras regarder maman bien en face, quand tu iras la retrouver. Et elle te dira : « Bonjour, nounou, merci pour la petite Antigone. Tu as bien pris soin d'elle ». Elle sait pourquoi je suis sorti ce matin.

LA NOURRICE __ Tu n'as pas d'amoureux ?

ANTIGONE __ Non, nounou.

LA NOURRICE __ Tu te moques de moi, alors ? Tu vois, je suis trop vieille. Tu étais ma préférée, malgré ton sale caractère. Ta sœur était plus douce, mais je croyais que c'était toi qui m'aimais. Si tu m'aimais, tu m'aurais dit la vérité. Pourquoi ton lit était-il froid quand je suis venu te border ?

ANTIGONE __ Ne pleure plus, s'il te plaît, nounou. (Elle l'embrasse) Allons, ma vieille bonne pomme rouge. Tu sais quand je te frottais pour que tu brilles ? Ma vieille pomme toute ridée. Ne laisse pas couler tes larmes dans toutes les petites rigoles, pour des bêtises comme cela -pour rien. Je suis pure, je n'ai pas d'autre amoureux qu'Hémon, mon fiancé, je te le jure. Je peux même te jurer, si tu veux, que je n'aurai jamais d'autre amoureux... Garde tes larmes, garde tes larmes ; tu en auras peut-être besoin encore, nounou. Quand tu pleures comme cela, je redeviens petite... Et il ne faut pas que je sois petite ce matin. Entre Ismène.

Répondez aux questions par une réponse courte ou assez courte.

1. À quelle heure la nourrice est-elle allée à la chambre d'Antigone ?

2. Quelle figure de style peut-on identifier dans les paroles de la nourrice: "Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! " ?

3. Quelle information la didascalie initiale donne-t-elle sur le lieu dans lequel se situe l'action ?

4. Quelle première explication Antigone donne-t-elle à la nourrice sur ce qu'elle faisait dehors pendant la nuit ?

5. Par quel adjectif la nourrice qualifie-t-elle Ismène ?

6. « C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes », « Et il n'y avait que moi dans toute la campagne à penser que c'était le matin ». Quel sentiment psychologique voulu et choisi par Antigone vient confirmer la présentation faite d’elle par le prologue ?

7. Quand Antigone rentre-t-elle à la maison ?

8. Quels sont les quatre qualificatifs dépréciatifs que la nourrice emploie à l'adresse d'Antigone ?

9. Qu'est-ce que la nourrice est allée faire dans la chambre d'Antigone pendant la nuit ?

10. Qui a intercepté Antigone devant la porte ?

11. Quelle image la nourrice avait-elle d'Antigone avant l'incident ?

12. Comment la nourrice qualifie-t-elle le caractère d'Antigone ?

13. Que soupçonne la nourrice ?

14. Quelle figure de style peut-on identifier dans la réplique d'Antigone "Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice" ?

15. Dans les premières répliques, les personnages ne prennent pas vraiment en compte les paroles de l'autre pour répondre comme si chacun n’entendait pas l’autre. Comment peut-on appeler ce dialogue ?

16. Relevez un anachronisme dans la première tirade de la nourrice.

17. Quelle information la didascalie initiale donne-t-elle sur le moment où débute l'action ?

18. À la lumière de votre lecture de la scène, qu'est-ce qu'Antigone est allée faire dehors pendant la nuit ?

19. « Oui, nourrice, oui, le pauvre. J'ai un amoureux »: À qui Antigone fait-elle référence en qualifiant la personne qu’elle aime de « pauvre » ?

20. Comment s'appelait la mère d'Antigone ?

21. Par quel aspect se caractérise la nature décrite et admirée par Antigone dans sa première réplique ?

22. Quel indice dans la didascalie initiale montre qu'Antigone cache un secret en rentrant de l'extérieur ?

23. Qu'avait promis la nourrice à la mère d'Antigone ?

24. Quels sont les personnages en présence dans cette scène ?

25. Quel est le rang social des personnages ?

26. De quoi la nourrice menace-t-elle Antigone ?

27. Relevez un exemple d'anachronisme dans la première réplique d'Antigone.

28. Cette scène est construite autour d’une situation qui résulte d'un malentendu entre Antigone et la nourrice. Comment appelle-t-on ce genre de malentendu au théâtre ?

29. Quel personnage pose les questions ?

30. Relevez les trois didascalies qui soulignent l’attitude énigmatique d’Antigone. (en dehors de la didascalie initiale)

Pour le corrigé interactif, consultez la page des questionnaires et QCM interactifs.

Questions/réponses

1. À quelle heure la nourrice est-elle allée à la chambre d'Antigone ?

À quatre heures du matin.

2. Quelle figure de style peut-on identifier dans les paroles de la nourrice: "Ah ! c'est du joli ! c'est du propre ! Toi, la fille d'un roi ! " ?

Une antiphrase.

3. Quelle information la didascalie initiale donne-t-elle sur le lieu dans lequel se situe l'action ?

Une maison qui dort / Le palais.

4. Quelle première explication Antigone donne-t-elle à la nourrice sur ce qu'elle faisait dehors pendant la nuit ?

Se promener.

5. Par quel adjectif la nourrice qualifie-t-elle Ismène ?

Douce.

6. « C'est beau un jardin qui ne pense pas encore aux hommes », « Et il n'y avait que moi dans toute la campagne à penser que c'était le matin ». Quel sentiment psychologique voulu et choisi par Antigone vient confirmer la présentation faite d’elle par le prologue ?

Renfermée.

7. Quand Antigone rentre-t-elle à la maison ?

À l'aube.

8. Quels sont les quatre qualificatifs dépréciatifs que la nourrice emploie à l'adresse d'Antigone ?

Menteuse, mauvaise, hypocrite, fanfaronne.

9. Qu'est-ce que la nourrice est allée faire dans la chambre d'Antigone pendant la nuit ?

Voir si Antigone n'est pas découverte.

10. Qui a intercepté Antigone devant la porte ?

C'est la nourrice.

11.Quelle image la nourrice avait-elle d'Antigone avant l'incident ?

Antigone n'était pas assez coquette.

12. Comment la nourrice qualifie-t-elle le caractère d'Antigone ?

Sale caractère.

13. Que soupçonne la nourrice ?

Antigone a un amoureux.

14. Quelle figure de style peut-on identifier dans la réplique d'Antigone "Le jardin dormait encore. Je l'ai surpris, nourrice" ?

Une personnification.

15. Dans les premières répliques, les personnages ne prennent pas vraiment en compte les paroles de l'autre pour répondre comme si chacun n’entendait pas l’autre. Comment peut-on appeler ce dialogue ?

Un dialogue de sourds.

16. Relevez un anachronisme dans la première tirade de la nourrice.

Du rouge aux lèvres.

17. Quelle information la didascalie initiale donne-t-elle sur le moment où débute l'action ?

Une aube grise et livide.

18. À la lumière de votre lecture de la scène, qu'est-ce qu'Antigone est allée faire dehors pendant la nuit ?

Enterrer son frère Polynice.

19. « Oui, nourrice, oui, le pauvre. J'ai un amoureux »: À qui Antigone fait-elle référence en qualifiant la personne qu’elle aime de « pauvre » ?

À son frère Polynice.

20. Comment s'appelait la mère d'Antigone ?

Jocaste.

21. Par quel aspect se caractérise la nature décrite et admirée par Antigone dans sa première réplique ?

Un monde sans couleurs.

22. Quel indice dans la didascalie initiale montre qu'Antigone cache un secret en rentrant de l'extérieur ?

Elle rentre de l'extérieur sur la pointe de ses pieds nus, ses souliers à la main.

23. Qu'avait promis la nourrice à la mère d'Antigone ?

Faire d'Antigone une honnête fille.

24. Quels sont les personnages en présence dans cette scène ?

La nourrice et Antigone.

25. Quel est le rang social des personnages ?

Antigone est une princesse et la nourrice est une domestique.

26. De quoi la nourrice menace-t-elle Antigone ?

De tout dire à son oncle.

27. Relevez un exemple d'anachronisme dans la première réplique d'Antigone.

Une carte postale.

28. Cette scène est construite autour d’une situation qui résulte d'un malentendu entre Antigone et la nourrice. Comment appelle-t-on ce genre de malentendu au théâtre ?

C'est un quiproquo.

29. Quel personnage pose les questions ?

C'est la nourrice.

30. Relevez les trois didascalies qui soulignent l’attitude énigmatique d’Antigone. (en dehors de la didascalie initiale)

A un étrange sourire / Étrangement, après un silence / A encore un sourire imperceptible.

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