Correction examen enseignement originel de Tanger 2014

TEXTE

Toujours silencieux, mon père continuait à manger.

Ma mère recommença :

- Oui, tout cela ne te fait rien. Que ta femme subisse tous les affronts, ton appétit n’en est pas affecté et tu manges comme à l’ordinaire. Moi, j’ai tellement de peine sur le cœur que je ne mangerai plus jamais de ma vie.

Ma mère, se cachant le visage dans ses deux mains, poussa un long sanglot et se mit à pleurer à chaudes larmes. Elle gémissait, se lamentait, se donnait de grandes claques sur les cuisses, chantant sur un air monotone et combien triste tous les malheurs qui l’avaient frappée. Elle énumérait les insultes qu’elle avait reçues, les épithètes dont on l’avait gratifiée, recommençait intarissablement le panégyrique de ses ancêtres qui, par la même occasion, se trouvaient offensés.

Mon père, rassasié, but une gorgée d’eau, s’essuya la bouche, tira à lui un coussin pour s’accouder et demanda :

- Avec qui tu t’es encore disputée ?

La phrase eut sur ma mère un effet magique. Elle cessa de pleurer, releva la tête et, avec une explosion de fureur, s’adressa à mon père :

- Mais avec la gueuse du premier étage, la femme du fabricant de charrues ! Cette dégoûtante créature a souillé mon linge propre avec ses guenilles qui sentent l’étable. Elle ne se lave jamais d’ordinaire, elle garde ses vêtements trois mois, mais pour provoquer une querelle, elle choisit le lundi, mon jour de lessive, pour sortir ses haillons. Tu connais ma patience, je cherche toujours à aplanir les difficultés, je ne me départis jamais de ma courtoisie coutumière ; je tiens cela de ma famille, nous sommes tous polis. Les gens qui nous provoquent par des paroles grossières perdent leur temps. Nous avons conservé notre calme et garder notre dignité. Il a fallu cette pouilleuse…

La voix de Rahma troua la nuit.

- Pouilleuse ! Moi ! Entendez-vous, peuple des Musulmans ? La journée ne lui a pas suffi, les hommes sont maintenant dans la maison et pourront témoigner devant Dieu qui de nous deux a dépassé les limites des convenances.

La Boîte à Merveilles

I. ÉTUDE DE TEXTE (10 points) :

Lisez attentivement le texte et répondez aux questions suivantes :

1. a) À quel genre littéraire appartient « La Boîte à Merveilles »

-C’est un roman autobiographique.

b) À quelle date a-t-elle été publiée ?

-En 1954.

c) Qui en est l’auteur ?

-C’est Ahmed Sefrioui.

d) Citez une autre œuvre du même auteur. (0,25 pt x 4)

-Le Chapelet d'ambre.

-La Maison de servitude …

2. Pour situer le texte dans l’œuvre, répondez à ces questions : (0,5 pt x 2)

a) Dans quel type de logement habite la famille du narrateur ?

-Dans un logement collectif.

-Dans une grande maison avec plusieurs locataires.

-La famille du narrateur habite à Dar Chouafa avec Plusieurs familles.

b) Quel métier fait le père du narrateur ?

-C’est un tisserand.

3. a) Que reproche la mère du narrateur à son mari ? (0,5 pt x 2)

-La mère du narrateur reproche à son mari son indifférence (son désintéressement, son insouciance).

-La mère du narrateur reproche à son mari de n’être pas affecté par les malheurs de sa femme.

b) Justifiez votre réponse par un énoncé du texte.

-« - Oui, tout cela ne te fait rien. »

-« Que ta femme subisse tous les affronts, ton appétit n’en est pas affecté et tu manges comme à l’ordinaire. »

4. a) Avec qui la mère du narrateur s’est-elle disputée ? (0,5 pt x 2)

-Avec Rahma, la femme du fabricant de charrues.

b) Pour quelle raison ?

-Rahma a souillé le linge propre de la mère du narrateur.

-Rahma a choisi de faire sa lessive le lundi qui est le jour réservé à la mère du narrateur.

5. Dans la première partie du texte, que fait la mère du narrateur pour convaincre son mari qu’elle est victime de cette dispute ? (1 pt)

-La mère du narrateur se mit à pleurer à chaudes larmes.

-La mère du narrateur se mit à sangloter.

-La mère du narrateur se mit à gémir, à se lamenter.

6. La mère du narrateur brosse un portrait dévalorisant de la femme avec laquelle elle s’est disputée. Relevez du texte deux éléments qui le montrent. (0,5 pt x 2)

-La gueuse / cette dégoûtante créature / cette pouilleuse / Elle ne se lave jamais …

7. « Je ne me départis jamais de ma courtoisie coutumière. »

Le mot souligné dans cet énoncé signifie :

-Crainte -Patience -Politesse

Recopiez la bonne réponse. (1 pt)

-Politesse

8.« Je ne mangerai plus jamais de ma vie »

La figure de style employée dans cet énoncé est :

- Une métonymie -Une hyperbole -Une antiphrase

Recopiez la bonne réponse. (1 pt)

-Une hyperbole

9. Dans le texte, la mère du narrateur évoque sa famille (ses origines) avec beaucoup de fierté.

Pour quelle raison selon vous ? (Répondez en trois lignes au maximum). (1 pt)

-La mère du narrateur veut montrer qu’elle est de bonne famille et qu’elle a reçue une bonne éducation qui lui impose de rester digne face aux provocations des autres.

10. Le père du narrateur écoute avec calme ce que sa femme lui raconte à propos de sa dispute.

Que pensez-vous de cette attitude ? Justifiez votre réponse (en quatre lignes au maximum). (1 pt)

-Exemple : À mon avis, l’attitude du père du narrateur montre une certaine insouciance vis-à-vis des problèmes de sa femme qu’il considère comme futiles. Un autre comportement aurait pu éviter la scène des pleurs et des lamentations et surtout, éviter la réplique de Rahma qui habite le même étage.

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