Correction examen régional de Marrakech 2014

Tout à coup le président, qui n'attendait que l'avocat, m'invita à me lever. La troupe porta les armes ; comme par un mouvement électrique, toute l'assemblée fut debout au même instant. Une figure insignifiante et nulle, placée à une table au-dessous du tribunal, c'était, je pense, le greffier prit la parole, et lut le verdict que les jurés avaient prononcé en mon absence. Une sueur froide sortit de tous mes membres ; je m'appuyai au mur pour ne pas tomber.

- Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l'application de la peine ? demanda le président.

J'aurais eu, moi, tout à dire, mais rien ne me vint.

Ma langue resta collée à mon palais.

Le défenseur se leva. Je compris qu'il cherchait à atténuer la déclaration du jury, et à mettre dessous, au lieu de la peine qu'elle provoquait, l'autre peine, celle que j'avais été si blessé de lui voir espérer.

Il fallut que l'indignation fût bien forte, pour se faire jour à travers les mille émotions qui se disputaient ma pensée. Je voulus répéter à haute voix ce que je lui avais déjà dit : Plutôt cent fois la mort !

Mais l'haleine me manqua, et je ne pus que l'arrêter rudement par le bras, en criant avec une force convulsive :

Non !

Le procureur général combattit l'avocat, et je l'écoutai avec une satisfaction stupide. Puis les juges sortirent, puis ils rentrèrent, et le président me lut mon arrêt.

- Condamné à mort ! dit la foule ; et, tandis qu'on m'emmenait, tout ce peuple se rua sur mes pas avec le fracas d'un édifice qui se démolit. Moi, je marchais, ivre et stupéfait. Une révolution venait de se faire en moi. Jusqu'à l'arrêt de mort, je m'étais senti respirer, palpiter vivre dans le même milieu que les autres hommes ; maintenant je distinguais clairement comme une clôture entre le monde et moi.

Rien ne m'apparaissait plus sous le même aspect qu'auparavant. Ces larges fenêtres lumineuses, ce beau soleil, ce ciel pur cette jolie fleur, tout cela était blanc et pâle, de la couleur d'un linceul.

1) Recopiez et complétez le tableau suivant :

2) « l’autre peine, celle que j’avais été si blessé de lui voir espérer. »

En prenant appui sur votre connaissance de l’œuvre, dites à quelle autre peine le narrateur personnage fait-il référence ?

-La condamnation à perpétuité.

-Les travaux forcés à perpétuité.

3) En vous référant au texte, vous mettrez Vrai ou Faux devant chacune des affirmations suivantes après les avoir recopiées :

a. Le greffier est un personnage particulièrement important : Faux.

b. Le narrateur-personnage était content du verdict prononcé : Faux.

c. Le procureur général et l’avocat sont d’accord sur le type de condamnation : Faux.

d. Le narrateur-personnage paraissait isolé du monde des hommes : Vrai.

4) Recopiez et complétez le tableau ci-après en relevant deux sentiments éprouvés par le narrateur-personnage :

Sentiment éprouvé

Indignation et colère

Stupéfaction et abattement

Expression qui le montre

« en criant avec une force convulsive »

« Moi, je marchais, ivre et stupéfait. »

5) Dégagez du texte quatre mots (ou expressions) se rapportant au vocabulaire de la cour de justice.

-Le président / L’avocat / Le greffier / Tribunal / Le verdict / Les jurés / Le défenseur / La peine / Le procureur général / Les juges / Arrêt / Condamné à mort …

6) « l’haleine me manqua … »

Cet énoncé signifie :

a) Le courage me manqua ;

b) La volonté me manqua ;

c) La force me manqua.

Recopiez la bonne réponse.

c) La force me manqua.

7) « -Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l’application de la peine ? demanda le président. »

Mettez cette phrase au discours indirect.

Le président demanda à l’avocat s’il avait quelque chose à dire sur l’application de la peine.

8) « Ces larges fenêtres lumineuses, ce beau soleil, ce ciel pur, cette jolie fleur, tout cela était blanc et pâle de la couleur d’un linceul. »

La figure de style exprimée dans les éléments soulignés est :

a) Une antithèse ;

b) Une gradation ;

c) Une hyperbole ;

d) Une énumération.

Retenez sur votre copie la bonne réponse.

d) Une énumération.

9) « Plutôt cent fois la mort ! »

Approuvez-vous cette réaction que le narrateur-personnage souhaite exprimer à travers cet énoncé vis-à-vis de son avocat ? Justifiez votre réponse en une phrase.

-Exemple : Cette réaction me parait normale car le narrateur veut montrer qu’il préfère la mort plutôt que de passer toute sa vie en prison à faire des travaux forcés.

10) Que pensez-vous du comportement de la foule à l’égard du condamné après la lecture de l’arrêt par le président (dans l’avant dernier paragraphe) ? justifiez votre réponse en une ou deux phrases.

-Exemple : Le comportement de la foule à l’égard du condamné traduit une absence totale de compassion et une insensibilité face aux malheurs des autres.

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