Correction examen régional de Kénitra 2014

TEXTE :

Les journées devinrent longues. La salle du Msid, jugée trop chaude et trop étroite, fut abandonnée. Nous déménageâmes un matin nos planchettes et nos encriers et l'école fut installée dans un petit sanctuaire deux pas plus loin. Ce mausolée abritait la tombe d'un saint. Les gens du quartier ignoraient son nom mais les jeunes filles qui désiraient se marier dans l'année venaient le jeudi faire sept fois le tour du tombeau. D'autres personnes étaient enterrées dans cette grande salle d'une fraîcheur de paradis.

Une niche dans un coin indiquait la direction de l'Orient, Dès le premier jour, à l'appel du muezzin, le fqih nous imposa silence. Il nous envoya faire nos ablutions à la petite fontaine circulaire qui chantonnait dans un coin. Petits et grands, alignés derrière notre maître, nous nous acquittâmes avec gravité du devoir de tout bon musulman : la prière rituelle. Deux fois par jour, pendant tout l'été, les mêmes cérémonies eurent lieu.

Le changement de décor, la lumière si douce qui tombait des ouvertures latérales, une certaine bienveillance sur le visage du fqih eurent un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. Je me mis à aimer l'école. Ma mémoire fit des miracles. De dix lignes sur ma planchette, je passai à quinze. Je n'éprouvais aucune difficulté à les apprendre.

Un vendredi, mon père, gonflé d'orgueil, raconta à ma mère la conversation qu'il avait eue la veille avec mon maître rencontré dans la rue. Le fqih lui avait assuré que, si je continuais à travailler avec autant de cœur et d'enthousiasme, je deviendrais un jour un savant dont il pourrait être très fier.

Certes, ce n'était pas le but que je poursuivais. Le mot savant évoquait pour moi l'image d'un homme obèse à figure très large frangée de barbe, aux vêtements amples et blancs, au turban monumental. Je n'avais aucune envie de ressembler à un tel homme.

J’apprenais chaque jour ma leçon parce qu’il me semblait que mes parents m'en aimaient davantage et surtout j'évitais ainsi la rencontre avec la lancinante baguette de cognassier.

1) Recopiez et complétez le tableau suivant : (0.25 x 4)

2) Situez le passage par rapport à ce qui précède. (1 point)

-Ce passage vient après la fête de l'Achoura et c’est le début de la saison d’été.

3) Pourquoi le fqih et ses élèves ont-ils abandonné la salle du Msid ? (1 point)

-Parce que la salle du Msid est jugée trop chaude et trop étroite.

4) Quel avantage offre la nouvelle école ? (1 point)

-La nouvelle école avait une grande salle d'une fraîcheur de paradis.

-La salle était spacieuse et fraîche.

5) Le déménagement dans la nouvelle école a eu des effets positifs sur le narrateur. Relevez dans ce texte deux indices qui le montrent. (0.5 x 2)

- « un effet très heureux sur ma santé, physique et morale. »

- Je me mis à aimer l'école. »

- « Ma mémoire fit des miracles. »

6) Quel avenir prédit le fqih pour le narrateur ? (1 point)

-Devenir un savant.

7) Le narrateur s’enthousiasme-t-il pour cet avenir ? (1 point)

-Non, ce n'était pas le but qu’il poursuivait puisqu'il avait une mauvaise image du savant.

-« Je n'avais aucune envie de ressembler à un tel homme. »

8) Relevez quatre termes appartement au champ lexical de la religion ? (1 point)

-Sanctuaire, mausolée, saint, paradis, muezzin, fqih, ablutions, musulman, prière, Msid, …

9) Identifiez la figure de style contenue dans l’énoncé suivant : « la petite fontaine circulaire qui chantonnait dans un coin » (1 point)

-La personnification.

10) Selon vous, l’amélioration des conditions d’apprentissage peut-elle être la clef de la réussite scolaire ? Justifiez votre réponse. (0.5 x 2)

-Exemple : Il est évident que si on améliore les conditions d’apprentissage, le taux de la réussite scolaire augmentera sensiblement. Aujourd'hui, les établissements qui optent pour l’amélioration du cadre et l’introduction des nouvelles technologies, réalisent des résultats satisfaisants.

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