Correction examen régional de Sous Massa 2014

L’espérance vint rayonner en moi comme le jour autour de moi ; et, confiant, j'attendis ma sentence comme on attend la délivrance et la vie.

Cependant mon avocat arriva. On l'attendait. Il venait de déjeuner copieusement et de bon appétit.

Parvenu à sa place, il se pencha vers moi avec un sourire.

- J'espère, me dit-il.

- N'est-ce pas ? répondis-je, léger et souriant aussi.

- Oui, reprit-il ; je ne sais rien encore de leur déclaration, mais ils auront sans doute écarté la préméditation, et alors ce ne sera que les travaux forcés à perpétuité.

- Que dites-vous là, monsieur ? répliquai-je, indigné ; plutôt cent fois la mort !

Oui, la mort ! - Et d'ailleurs, me répétait je ne sais quelle voix intérieure, qu'est-ce que je risque à dire cela ? A-t-on jamais prononcé sentence de mort autrement qu'à minuit, aux flambeaux, dans une salle sombre et noire, et par une froide nuit de pluie et d'hiver ? Mais au mois d'août, à huit heures du matin, un si beau jour, ces bons jurés, c'est impossible ! Et mes yeux revenaient se fixer sur la jolie fleur jaune au soleil.

Tout à coup le président, qui n'attendait que l'avocat, m'invita à me lever. La troupe porta les armes ; comme par un mouvement électrique, toute l'assemblée fut debout au même instant. Une figure insignifiante et nulle, placée à une table au-dessous du tribunal, c'était, je pense, le greffier prit la parole, et lut le verdict que les jurés avaient prononcé en mon absence. Une sueur froide sortit de tous mes membres ; je m'appuyai au mur pour ne pas tomber.

- Avocat, avez-vous quelque chose à dire sur l'application de la peine ? demanda le président.

J'aurais eu, moi, tout à dire, mais rien ne me vint.

Ma langue resta collée à mon palais.

Le défenseur se leva.

Je compris qu'il cherchait à atténuer la déclaration du jury, et à mettre dessous, au lieu de la peine qu'elle provoquait, l'autre peine, celle que j'avais été si blessé de lui voir espérer.

Il fallut que l'indignation fût bien forte, pour se faire jour à travers les mille émotions qui se disputaient ma pensée. Je voulus répéter à haute voix ce que je lui avais déjà dit : Plutôt cent fois la mort !

Mais l'haleine me manqua, et je ne pus que l'arrêter rudement par le bras, en criant avec une force convulsive : Non !

Le procureur général combattit l'avocat, et je l'écoutai avec une satisfaction stupide. Puis les juges sortirent, puis ils rentrèrent, et le président me lut mon arrêt.

- Condamné à mort ! dit la foule

Lisez attentivement le texte et répondez aux questions :

I. COMPRÉHENSION : 10 points (1 pt x 10)

1) En vous référant à l’œuvre dont le texte est extrait, recopiez et complétez :

- L'auteur : Victor Hugo.

- Le titre : Le dernier jour d’un condamné.

- Le genre : Un roman à thèse.

- Le siècle : Le 19ème siècle.

2) a- Où se passe la scène ? Justifiez votre réponse.

-Dans le tribunal / Au tribunal / Au palais de justice.

-« Tout à coup le président, qui n'attendait que l'avocat, m'invita à me lever. » -« Le procureur général combattit l'avocat. »

b- En quelle saison ? Justifiez votre réponse.

-En été, au mois d’août.

-« Mais au mois d'août, à huit heures du matin, un si beau jour »

3) Quel est le sentiment du narrateur avant le jugement ?

-Un sentiment d’espoir et de confiance.

-Il était confiant et optimiste.

4) Le narrateur accepte-t-il le point de vue de son avocat ? Justifiez votre réponse.

-Non, le narrateur n’accepte pas le point de vue de son avocat. Il préfère la mort aux travaux forcés à perpétuité.

-« - Que dites-vous là, monsieur ? répliquai-je, indigné ; plutôt cent fois la mort ! »

5) Comment le narrateur a-t-il réagi après la déclaration du jugement ?

-Le narrateur était consterné et abattu.

-« Une sueur froide sortit de tous mes membres »

-« Je m'appuyai au mur pour ne pas tomber »

-« Ma langue resta collée à mon palais »

6) Relevez 4 mots appartenant au champ lexical de la justice.

-Sentence / avocat / préméditation / jurés / greffier /verdict / peine / procureur / juges / arrêt, …

7) Le narrateur décrit-il le greffier de manière valorisante ou dévalorisante ? Justifiez votre réponse.

-Le narrateur décrit le greffier de manière dévalorisante.

-« Une figure insignifiante et nulle »

8) Recopiez et complétez le tableau suivant :

Énoncé

Figure de style

Niveau de langue

« l'espérance vint rayonner en moi »

Une métaphore

Soutenu

9) Selon vous, la foule (le public) doit-elle être présente au tribunal pendant un procès ? Pourquoi ? (2 à 3 phrases)

-Exemple : Selon moi, le public doit-être présent au tribunal pour être sensibilisé et confronté à la pratique de la justice.

10) Votre point de vue sur la peine de mort a-t-il changé après la lecture de l’œuvre ? Justifiez votre réponse. (2 à 3 phrases)

-Exemple : Après la lecture de l’œuvre mon point de vue sur la peine de mort a vraiment changé car le récit m’a ouvert les yeux sur les souffrances morales et physiques que subissent les condamnés et sur l’aspect inhumain de cette peine.

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