L'affaire Dreyfus

(Activité EMILE)

QUAND, QUI ET POURQUOI ?

- 22 décembre 1894 : le capitaine DREYFUS est déclaré coupable de trahison par un conseil de guerre

- 6 janvier 1895 : il est dégradé puis envoyé au bagne.

C'était le point de départ d'une affaire qui allait diviser la France pendant des années, sur fond d'hystérie antisémite.

COMMENT ?

Un homme allait changer le cours de l'histoire et tout risquer pour rétablir la vérité : Emile ZOLA, auteur le 13 janvier 1898 de " J'accuse... !", publié en prèmière page du quotidien parisien "L'Aurore" sous la forme d'une lettre ouverte au président de la République. Le texte accuse le gouvernement de l’époque d’antisémitisme dans l’affaire Dreyfus.

ZOLA a écrit cet article au nom de sa conscience littéraire, après une enquête qui le porte à connaître la vérité.

Regardez la vidéo de la minute 3 :

"Lettre à M. Félix Faure,

Président de la République

Monsieur le Président,

[...] mais cette lettre est longue, monsieur le Président, et il est temps de conclure.

J’accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d’avoir été l’ouvrier diabolique de l’erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d’avoir ensuite défendu son oeuvre néfaste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.

J’accuse le général Mercier de s’être rendu complice, tout au moins par faiblesse d’esprit, d’une des plus grandes iniquités du siècle.

J’accuse le général Billot d’avoir eu entre les mains les preuves certaines de l’innocence de Dreyfus et de les avoir étouffées, de s’être rendu coupable de ce crime de lèse- humanité et de lèse-justice, dans un but politique et pour sauver l’état-major compromis.

J’accuse le général de Boisdeffre et le général Gonse de s’être rendus complices du même crime, l’un sans doute par passion cléricale, l’autre peut-être par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l’arche sainte, inattaquable.

J’accuse le général de Pellieux et le commandant Ravary d’avoir fait une enquête scélérate, j’entends par là une enquête de la plus monstrueuse partialité, dont nous avons, dans le rapport du second, un impérissable monument de naïve audace.

J’accuse les trois experts en écritures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d’avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, à moins qu’un examen médical ne les déclare atteints d’une maladie de la vue et du jugement.

J’accuse les bureaux de la guerre d’avoir mené dans la presse, particulièrement dans L’Éclair et dans L’Écho de Paris, une campagne abominable, pour égarer l’opinion et couvrir leur faute.

J’accuse enfin le premier conseil de guerre d’avoir violé le droit, en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète, et j’accuse le second conseil de guerre d’avoir couvert cette illégalité, par ordre, en commettant à son tour le crime juridique d’acquitter sciemment un coupable.

En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est volontairement que je m’expose.

Quant aux gens que j’accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n’ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entités, des esprits de malfaisance sociale. Et l’acte que j’accomplis ici n’est qu’un moyen révolutionnaire pour hâter l’explosion de la vérité et de la justice.

Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour ! J’attends.

Veuillez agréer, monsieur le Président, l’assurance de mon profond respect."

La mort suspecte de Zola

La mort d'Émile Zola est survenue au matin du 29 septembre 1902, en son domicile à Paris suite à une asphyxie par un gaz issu d'émanations toxiques produites par sa cheminée.

Immédiatement qualifiée d'accident, sa mort n'a cessé de soulever questions et controverses. Zola avait soixante-deux ans.


Activité 1 (PO) : préparez un exposé oral sur l'Affaire Dreyfus

Pour aller plus loin : regardez le film "J'accuse" de Roman Polansky (2019)